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4 avril 2010 7 04 /04 /avril /2010 02:23

 

 

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Sarko, Borloo et cie

 

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Journal du Dimanche 3 Avril 2010

 

Coup d’envoi ce week-end à Dakar, final le 14-Juillet à Paris... les 50 ans de l’indépendance suscitent des tensions entre la France et ses ex-colonies.

 

Il y a de la gêne, et peu de plaisir. Quatorze pays d’Afrique noire* célèbrent cette année avec plus ou moins de faste le cinquantenaire de leur accession à l’indépendance. La France, ancienne puissance coloniale, s’y associe sans pouvoir dissimuler les embarras que lui inspirent ces commémorations.

 

A commencer par celle qui ouvre le bal ce week-end: la fête de l’Indépendance sénégalaise, précédée aujourd’hui par l’inauguration à Dakar d’un invraisemblable monument de la Renaissance africaine, aussi imposant que controversé. Pour agrémenter l’événement, le président du Sénégal, pays qui parmi ses ex-colonies a toujours entretenu le lien le plus fort avec la France, réserve à celle-ci quelques annonces tonitruantes et jugements bien sentis.

 

Un demi-siècle de "Je t’aime, moi non plus"

 

A sa manière, Abdoulaye Wade signifie à l’ex-colonisateur qu’une salve de commémorations et une posture de volontarisme ne sauraient suffire à solder le passé : on ne se débarrasse pas à si bon compte de cinquante ans de relations passionnelles, ambiguës et opaques, dont restent force aigreurs et blessures. Un demi-siècle de "Je t’aime, moi non plus", qui laisse quelques malentendus.

 

Paris veut promouvoir un "partenariat rénové" avec l’Afrique, tandis que celle-ci lui échappe chaque année un peu plus. Il n’empêche, les promesses de rupture avec les pratiques du passé - la "Françafrique" - ont montré des limites: les vieux réflexes ont la vie dure. Certes, Nicolas Sarkozy a engagé la révision des accords de défense liant la France à ses anciennes colonies d’Afrique et la réduction de la présence militaire française sur le continent ; ce qui ne va d’ailleurs pas toujours sans mal.

 

Comme par un fait exprès, de nombreux pays de l’Afrique francophone connaissent dans le même temps un regain d’instabilité, parfois violente, ou des ratés démocratiques : coups d’Etat en Guinée-Conakry, au Niger, et encore ce jeudi en Guinée-Bissau ; blocage du processus électoral dans la poudrière ivoirienne ; scrutin présidentiel contesté au Togo, reporté en République centrafricaine ; crise politique ravivée à Madagascar…

 

Difficile, dans ce climat, de fêter dignement un anniversaire. D’ailleurs, le veut-on vraiment? Le secrétaire général du "cinquantenaire des indépendances africaines", Jacques Toubon, chargé d’orchestrer les festivités côté français, a eu quelque peine, faute d’un budget conséquent, à aligner 250 projets parrainés. Le clou des célébrations sera le défilé du 14-Juillet auquel prendront part les armées africaines. Là aussi, il y aura quelques casse-tête: que faire des putschistes guinéens et nigériens? Ou des militaires ivoiriens qui avaient tué neuf soldats français en bombardant en 2004 leur base à Bouaké? Entre-temps, on se sera retrouvé fin mai, à Nice, pour la 25e conférence franco-africaine. Un sommet aux airs de vieille réunion de famille.

 

*Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Centrafrique, Congo-Brazzaville, Côte d’Ivoire, Gabon, Madagascar, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Tchad et Togo.

 

 

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