Hassane Ousman porté disparu Charles Massi
Patassé et Demafouth, ici pendant le DPI
Après avoir éliminé l’un de ses opposants passé à la rébellion armée ouverte, Charles Massi et en attendant la tenue des élections couplées qu’il vient de reporter sine die, tout porte à croire que le dictateur sanguinaire François Bozizé cherche à assassiner encore d’autres personnes qu’il considère comme ses implacables adversaires, voire ses ennemis qu’il ne porte pas du reste dans son cœur. Il s’agit notamment et surtout de Jean Jacques Demafouth ancien ministre de la défense de l’ex-président Ange-Félix Patassé, actuellement président du mouvement politico-militaire APRD et président du parti politique Nouvelle Alliance pour le Progrès (NAP), et également de l’ancien président Patassé lui-même.
L’embarras dans lequel il se trouve jusqu’à présent et les pires difficultés qu’il éprouve à donner une version et des explications cohérentes sur les circonstances dans lesquelles Charles Massi a trouvé la mort ainsi que l’expulsion manu militari de Bangui de sa défunte épouse, sont bien la preuve de la haine qu’il vouait à son ancien ministre d’Etat qu’il a accusé d’avoir fait le choix de la rébellion armée contre lui. Pour lui, cette voie de la rébellion empruntée par Charles Massi suffirait à justifier son élimination dans les pires conditions que l’on sait.
Bozizé doit donc nourrir secrètement au fond de lui le macabre dessein d’une solution finale pour ceux-là mêmes qu’il considère comme ses pires ennemis en tête desquels il y a Demafouth qui fut ministre de la défense, donc son patron lorsqu’il exerçait lui, les fonctions de chef d’état major des Forces armées centrafricaines sous le régime Patassé. La ténébreuse affaire de l’assassinat du lieutenant Gbodo à Kembé pour laquelle Jean Jacques Demafouth a été mis en cause devant la cour criminelle de la RCA n’a toujours pas été jugée sur le fond, Bozizé, cité comme important témoin sinon le commanditaire de ce crime, n’ayant toujours pas été entendu jusqu’à présent, protégé qu’il est par les immunités de ses fonctions présidentielles actuelles.
L’autre personne que Bozizé considère aussi toujours comme son ennemi qu’il pourrait supprimer à la première occasion est Ange-Félix Patassé, celui-là même qu’il a renversé du pouvoir par coup d’Etat le 15 mars 2003 pour prendre la place. Même si Bozizé a accepté que Patassé mette fin à son exil togolais et puisse regagner le bercail en octobre dernier tout en l’instrumentalisant à des fins politiciennes contre son véritable adversaire et danger électoral qui est Martin Ziguélé, Bozizé cherche toujours les voies et moyens pouvant lui permettre d’éliminer physiquement en douce Ange-Félix Patassé.
S’agissant en effet de ce dernier, un certain nombre d’informations crédibles provenant de sources ayant requis l’anonymat font état de sérieuses menaces de la part de la garde présidentielle de Bozizé mises à jour depuis longtemps concernant sa sécurité. Ces menaces demeurent d’une brûlante actualité. Par ailleurs, Bozizé multiplie les pressions sur le Général de brigade camerounais, Hector Marie Tchemo, commandant de la Force multinationale de l’Afrique centrale (FOMAC) afin que ladite force multinationale ne puisse plus assurer la protection de Jean Jacques Demafouth ni celle de l’ancien président Ange Félix Patassé.
Les autorités de Bangui, prétextant avoir déjà trouvé une villa pour Demafouth, ne voudraient plus qu’il continue de résider à la base de la FOMAC à Bangui Mpoko où il continue de bénéficier de protection. Or c’est en vertu de l’Accord de paix globale de Libreville signé sous les auspices de feu le président Omar Bongo Ondimba que la FOMAC est chargé d’assurer la sécurité des responsables de mouvements politico-militaires ayant signé ledit Accord. Bongo Ondimba n’étant plus de ce monde, Bozizé feint d’oublier cela alors que pèse sur lui déjà la mystérieuse disparition jusqu’ici non élucidée de Hassan Ousman président du mouvement politico-militaire le MNSP, qui résidait aussi au camp Mpoko sous la protection de la FOMAC.
De même, Bozizé ne comprend pas et reproche à la FOMAC d’assurer la sécurité de Patassé lors de ses déplacements dans la ville de Bangui. Ce sont là autant de preuves incontestables qui montrent que Bozizé nourrit des intentions criminelles à l’égard de Patassé et Demafouth et qu’il aimerait que la FOMAC ne puisse plus assurer leur protection afin que ses bras armés puissent les assassiner plus facilement. Il n’y a donc aucun doute là-dessus. Voilà comment il entend résoudre les contradictions politiques, uniquement par l’élimination physique de ceux qu’il prend pour ses ennemis. C’est la solution de facilité pour lui. Il n’en fait plus mystère quand il les accuse publiquement de comploter pour le renverser du pouvoir. Il ne reste plus à Bozizé qu’il demande clairement le départ de la FOMAC pour que Démafouth et Patassé soient nus et à portée des balles de ses tueurs.
La rédaction C.A.P