
CONAKRY - Le premier anniversaire du coup d'Etat en Guinée sera fêté mercredi, dans toutes les casernes du pays, dans un contexte "difficile sur le plan économique et social", a admis mardi un membre de la junte, trois semaines après la tentative d'assassinat du numéro un du régime.
Tous les membres du Conseil national pour la démocratie et le développement (junte) se sont réunis mardi au Palais du peuple, siège de l'Assemblée nationale dissoute. A la télévision d'Etat, il a ensuite été annoncé que mercredi serait férié
L'armée avait pris le pouvoir le 23 décembre 2008, quelques heures seulement après l'annonce officielle du décès du "général-président" Lansana Conté, mort à 74 ans des suites de maladies, après avoir dirigé le pays pendant 24 ans.
"Nous fêtons l'an 1 de cette prise du pouvoir dans un contexte un peu difficile, difficile sur le plan économique et difficile sur le plan social", a déclaré mardi midi à la radio nationale le ministre secrétaire permanent du CNDD, le colonel Moussa Keïta.
"Notre président bien aimé (...) est aujourd'hui convalescent", a-t-il poursuivi, en souhaitant qu'il revienne "dans les conditions les meilleures pour (...) réaliser le rêve des Guinéens qui est le bonheur tant attendu".
Le capitaine Moussa Dadis Camara, hospitalisé au Maroc, n'a fait aucune déclaration ni apparition depuis qu'il a été blessé à la tête, par balle, le 3 décembre, par son aide de camp, toujours en fuite.
Des sources officielles assurent que le chef de la junte "va bien", "se repose un peu" et "rentrera bientôt". Mais, selon un proche du régime, un ministre a rapporté samedi, après une visite à Rabat, que le capitaine était dans "un état assez déplorable" et "n'arrivait même pas à s'alimenter".
L'Union européenne a décidé mardi de durcir ses sanctions à l'encontre de la junte, en imposant "un gel de tous les fonds et ressources économiques qui appartiennent aux membres du CNDD". L'UE va également interdire toute fourniture à la Guinée d'"équipements susceptibles d'être utilisés à des fins de répression interne".
La Commission d'enquête internationale sur le massacre du 28 septembre au stade de Conakry vient de rendre de son côté un rapport accablant pour les plus hautes autorités guinéennes, accusées de crimes contre l'humanité.
(©AFP / 22 décembre 2009 22h25)