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3 janvier 2013 4 03 /01 /janvier /2013 03:16

 

 

le-president-de-centrafrique-francois-bozize

 

 

En limogeant son fils pour reprendre en main lui-même le ministère de la défense, tout en procédant à quelques nominations et réaménagements au niveau du l’état-major des FACA et surtout en limogeant le commandant  du centre des opérations sur le terrain, Bozizé révèle clairement que pour lui, l’option militaire reste et demeure la solution et sa réponse à la crise politico-militaire qui continue de faire vaciller son pouvoir même si l’intervention inespérée pour lui des troupes de la FOMAC lui a permis de passer un bon réveillon de la St Sylvestre alors qu’on ne donnait pas très cher de sa peau il y a quelques jours à peine au regard de la vitesse avec laquelle fonçaient SELEKA vers Bangui.


Alors que c’est bien sa propre politique en matière de gestion de l’armée nationale, seulement mise en œuvre par son fils Francis qui a produit la déliquescence que l’on sait des FACA, il feint aujourd’hui de découvrir que des causes et des responsabilités étrangères à lui expliqueraient le triste et pitoyable spectacle de débandade systématique offert par cette armée nationale devant une rébellion hétéroclite qui l’a mise en déroute partout sur le territoire national.  

 

Craignant maladivement que les armes ne soient retournées contre lui pour le renverser du pouvoir, Bozizé a toujours rechigné à ce que les soldats des FACA qui partent en mission à l’intérieur du pays ne soient pratiquement jamais dotés en armement approprié et munitions suffisantes pour accomplir le travail.  Résultat : les soldats envoyés au front se font tailler en pièces, à en juger par les innombrables blessés et dépouilles qu’on enterre parfois sur le champ de bataille ou qu’on ramène à Bangui. La paranoïa obsessionnelle ne saurait constituer une politique de défense nationale.  

 

Quant à Francis Bozizé, soi-disant ministre délégué à la défense, était davantage et surtout un grand commerçant et homme d’affaire qui vendait à peu près tout aux soldats. Outre le trafic du bétail auquel il se livrait de façon crapuleusement notoire et éhontée avec son collègue du gouvernement, le ministre délégué à l’élevage Youssoufa Yérima Mandjo, il avait même carrément ouvert une boutique au sein même du quartier général du camp Beal qui proposait tout une gamme d’articles allant des motos au téléphone portable en passant par les layettes pour les femmes des soldats enceinte, moyennant retenue à la source de leur solde.

 

Ministre délégué à la défense et de surcroît, personne au sein de l’armée ne pouvait ouvrir la bouche ou se permettre la moindre critique de ces pratiques mercantiles. L’épouse de Francis, une policière, est notoirement connue comme celle qui fournit l’armée en denrées alimentaires diverses facturées à l’intendance des FACA. Bozizé le père aura donc beaucoup de mal à convaincre qui que ce soit  qu’il n’était pas au courant de ces choses dont on se demande si en réalité, elles n’étaient pas suggérées par Bozizé lui-même sinon. Pourquoi limoge-t-il brutalement son fils maintenant ? Tire-t-il enfin les leçons de ce qui est arrivé le 2 août dernier à son fils où il a été quasiment séquestré à l'école de gendarmerie de Kolongo et qu'il a fallu envoyer un hors-bord l'exfiltrer ? 

 

Une autre anomalie à la tête des FACA et dont la responsabilité incombe totalement à Bozizé lui-même est la promotion anarchique et irresponsable des généraux à la tête d’une armée à l’effectif dérisoire. Le déclenchement de la rébellion avec l’attaque de Ndélé dix jours seulement à peine après la publication des décrets élevant au grade de général une petite dizaine d’officiers supérieurs de l’armée et de la gendarmerie apparaît ainsi comme une ironie du sort et un pied de nez au pseudo chef suprême de cette armée et auteur de ces ridicules promotions en grade dont l’arrière-pensée d’achat de conscience ne saurait tromper personne.

 

Bozizé tente de colmater les brèches mais dorénavant il n’est président que de la capitale Bangui et il sait dans son for intérieur que la faiblesse des FACA est structurelle et que ce ne sont pas quelques réaménagements et nominations au pied levé qui y changera quoi que ce soit. Sa médiocrité et son incompétence ont éclaté aux yeux du monde entier, tant et si bien que seul son départ pur et simple du pouvoir maintenant le grandira. Est-il prêt à le faire ? C’est toute la question.


La rédaction  

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