(Walfadjiri 26/07/2010)
Le
président soudanais, Omar El-Bachir peut légitimement se sentir heureux. Les pays africains ont décidé de le soutenir dans le bras de fer
qui l'oppose à la Cour pénale internationale qui l'accuse de crime de guerre, crime contre l'humanité et de génocide contre les populations noires du Darfour, une région située à l’ouest du pays.
L'Union africaine vient, en effet, d'élaborer un projet de résolution demandant à ses membres de ne pas exécuter le mandat d'arrêt international émis par le procureur de la Cpi, Luis Moreno-Ocampo, contre le chef de l’Etat soudanais.
La question sera débattue lors du sommet des chefs d’Etat
africains qui se tient en ce moment dans la capitale ougandaise. L'Union africaine (Ua) va donner des consignes aux Etats membres de ne pas exécuter le mandat d'arrêt international de la Cpi
contre Oumar El-Bachir, selon Reuters qui a obtenu copie de ladite résolution. ‘L'Ua réaffirme sa décision que les Etats membres ne devront
pas coopérer avec la Cpi dans l'arrestation ou le transfert du président Bachir vers la Cpi’, précise ainsi l’organisation continentale, à
travers ce projet de résolution.
C’est fort de ce soutien de ses pairs du continent que le président soudanais s'est rendu la semaine dernière à Ndjamena, au Tchad pour prendre part à la réunion de la communauté des Etats
sahélo-sahariens (Cen-sad).
Les chefs d’Etat qui étaient présents à ce sommet ont réaffirmé leur solidarité à Oumar El-Bachir qui a pu rentrer tranquillement dans son pays après le refus du gouvernement tchadien d’exécuter le mandat de la Cpi. Ce qui est perçu par nombre d'observateurs comme un camouflet pour la justice internationale. Un porte-parole de la présidence soudanaise a estimé que le voyage du président El-Bachir au Tchad constitue ‘plus qu'une double victoire’ sur la Cpi, selon Reuters.
Le président Oumar El-Bachir est accusé d'avoir donné l'ordre des viols, des actes de torture et des meurtres contre les populations du Darfour. Mais, le mandat international lancé contre lui par Luis Moreno-Ocampo est perçu par nombre de chefs d'Etat africains comme un acharnement contre l'homme fort de Khartoum. Ils reprochent à la Cpi de fermer les yeux sur les crimes odieux commis par des dirigeants d'autres continents sans toutefois désigner les chefs d'Etat auxquels ils font allusion.
M. A. DIALLO
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