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7 octobre 2011 5 07 /10 /octobre /2011 02:20

 

 

Mbay

 

 

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Jadis très développé et apportant une réelle contribution au développement économique du pays, le secteur du transport routier centrafricain, transport des voyageurs que celui des marchandises, n’est plus aujourd’hui que l’ombre de lui-même. La filière tend à disparaître si elle n’est pas en réalité déjà bien morte. Elle pourtant a connu ses moments de gloire avec de nombreux transporteurs comme El Hadj Abdouramane DODO, El Hadj Fodé DIAWARA, El Hadj Ali ALIDOU, El Hadj MEWADA, El Hadj BADAMASSI, Justin PIKO, PINALI, El Hadj Ousman TINGUERE, Robert SAMA, PALCY, DURIEUX, Alexis DJEPENO Air TROGO, on en passe et des meilleurs, dont les noms restent encore vivants dans la mémoire de certains Centrafricains qui ont été témoins de cette belle époque.

Ils s’étaient rassemblés dans le groupement des transporteurs centrafricains (GTC), avaient mis en place l’Office National d’Affrètement (ONAF) puis le Bureau d’Affrètement Routier Centrafricain, bref, c’était un secteur dynamique qui avait engrangé une trésorerie de plus de 500 millions de F CFA placés dans des comptes à terme aussi bien à Bangui qu’au Cameroun qui génère de substantiels intérêts financiers. C’est d’ailleurs ce qui a incité le sens aigu de prédation du ministre des transports Parfait Anicet MBAY qui, comme ses autres compères et larrons du gouvernement BOZIZE, a sauté sur l’occasion pour commettre un véritable braquage d’Etat au BARC pour s’emparer ni plus ni moins de ce pactole.

Ayant instrumentalisé et bénéficié de la complicité et soutien au plus haut niveau de l’Etat,  Parfait Anicet MBAY a déjà dilapidé presque la totalité de ce magot. Il a mis en place un comité ad hoc composés entre autres d’hommes de moralité douteuse comme Pierre Abraham MBOKANI, comme l’a fait son collègue naguère aux Télécommunications, Thierry MALEYOMBO actuellement mis en examen mais sans grand risque d’aller en prison en réalité puisque BOZIZE le soutient ainsi que son prédécesseur Fidèle GOUANDJIKA, pour mettre impunément à sac la trésorerie du BARC.

Jusqu’à présent, les responsables du GTC et du BARC se heurtent à un véritable mur en dépit de leurs nombreux recours et des sollicitations des plus hautes autorités du pays qui demeurent complètement sourds. Comme c’est une équipe de fossoyeurs qui est actuellement à la tête de la RCA, les Centrafricains doivent prendre leur mal en patience en attendant ce jour, qui n’est plus très loin, où ces bandits auront à rendre compte de leurs crimes économiques et de sang.

Malheureusement, pour le moment, il n’existe pratiquement plus un secteur de transport en Centrafrique. Seuls quelques rares compatriotes possédant des véhicules de gros tonnage osent encore assurer les liaisons entre la capitale quelques endroits du pays pour transporter par exemple quelques effets des ONG humanitaires ou du sucre de l’usine de SUCAF à Ngakobo mais à quels prix ! Le transport n’intéresse plus personne. Voyons un peu pourquoi.

D’après l’enquête de C.A.P, les ennuis et contraintes commencent déjà dans Bangui même où quasiment tous les transporteurs ont choisi de faire charger leurs véhicules chez eux. Ils refusent en effet d’embarquer les marchandises à bord des camions à la gare routière du BARC craignant l’introduction éventuelle à l’insu de l’équipage de caisse d’armes ou de munition dont la découverte comme par hasard lors de la traditionnelle fouille au PK 12, ne puisse leur occasionner les pires tracasseries comme le cas de ce malheureux transporteur originaire de Ndélé qui a purgé plus de trois mois de détention arbitraire à la SRI et dont deux véhicules moisissent depuis plusieurs années au Palais de la Renaissance. On aurait découvert à bord des munitions de Kalachnikov dissimulées dans des fûts  déclarés ne contenir que de l’huile de palme.

Outre ce type d’ennuis, c’est surtout le coût de revient du déplacement des camions qui est des plus dissuasif. Pensez qu’un aller-retour Bangui-Bria-Bambari revient à environ 500 à 600000 F CFA, presque 800 à 1000 euros lorsqu’on a acquitté les faux frais constitués des droits de passage à toutes les barrières plus ou moins illégales depuis le PK 12  jusqu’à la destination voulue. C’est à coup de 50.000 F CFA à l’aller comme au retour (100.000 F CFA, 153 euros) pour les véhicules jusqu’à 28 tonnes au pont bascule du PK 12.

C’est une véritable escroquerie dont les recettes ne vont pas dans les caisses du Fonds Routier comme prétendu mais dans celles personnelles d’un réseau de prédateurs bien connus au Fonds Routier et au cabinet du ministre des transports Parfait MBAY. On a ici l’explication du train de vie de certains de ces ministres du régime BOZIZE qui du jour au lendemain et ex nihilo, se déclarent et jouent les heureux milliardaires qui ne touchent même plus à leur salaire de ministre. Au PK 12, on trouve également des agents du ministère du commerce qui perçoivent systématiquement 15.000 F CFA, on ne sait trop pour quelles raisons. Il en de même pour ceux du ministère des Eaux et Forêts, de la douane à Nguéréngou sur la route de Damara ou au PK 26 sur la route de Boali.

Sur tout le long du parcours, on doit encore se délester des sommes d’argent allant de 2000 à 10 voire 15000 F CFA aux barrières à l’entrée et sortie de chaque gros village tenues par des agents des forces armées (gendarmerie, Garde présidentielle, Douane, Police, Eaux et Forêts, etc….). C’est justement au sujet du planning de démantèlement de ces barrières illégales que l’interpellation au comité de trésorerie du ministre des transports Parfait Anicet MBAY en septembre dernier par le Premier Ministre Faustin TOUADERA a failli dégénérer en pugilat, MBAY étant manifestement incapable de résoudre ce fléau que constitue le phénomène des innombrables et anarchiques barrières illégales à travers le pays et qui sont pourtant un terrible frein à la circulation des biens et des personnes, donc au développement économique du pays. Parfait MBAY avait pourtant pris des engagements face aux transporteurs camerounais qui avaient fait grève à cause de ces barrières mais il est incapable de tenir parole.

 Il en est aussi ainsi pour le transport des passagers à telle enseigne qu’il n’y a pas pratiquement plus de transporteur osant assurer le transport des voyageurs lesquels sont réduits à emprunter souvent les camions de transport de marchandises dans des conditions de sécurité qui laissent vraiment à désirer. Les lourds bilans humains d’accident sont là pour en attester. Bien souvent, ce sont les tenants des barrières illégales qui imposent des passagers à embarquer gratuitement aux équipages des camions. Devant le drame de l’insécurité routière en Centrafrique qui découle de la conjugaison de plusieurs facteurs dont celui de la corruption des agents de l’Etat qui ne font pas ce qu’ils doivent faire mais ne pensent qu’aux prébendes, le ministre des transports se contente de vaines déclamations sans impact sur le problème comme ces récents propos affirmant que l’insécurité routière tuait plus que le VIH/SIDA et le paludisme réunis. Et après… !

Rédaction C.A.P

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Centrafrique-Presse.com - dans Economie