21/02/2012 08:44 (Par Jean-Charles BATENBAUM)
Un bain de sang, qui, selon le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW), est l'œuvre d'une bande de braconniers armés venus du Soudan qui tuent les éléphants vivant en liberté dans le Parc National de Boubandjida, à proximité de la frontière avec le Tchad.
Un bain de sang, qui, selon le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW), est l'œuvre d'une bande de braconniers armés venus du Soudan qui tuent les éléphants vivant en liberté dans le Parc National de Boubandjida, à proximité de la frontière avec le Tchad.
Plusieurs éléphanteaux rendus orphelins par la récente vague de braconnage ont été observés dans le parc national Bouba Ndjida, au Cameroun. Des écologistes croient qu'ils pourraient bientôt mourir de faim et de soif.
Céline Sissler-Bienvenu, Directrice d'IFAW France et Afrique francophone, explique qu'il est habituel de voir ces groupes armés traverser le continent depuis le Soudan durant la saison sèche. Ils viennent abattre les éléphants afin de récupérer leurs défenses en ivoire. « L'ivoire est exporté illégalement hors d'Afrique centrale et d'Afrique de l'Ouest pour alimenter les marchés en Asie et en Europe. L'argent récolté finance ensuite l'achat d'armes qui serviront dans des conflits régionaux, tels que ceux qui ont cours au Darfour, au Soudan et en Centrafrique », détaille-t-elle.
L’IFAW explique que le nombre exact d'éléphants vivant au Cameroun est inconnu. Toutefois, selon le Rapport d'État de l'Éléphant d'Afrique de 2007 publié par l'UICN (l'Union internationale pour la conservation de la nature), on l'estime à 200 individus. Cependant, le nombre réel d'éléphants oscillerait plus probablement entre 1 000 et 5 000 individus.
Notons que cinq militaires tchadiens ont été abattus par les braconniers lorsque leur patrouille a essayé d’intercepter ces chasseurs sans scrupules.
L'ambassade des États-Unis, de l'Union européenne, du Royaume-Uni et de la France ont tiré la sonnette d'alarme quant au massacre et ont appelé le gouvernement camerounais à agir rapidement pour mettre un frein à la chasse.
« Le seul moyen de mettre fin aux sanglants massacres perpétrés au Cameroun et sur le continent africain dans son ensemble consiste à annihiler la demande en ivoire, notamment en Asie. Il faut par ailleurs s'assurer que les responsables de la protection de la faune sauvage dans les États de l'aire de répartition des éléphants disposent des compétences et de l'équipement nécessaires pour mettre au pas les bandes de braconniers professionnels », explique Céline Sissler-Bienvenu.
IFAW est sur le point de lancer un programme de soutien à destination des rangers et des forces de l'ordre du Parc National tchadien de Sena Oura. Ce dernier est frontalier avec celui de Boubandjida, et le but de ce programme est de mettre en place une stratégie coordonnée de sauvegarde des éléphants dans la région.