ORAISON FUNEBRE PRONONCEE PAR Gabriel Faustin GBODOU, Premier Président de la cour de Cassation, Bangui le 23 Juillet 2010.
Honorable député, Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale, Représentant personnel de Son Excellence, Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat
Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement ;
Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement ;
Messieurs les Présidents des institutions Républicaines ;
Distinguées personnalités ;
Mesdames, Messieurs ;
Chers Parents, Amis et connaissances.
Le corps judiciaire vient, une fois de plus, d’être cruellement d’être éprouvé par la disparition d’un de ces membres les plus prestigieux, en la personne du Magistrat Simon Narcisse BOZANGA, Président du Conseil d’Etat de la République Centrafricaine. Au moment où nous avons plus besoin de lui ; de ses expériences, la mort impitoyable vient l’arracher à notre affection et nous plonge dans une profonde consternation. C’est au nom du corps judiciaire que j’ai le pénible devoir de prendre ici la parole, en cette circonstance, pour exprimer toute notre douleur, toute notre angoisse et pour rendre un dernier Hommage en sa mémoire. C’est avec beaucoup de tristesse que je vais donc résumer ici la laborieuse carrière du regretté Simon Narcisse BOZANGA. Notre regretté collègue est né le 26 Décembre 1942 à Bangassou où il fît ses études primaires à l’école régionale de 1950 à 1956. Il poursuit ses études secondaires au collège Moderne de Bambari de 1956 à 1961, puis au lycée d’Etat de la flèche en France de 1962 à 1965. Après l’obtention du baccalauréat, série sciences expérimentales, il s’inscrivit à la Faculté de Droit de Nancy d’où il sort avec le grade de licencié en Droit en 1970. Admis à l’institut International d’Administration Publique de Paris (I.I.A.P) section diplomatique, il y suivit une formation professionnelle sanctionnée par le diplôme de second cycle en 1971. Au cours de la même année il prépara à la faculté de Droit de Paris I, Panthéon-Sorbonne et subit avec succès l’examen du diplôme d’Etudes supérieures de droit Public (D.E.S).
Nanti de tous ces Diplômes, notre regretté collègue rentre au pays en 1972 et est intégré dans la fonction public le 09 Février 1972, au Grade d’administrateur Civil. Cadre du Ministère des affaires étrangères, Simon Narcisse BOZANGA fût nommé dans les fonctions suivantes :
Directeur des Affaires Judiciaires et du Contentieux au Ministère des Affaires Etrangères de 1972 à 1973
Directeur des Affaires Politiques au Ministère des affaires Etrangères de 1973 à 1974 ;
Secrétaire Général du Ministère des affaires Etrangères de 1974 à 1975.
Le Mérite de notre regretté collègue lui a attiré, et à juste titre, la confiance du gouvernement de la République de l’époque. C’est ainsi qu’il s’est vu confié de Hautes Fonctions diplomatiques et politiques. En effet, il fût successivement nommé Ambassadeur de la République Centrafricaine au Gabon de 1976 à 1978, puis Ministre Chargé du Secrétariat Général du Gouvernement de 1978 à 1979, Ministre de la Fonction Publique, du Travail et de la Sécurité Sociale en 1980, Ministre de la Justice, Garde des Sceaux en 1981 et, enfin, Premier Ministre en 1981. Il faut rappeler que le regretté Simon Narcisse BOZANGA fût mis en position de détachement auprès de la Société d’Etat, La Centrafricaine des Hydrocarbures (CENTRAHYDRO) en qualité de Directeur Général de 1982 à 1984. L’on ne saurait cependant évoquer la disparition de notre collègue sans rappeler le rôle combien important qu’il a joué dans le cadre des missions à lui confié dans le cadre de la République au plan International. C’est ainsi qu’il fut membre de la délégation centrafricaine aux assemblées Générales des Nations Unis où il siégeait à la 6ème Commission Juridique de 1972 à 1975.
Le tableau ci-dessus présenté serait fort incomplet si je n’énumérais pas les hautes fonctions judiciaires exercées par le défunt. En effet, Simon Narcisse BOZANGA fut conseillé intérimaire à la Cour d’Appel de Bangui de 1972 à 1974, puis fut détaché en 1988 à la Chambre Constitutionnelle de la Cour Suprême, en qualité de Conseiller. Ministre Plénipotentiaire, Simon Narcisse BOZANGA fut reversé dans la Magistrature de l’Ordre Judiciaire, à la faveur du décret n°.92.016 du 23 Janvier 1992. C’est ce texte qui lui a valu la dignité de Magistrat de l’Ordre Judiciaire. Sa carrière de Magistrat a été brillante, il a occupé successivement les fonctions suivantes :
Président de la Chambre Administrative de la Cour Suprême de 1992 à 1996
Président du Conseil d’Etat de 1996 à 1998.
Conseiller à la Chambre Civil et Commerciale de la Cour de Cassation de 2000 à 2002
Président de la Chambre Sociale de la Cour de Cassation 2002.
Directeurs des Affaires Civiles et du Sceau au Ministère de la Justice en 2003.
Conseiller à la Cour Constitutionnelle de Transition de 2003 à 2005.
Président du Conseil d’Etat depuis Septembre 2005, poste auquel il accède pour la deuxième fois de sa carrière.
Mais l’apogée de sa carrière fut incontestablement en 1996 où il reçoit son investiture de Président du Conseil d’Etat.
C’est pourquoi la nomination de Simon Narcisse BOZANGA à ces différentes fonctions judiciaires et dont les titres, le passé et les mérites reconnus de tous, justifient amplement sa rapide et brillante carrière. En réalité, notre regretté Président a passé la majeur partie de sa brillante carrière à la Cour de Cassation et au Conseil d’Etat.
Parallèlement à ces fonctions officielles, Simon Narcisse BOZANGA a eu à exercer divers autres activités, notamment :
Professeur de Droit Constitutionnel et de Droit Administratif à l’ENAM ;
Jurisconsulte de la Conférence Internationale des Marchés d’Assurances (CIMA) et membre de la Commission Régionale de Contrôle des Assurances (CRCA)
Il a été décerné à Simon Narcisse BOZANGA les distinctions honorifiques suivantes :
Commandeur du Mérite Centrafricain ;
Grand Officier du Mérite Centrafricain ;
Grand Officier de la Reconnaissance Centrafricaine ;
Officier de l’Ordre du Lion du Sénégal.
Cher Simon Narcisse BOZANGA,
Les parents, amis et connaissances et tous les collègues sont venus nombreux, ce matin, t’accompagner à ta dernière demeure et te témoigner leur amour, amitié et reconnaissance en hommage aux services rendus avec dévouement à notre pays.
Tu nous quitte en laissant une veuve, quatorze enfants et quatorze petits enfants.
Au nom de tous les Magistrats, au nom de tous les avocats, notaires, Greffiers, Agents d’Exécution et en mon nom propre, je t’adresse, très cher Président, le dernier adieu de tous ceux qui t’ont connu et dans le cœur desquels tu continueras à vivre par le souvenir.
Simon Narcisse BOZANGA, va en paix.
Interview de Marie-Angèle Bozanga
Centrafrique Presse :Parallèlement à cet hommage que vous rendez à votre père, en ce jour de sa date d’anniversaire le 26 Décembre 1942, mais aussi pour coller à l’actualité, Centrafrique Presse souhaite savoir où vous en êtes Mme Marie Angèle BOZANGA avec la requête de la veuve Cécile BOZANGA qui demande de procéder à la liquidation et au partage de la succession du défunt, l’ancien Premier Ministre Simon Narcisse BOZANGA ?
Marie-Angèle BOZANGA : Merci, Monsieur le journaliste de revenir sur cette actualité qui me tient tant à cœur. Cette requête introduite par la « veuve » Cécile BOZANGA-KOYAGA a doublement attristé toute la famille. Je pense qu’aujourd’hui le Tribunal de Grande Instance a été saisi et le dossier est toujours pendant.
Centrafrique Presse : En fait notre rédaction se pose la question de savoir comment avez-vous pu en arriver là ? N’y avait-il pas de possibilité de régler cette affaire de succession de façon concerté, en famille, plus tôt que d’utiliser la voie judiciaire ?
Marie-Angèle BOZANGA. Pour tout vous dire, nous même nous avions été surpris par la démarche. Je ne fais qu’ici relaté la vérité afin qu’on sache à quelle type de personnage nous avons affaire. Et pourtant pendant les funérailles de mon père la « veuve » Cécile BOZANGA faisait courir la rumeur selon laquelle nous les enfants de son défunt mari voulions la mettre dehors après les obsèques de notre père. Ce qui était totalement faux. Un ami de mon père nous dit alors que dans ce cas de laisser tomber et qu’il n’était pas non plus l’heure d’aborder le problème de la succession. Tous mes frères et moi n’avons jamais manqué de respect à la femme de notre père et l’honneur dû à la maman qu’elle était pour nous pendant toute leur vie commune. Si maintenant « la veuve » souhaite aborder la question de la succession c’était, soit se rapprocher de nous, soit de voir des parents du défunt où des amis en commun pour régler cette question. Non ! « La veuve »BOZANGA préfère plus tôt saisir la justice sans crier garde ! Donc c’est sa façon aller en justice, elle l’a fait pour sa demande en divorce et ensuite de rendre public des affaires qui devraient restées au niveau du foyer ou de la famille. Ne dit-on pas que le linge sale se lave en famille. Vous comprenez maintenant pourquoi je suis très indigné, scandalisée et profondément choquée par cet acte posée par « veuve » BOZANGA.
Centrafrique Presse : Mais que dites-vous de sa requête de liquider et de partager les biens de Feu votre père, car elle ne souhaite pas rester dans l’indivision ?
Marie-Angèle BOZANGA : C’est son droit le plus absolu de ne pas rester dans l’indivision et aussi avoir sa part de biens puisqu’elle était mariée à mon père. Mais malheureusement, je condamnerai jusqu’à mon dernier souffle la manière dont elle s’y est prise et pire parce qu’elle s’était déjà séparé de mon père de son vivant en n’assumant plus son rôle d’épouse tant dans le bonheur que dans le malheur. Devant les mêmes tribunaux elle a trainé notre père avec sa demande en divorce, devant les mêmes tribunaux elle nous traine pour s’accaparer des biens de notre défunt père qu’elle avait vomi, abandonné et renié. Ces biens sont les seuls souvenirs de notre père, acquis à la sueur de son front en toute intégrité, et que nous devrions préserver et non dilapider. Je ne comprends pas qu’une femme qui se dit veuve, qui aime son mari et de surcroît la seule à jouir des biens du défunt, aille demander la liquidation et le partage des biens de son défunt mari. Et pourtant je suis heureuse pour elle d’avoir elle a su non seulement garder l’unité au sein de sa famille (KOYAGA) et préserver le petit patrimoine laisser par son défunt père. Pourquoi souhaiterait-elle voir volatiliser celui laissé par l’homme « qu’elle aime et qu’elle a tant chéri ». Pourquoi nous empêcher nous autres de préserver notre patrimoine familial ? Pourquoi pas pour nous ?
C’est fait, donc nous irons en JUSTICE car il ya une justice sur cette terre, mais n’oublions pas que pour nous qui nous disons chrétiens qu’il ya un Dieu de JUSTICE dans les Cieux qui regarde tout ce qui se passe ici bas mais aussi un Simon Narcisse BOZANGA qui veille sur tous ses enfants.
Centrafrique Presse : Je vous remercie, Madame Marie-Angèle BOZANGA.
Marie-Angèle BOZANGA : C’est moi qui vous remercie Monsieur le journaliste pour m’avoir permis de rendre un hommage à mon père en ce jour de son soixante dixième (70) anniversaire qui reste à jamais gravé dans le cœur de tous ses enfants.