Libération 27 décembre 2012 à 09:35
Interrogé sur les appels des manifestants ayant attaqué l'ambassade française à Bangui pour réclamer l'aide de la France face aux rebelles, François Hollande a répondu : «Ce temps-là est terminé.»
Le président François Hollande a souligné jeudi que la présence militaire française en Centrafrique n'était pas destinée à «protéger un régime» contre l’avancée de la rébellion, mais les ressortissants et les intérêts français, en marge d’une visite à Rungis. «Si nous sommes présents, ce n’est pas pour protéger un régime, c’est pour protéger nos ressortissants et nos intérêts et en aucune façon pour intervenir dans les affaires intérieures d’un pays, en l’occurrence la Centrafrique», a déclaré le chef de l’Etat, insistant : «Ce temps-là est terminé.»
Interrogé sur une possible intervention française au profit des personnes déplacées ou des réfugiés, le chef de l’Etat a souligné que la France ne pouvait «intervenir que s’il y a un mandat de l’ONU», relevant que «tel n’est pas le cas». «Mais d’une manière générale, nous sommes toujours pour que les populations civiles soient protégées et préservées et nous ferons-là encore notre devoir», a-t-il assuré.
Le président Hollande a rappelé qu’il avait «fait en sorte que l’ambassade de France qui était menacée puisse être entièrement sécurisée» mercredi par «un détachement français présent qui a assuré cette sécurité de nos ressortissants et de notre représentation diplomatique». A Bangui, plusieurs centaines de manifestants, proches du pouvoir, s’en étaient pris aux locaux diplomatiques français, reprochant à Paris son inaction face à la progression de la rébellion de la coalition Séléka.
«J’invite d’ailleurs tous les ressortissants français à se
mettre en rapport avec l’ambassade pour éviter qu’il y ait le moindre risque», a-t-il également déclaré. Les Nations unies et les Etats-Unis ont de leur côté annoncé
mercredi le retrait «temporaire» de République centrafricaine de tous leurs employés jugés non indispensables et de leurs familles. Le président Hollande avait demandé
mercredi au ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian «de prendre toutes les dispositions pour assurer la sécurité» des 1 200 Français vivant en Centrafrique et de l’ambassade.
«Ces mesures ont été mises en œuvre dans les délais les plus courts et seront prolongées autant que nécessaire», avait indiqué l’Elysée dans un communiqué. Selon le ministère de la Défense, environ 250 militaires français sont actuellement basés sur l’aéroport de Bangui. Dans le cadre de la mission Boali, ils assurent un soutien technique et opérationnel à la Micopax (Mission for the Consolidation of Peace in Central African Republic), sous mandat de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC).
Leur mission est d’assurer la «sécurité générale du pays» et un«soutien à la reconstruction des forces armées» centrafricaines, avait précisé mercredi le ministère.
(AFP)
NDLR : La bozizie a encore remis ce jour les manifestations télécommandées contre les ambassades de la France, des USA et du Tchad à Bangui.
On aurait même aperçu un moment Bozizé en personne passer devant l’ambassade France selon certaines sources. Depuis hier soir, lui-même, certains généraux et quelques-uns de ses proches ainsi que ses enfants se seraient retranchés à l’ancienne cour impériale de Bérengo qu’il avait transformé en centre de formation militaire. Ses enfants Djodjo et Kévin auraient revêtu des uniformes militaires.
Le chargé d’affaire de Centrafrique à Paris, Egide Gouguia a été convoqué au Quai d’Orsay.
L’ambassadeur des USA à Bangui et son personnel expatrié sont en cours d’évacuation et les USA sont en passe de suspendre leurs relations diplomatiques avec la RCA.