Dans l’après-midi du jeudi 22 septembre 2011, M. Nicolas Westcott, directeur général Afrique du service Européen pour l’action extérieure, a conféré au siège de l’Union Européenne à Bangui avec les représentants de l’opposition centrafricaine regroupés au sein du Front pour l’Annulation et la Reprise des Elections (FARE-2011).
Cette rencontre, pour le FARE 2011, était d’importance, car les leaders de l’opposition persistent dans leur détermination de la non-reconnaissance des résultats des élections du 23 janvier 2011.
Des agissements contraires aux principes démocratiques
Pour le FARE-2011, ce qui s’est passé le 23 janvier 2011 n’est ni plus ni moins un hold-up électoral relevant des violations de la Constitution du 27 décembre 2004, de la loi portant Code Electoral, ainsi que des recommandations pertinentes du Dialogues Politique Inclusif de décembre 2008.
Les leaders du FARE 2011, pour attester de la véracité de leurs propos, ont mis en évidence les rapports de l’Union Européenne, de l’Organisation Internationale de la Francophonie, de l’Electoral Institute of South Africa (Eisa) et de l’Observatoire National des Elections (ONE). Puis, ils ont expliqué à Nicolas Westcott les fondements de leur lutte qui s’inscrivent dans la sensibilisation et la mobilisation de l’opinion nationale et de la communauté internationale contre des agissements contraires aux principes démocratiques qui sont les aspirations profondes du peuple centrafricain. Le FARE-2011 a dénoncé avec la dernière vigueur ce qu’il a qualifié de ‘’fraudes industrielles’’ opérées par le régime qui refuse tout dialogue malgré que l’opposition démocratique se dise disposée à toute ouverture pour éviter une crise postélectorale dont la République Centrafricaine pourrait faire l’économie.
Il faut réunir toutes les compétences
Evoquant l’hypothèse de l’Annulation et la Reprise des élections législatives et présidentielle du 23 janvier 2011, le FARE-2011 estime que l’opposition a été exclue de l’Assemblée Nationale sur des bases frauduleuses et non conformes aux principes démocratiques. La préparation des nouvelles élections pour l’opposition démocratique ne peut être que l’œuvre d’un gouvernement digne de confiance rassemblant toutes les sensibilités. Ce gouvernement devrait avoir pour mission de définir, de respecter et de faire appliquer un agenda précis, qui comporterait la révision du Code Electoral, la recomposition de la Commission Electorale Indépendante, le recensement électoral, l’édition des cartes et listes électorales informatisées. Parmi d’autres tâches qui seront assignées à ce gouvernement au-dessus de tout soupçon figurent le redécoupage des circonscriptions électorales, le libre accès des partis politiques d’opposition aux médias publics, la neutralité de l’Administration et des forces de défense et de sécurité. Pour la banqueroute qui se profile à l’horizon, le FARE-2011 préconise que soient utilisées toutes les compétences pour adopter et faire appliquer un programme d’urgence.
Pour que ces propositions aboutissent, le FARE-2011 n’exclut pas le rétablissement de la paix, qui passe par la finalisation du DDR avec l’appui de la communauté internationale et l’éradication des rébellions étrangères installées en République Centrafricaine, notamment le Front Patriotique pour le Redressement (FPR) de Baba Laddé et l’Armée de Résistance du Seigneur de l’ougandais Joseph Koni.
Œuvrer et sauver le peuple centrafricain
Scandalisé par les différentes interdictions faites à l’opposition de tenir ses meetings, le FARE-2011, au cours de la rencontre avec le directeur général Afrique du Service Européen de l’Action Extérieure, a posé la problématique fondamentale de l’existence et du libre fonctionnement des partis politiques de l’opposition démocratique. Cette problématique, a souligné le FARE-2011, se pose avec une acuité sans précédent. Dans ce chapitre, l’opposition démocratique s’est insurgée contre le rôle partisan des médias publics qui passent le plus fort de leur temps à diaboliser le FARE-2011 et les autres partis n’appartenant pas à la majorité présidentielle. Le FARE-2011 a également fait ressortir les interdictions de sortie du territoire national dont ont été victimes ces leaders pendant un certain temps après les élections législatives et présidentielle. Dans les mesures anti-démocratiques prises par le pouvoir en place, l’opposition démocratique centrafricaine n’a pas manqué de citer le sabotage du meeting du FARE-2011 du 27 août 2011 et l’interdiction de la rentrée politique du Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain (MLPC) qui devait se dérouler le 10 septembre 2011.
Comme pour mieux enfoncer le clou, les leaders du FARE-2011 ont conclu par l’instrumentalisation de la Cour Constitutionnelle, qui n’a aucune possibilité de dire le droit et qui contribue à fermer ainsi toute perspective à la résolution de la crise postélectorale actuelle par voie légale. La situation en Centrafrique, selon l’opposition, est préoccupante et menace toute la sous-région. C’est ainsi qu’elle lance un appel à la communauté internationale pour œuvrer et sauver le peuple centrafricain.
Source : quotidien Le Confident du 27 sept 2011