David GBANGA
Séverin Vélé FAIMINDI
Javan Papa ZAMA
La courageuse décision prise par Christophe GAZAM-BETTY quelques jours après son entrée en fonction le nouveau ministre de la communication, de la réconciliation nationale et de la promotion civique d’interdire d’antenne de radio Centrafrique les trois émissions de division nationale, de haine et de lynchage des opposants, bien que très appréciée par une écrasante majorité de Centrafricains, a déclenché comme il fallait s’y attendre, une vive réaction des intéressés qui, avec le soutien et la complicité du DG de la station nationale le plus que zélé David GBANGA, ont encore eu droit à un temps d’antenne pour proférer leurs délires mais cette fois-ci sans venin comme l’a expliqué Me ZARAMBAUD dans un récent billet sur Centrafrique-Presse.
Comme le dit clairement la décision du ministre Christophe GAZAM-BETTY, les trois émissions de Javan Papa ZAMA, Abakar PIKO et Séverin Vélé FAIMINDI “Yé so é lingbi ti inga” (Ce que nous devons savoir), « Bango ndo ti gbia ti kodro » ou (Le point de vue du Chef de l’état) et « Patara » (Discussions) qui sont « initiées par la Cellule de Communication de la Présidence de la République », « sont retirées de la grille des programmes de Radio Centrafrique et de Télé Centrafrique ».
Ce faisant, le ministre GAZAM-BETTY aurait comme déclaré la guerre à ces bozizistes qui avaient mis en place un véritable système mafieux avec la bénédiction du ministre de la communication d’alors et également la complicité du fameux DG de radio Centrafrique, qui leur permettaient de soutirer des prébendes à certains dignitaires de la bozizie à commencer par BOZIZE en personne qui les gratifiait de temps en temps de bagnoles et d’enveloppes par exemple à l’occasion de la journée mondiale de la presse.
Abakar PIKO par exemple, n’est qu’un vulgaire voleur de bétail. Il a fini par se faire apprécier par BOZIZE qui l’a même nommé un moment donné Préfet de la Lobaye en guise de récompense, en raison de son venin diffusé à longueur d’antenne sur les ondes de la station nationale mais une fois à Mbaiki, il passait le plus clair de son temps à arracher de force les bœufs des éleveurs du coin qui se sont plaints des étranges méthodes de ce Préfet. Informé, BOZIZE a fini par le limoger par un décret muet, c’est-à-dire non diffusé à la radio nationale, comme par hasard.
Un autre dossier dans lequel le ministre GAZAM-BETTY a aussi donné un grand coup de pied dans la fourmilière est celui des véhicules du département de la communication que se sont appropriés les DG de la radio nationale et de la télévision d’état ainsi que leur ancien patron et même son prédécesseur. Alors que le DG de la télé Centrafrique n’a pas tardé à restituer le véhicule du ministère que le nouveau ministre a réclamé, celui de la radio, David GBANGA, s’est lui, entêté à refuser de rendre la Nissan Maxima du département qu’il gardait par devers lui.
Dans sa réponse écrite au Dircab du ministère de la communication qui l’avait sommé de restituer la voiture, il a répondu que celle-ci est un « don personnel de Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat ». Il oublie malheureusement d’indiquer la source de l’argent avec lequel le généreux auteur de ce don a pu faire cette largesse.
Mieux, David GBANGA, malgré l’injonction qui lui a été faite par l’Inspection Générale d’Etat de restituer la voiture en question, s’est même permis de suggérer au ministre de la communication dans son courrier, de penser aussi à exiger de son prédécesseur qu’il restitue les deux véhicules du département qu’il garderait également depuis belle lurette à son domicile sous prétexte de les faire réparer.
Généralement, les véhicules du département de la communication proviennent des « dons » de certains pays amis, France, Allemagne, Chine, Japon, USA ou de certaines institutions telles que l’UNESCO, l’OIF et autres pour le fonctionnement de certains services, mais sont souvent détournés soit par les ministres ou les DG radio et télé zélés comme David GBANGA afin de frimer et jouer au grand patron. La question se pose de savoir quelles motivations peuvent justifier que BOZIZE lui fasse don à titre personnel d’une voiture fût-il un DG boziziste zélé de la radio nationale.
On est ici au cœur du système de prédation et de corruption de la bozizie avec ces tristes et humiliantes affaires de véhicules d’état et autres biens matériels, souvent objets de maigres dons faits par certaines ambassades étrangères de Bangui, (téléviseurs grand écran plasma et matériel de bureautique, ordinateurs PC, imprimantes, photocopieurs, onduleurs électriques, etc…) détournés purement et simplement au profit personnel de certains ministres et hauts dignitaires du régime.
Lors de la fulgurante avancée de Séléka vers Bangui en décembre dernier, craignant l’entrée des rebelles dans la capitale, plusieurs bozizistes « propriétaires » des véhicules d’état immatriculés en véhicules privés, avaient retiré les plaques minéralogiques pour faire disparaître toutes traces mais malheureusement pour eux, Séléka n’est pas entrée dans Bangui.
La Rédaction