Alors que le Chef de l'Etat nous invite à un dialogue constructif pour renouer le lien républicain avec la Nation, le moment est sans doute venu de s’interroger sur la trame profonde de notre
histoire; de questionner le présent pour mieux envisager l'avenir; de réaffirmer les valeurs de notre devise républicaine, sans lesquelles aucun dialogue ne sera possible.
Ce moment de dialogue est le nôtre. Celui de tous les Centrafricains. Notre moment. Le moment de réaffirmer notre attachement aux rêves de nos pères fondateurs; de défendre avec détermination les
principes de notre jeune démocratie; de nous engager résolument sur le chemin de la paix et du développement; d'imaginer le pays que nous souhaitons transmettre aux futures générations.
Ce moment est également celui du MESAN. Le moment de cette majorité silencieuse qui, bien au delà de nos multiples chapelles, demeure viscéralement attachée au message de Barthélemy Boganda. La
majorité éternelle de Boganda, avec laquelle nous partageons des convictions majeures, à la base de notre combat politique.
Aujourd’hui, l'action de notre mouvement consiste en l’établissement d’une société solidaire, juste, responsable. Nous voulons un État au service de l'homme. L'éthique, l'exercice de la
responsabilité, le respect de l'autre sont les principes directeurs de notre philosophie politique, économique et sociale.
Ces
principes fondamentaux sont à l’image du fondateur du Centrafrique. Ils constituent le socle de notre engagement social, politique et humaniste.
Nous
croyons au Centrafrique fondé sur le principe du bien commun. Ce pays est le nôtre, la terre de nos ancêtres, la nation que nous voulons continuer à bâtir.
Nous
croyons au Centrafrique bâti sur des valeurs morales qui contribuent à l’expansion et au développement des droits citoyens : le droit de vote, les droits des travailleurs, le droit à l’éducation,
le droit à la santé, le droit à la justice, les droits civiques, les libertés civiles.
Nous
croyons au Centrafrique confraternel. Un pays qui encourage et promeut la diversité au sein de nos communautés, nos écoles, nos entreprises, nos gouvernements, notre État. Cette diversité se
fondra dans notre communauté nationale et la renforcera. La diversité, cela signifie davantage d’opportunités pour chaque citoyen. Une diversité qui offre à chacun la possibilité de construire sa
vie. Une diversité qui rejette et combat toutes les atteintes à la dignité humaine, sans discrimination de race, d'ethnie, de religion, de sexe.
Nous
croyons au Centrafrique moderne, orienté vers la promotion de la connaissance, la science et la recherche, le progrès technologique, l'informatique, l'éducation, la culture, les arts et
traditions populaires.
Nous
croyons au Centrafrique du redressement national, engagé dans la poursuite de la bataille pour le progrès et le développement, dans chaque secteur de l'économie.
Nous
croyons au Centrafrique du rassemblement. Nous voulons une gouvernance centrafricaine réformatrice, rassemblée autour d'une puissance publique moderne, ambitieuse, audacieuse, progressiste,
capable d'orienter et de promouvoir la justice sociale, l'amélioration des conditions de vie, et le développement dans chacune des régions de notre immense pays. Nous croyons et soutenons
l'initiative individuelle. Nous pensons, d'autre part, que les biens et les services publics essentiels ne peuvent relever du capitalisme privé, ni être abandonné à une minorité. Nous ne croyons
pas à la loi du plus fort. Nous croyons à la force du collectif. Nous faisons du partage de la richesse nationale au sein de la collectivité centrafricaine un impératif absolu.
Nous
croyons au Centrafrique de l'ouverture. L'ouverture aux autres peuples, l'ouverture aux autres nations. Nous appelons au renforcement de la coopération à l'échelle panafricaine - régionale,
continentale - et internationale.
Valeurs. Fraternité. Modernité. Rassemblement. Redressement national. Réforme. Progrès. Ouverture. Voilà des mots que nous choyons ; parce qu'ils ont du sens. Parce qu'ils sont un commencement à
l'action. Agir. Agir avec les centrafricains, pour les centrafricains.
Agir
avec la famille centrafricaine, pour la famille centrafricaine. Pour le MESAN, la famille et ses valeurs d'écoute, de fraternité, d'entraide, et de respect, constituent un point de départ pour
l'élaboration de politiques publiques : une aide pour chaque famille centrafricaine nécessiteuse ; un réseau d'écoles publiques dignes de ce nom ; un accès au dispensaire et à l'hôpital lorsque
la maladie menace. Nous voulons des politiques publiques qui nous apprennent à vivre ensemble, pour un avenir commun.
Agir
avec la femme centrafricaine, pour la femme centrafricaine. Nous croyons en l'émancipation, au talent, à l'énergie, à l'intelligence de nos sœurs. La jeune fille centrafricaine, la femme qu'elle
deviendra est l'avenir de notre pays. La femme centrafricaine mérite notre respect, elle mérite qu'on l'écoute, elle mérite d'être pleinement associée au devenir de notre nation. Le MESAN défend
et salue la femme centrafricaine. Nous la tenons pour une alliée, une partenaire, une égale dans la société que nous voulons.
Agir
avec la jeunesse centrafricaine, pour la jeunesse centrafricaine. Nous croyons au pouvoir créateur de la jeunesse, à sa formidable énergie, à son appétit de vivre, à ses rêves d'un monde
meilleur, ici et maintenant, chez nous. Notre jeunesse a droit à une éducation digne de ce nom : lire, écrire, compter. Nous l'écrivons en toutes lettres. Nous voulons encourager nos jeunes à
progresser dans toutes les voies d'apprentissage. Nous voulons que nos jeunes aient accès à la modernité et nous voulons pour eux un accès au savoir, à l'Internet, à l'émancipation et aux idées
neuves. Nous voulons que notre jeunesse brille de tous ses feux.
Agir
avec nos aînés centrafricains, préserver nos sages centrafricains. Nous voulons une société qui respecte, soigne et accompagne ses anciens. Nous voulons protéger ceux qui sont gardiens et garants
de la mémoire, du passé, de l'identité centrafricains. Nous voulons une société centrafricaine solidaire entre générations, et non plus otage, antagoniste, entre parents et enfants.
Telles sont les valeurs que nous offrons en partage, avec humilité et détermination, afin que ce dialogue national ne soit pas vain, mais qu'il soit enfin la manifestation de notre volonté
d'éradiquer, durablement, les maux cruels de la division, de l'impasse politique et de la pauvreté.