Notre pays s'est distingué dans les années 50/60 du siècle dernier par sa cohésion, son unité et la paix alors que, partout ailleurs, la guerre faisait rage.
Nos braves populations ont su accueillir, héberger, entretenir, souvent à leurs frais et sans ronchonner, des réfugiés en provenance du Cameroun, des deux Congo, du Soudan et du Tchad. En
reconnaissance, la République Centrafricaine était souvent comparée à la Suisse et nommée "Suisse africaine".
Une grande partie des réfugiés de culture bantou s'est parfaitement intégrée à la communauté nationale. Les mariages et les descendances ont fait le reste sur cette terre riche de tout, y
compris de flore, de faune et des minerais les plus précieux.
Les dirigeants, supplétifs de la postcolonie et de la Françafrique, incapables de définir et de conduire une politique de développement nationale, régionale et africaine, se sont satisfaits des
cueillettes et des prébendes. Peu à peu et d'année en année, l'arrière pays est tombée entre les mains des potentats, les bandits des grands chemins souvent de mèche avec des politicards
lesquels n'ont eu de cesse que de diviser, de tribaliser, pour subsister. La gangrène a prospéré, hélas.
Voici que le pays sombre dans la barbarie, dans la négation de ce que nous avons de plus cher : la vie.
Armés de kalachnikovs les miliciens, combattants d'une cause dont ils ignorent l'essence, tiennent la vie des populations au bout du canon. La loi du plus fort a pris le pas sur la culture de
l’honneur et du droit. L'enfant, la fille, la femme, le vieillard n’a plus de considération et de respect.
Pendant combien de temps supporterions-nous cette barbarie ? Et toi qui me lis, en ce moment, installé avec une partie de ta famille en région parisienne ou en France, que réponds-tu
?
Il est temps de sonner le tocsin, d'appeler au réveil des honnêtes gens. Il est temps de nous rassembler pour exprimer notre refus de la guerre que certains veulent absolument imposer à notre
peuple et à notre pays.
Je vous propose d’engager une action unitaire, non partisane : rassemblement pacifique (en conformité avec la réglementation française
et à une date à convenir) soi devant l’ambassade de la RCA à Paris, rue Perchamps, soi sur le Parvis des Droits de l’Homme (Trocadéro) pour
- témoigner de notre proximité, de notre solidarité, de notre compassion aux populations victimes d’innombrables agressions : arrestations arbitraires, enlèvements, vols, viols, meurtres
etc,
- exprimer notre ras le bol quant aux faux fuyants, aux tergiversations des pouvoirs en place : Bozizé, Tiangaye, Séléka et autres, relativement à la sortie de crise,
- exiger de ces pouvoirs et forces le strict respect des accords de Libreville et la mise en œuvre, sans délais, des mesures idoines,
- attirer l’attention de la communauté internationale et des médias sur les malheurs de notre pays.
J’attends votre réaction à cette proposition en précisant que le temps presse car le calvaire de nos populations n’a que trop duré.
Je ne verrai pas d’inconvénient que tous les partis politiques, les associations, les amicales centrafricaines de France fassent leur, cette idée et prennent l’initiative du grand rassemblent
pour la paix.
Autre chose : à continuer de se terrer ou à ne vouloir s’intéresser qu’à ses petites affaires, on perd l’essentiel c'est-à-dire le sens de l'intérêt général, l’honneur, la dignité.
Nous valons tous plus, n’est-ce pas ?
Dans l'attente de vous lire, balao
Paris 13 Mars 2013
Jean-Bosco PELEKET
Citoyen centrafricain non encarté, directeur d’hôpital
retraité
Jean PELEKET jbpeleket@gmail.com
Prière de relayer la présente à toutes les Centrafricaines et tous les Centrafricains épris de paix. Merci
...... ...... ...... ...... ...... ...... ......
A Ita,
Il m’a semblé que nous autres de la diaspora avions, quel que soit notre parcours individuel et notre situation sociale, une dette à l’égard de notre pays d’origine et plus encore, envers les
parents, les populations éprouvées et les victimes de toutes les barbaries.
Cela implique que :
- toutes les initiatives tendant à attirer l’attention du monde sur ces malheurs,
- toutes les actions sincères de nature à impulser un élan de compassion, de solidarité internationale et, bien plus, à décider les États, les Organisation de défense des droits de l’homme et
les Groupes de pression, à mettre en œuvre les moyens appropriés pour contraindre les principaux antagonistes de la scène politique centrafricaine : Bozizé, Séléka et les autres à mettre un
terme au calvaire de nos populations,
sont à soutenir et à promouvoir sans retenu, sans
état d’âme.
Dans l'appel du 13 mars dernier qui a trouvé, somme toute, un écho favorable un peu partout, j'ai suggéré à chacun, chacune et à tous, partis politiques compris, de s'investir
afin de réussir dans l'intérêt de la paix de notre pays, démontrant par la même occasion, notre foi en la République unie, indivisible, laïque, solidaire, affranchie de toute domination
étrangère.
Toute initiative est laissée aux compatriotes des villes où ils sont en grand nombre, de se mettre également en mouvement sur place et dans l'union. Leur demander de monter à Paris ne me
semble pas judicieux.
Je ne suis pas un homme politique et n'aspire à aucune charge de représentation, celle-là même qui sous-tend nombre de compatriotes en déshérence. Je suis simplement un vieil homme retraité
qui ne se contente pas de sa situation personnelle en France, miné par les souffrances de son peuple et son pays d'origine en dérive.
Je n'ai pas voulu tenir "une tribune à la centrafricaine" sur Internet. Mon message est direct et clair.
Je remercie toutefois les sites web qui ont bien voulu le relayer et le porter aux quatre coins du monde, y compris en Afrique. Si ce message pouvait être lu, relu; s'il pouvait
susciter le rassemblement pour la paix tant souhaitée par la majorité, la voix des sans voix, celle de notre peuple meurtri, serait, pour une fois, en union avec son élite.
Notre action n'est pas et ne saurait être exclusive.
J'engage particulièrement les jeunes et les femmes à faire bouger les lignes, à secouer gentiment les "anciens", toujours nombreux et prompts aux joutes oratoires avec un verre de whisky ou
de vin à la main, lors des places mortuaires notamment.
Dans le prolongement du débat encours, je remercie d'avance les représentants des Partis politiques, des Associations et autres, et les
convie à prendre contact avec moi en vue d'une rencontre afin d'arrêter les modalités de la manifestation à Paris, lesquelles seront portées à la connaissance de notre communauté dès que
possible. L'actualité démontre la nécessité et l'urgence de cette action.
Enfin, merci de me tenir informé des initiatives conduites en province et ailleurs dans le monde dans cet esprit. Avec d'autres, je suis naturellement prêt à échanger avec les frères et les
soeurs en charge de ces actions pacifiques, sachant que personne à Paris ne saurait se targuer ou s'ériger en leadership au plan national en France.
Paris le 21 mars 2013
Jean-Bosco PELEKET
NB : je voudrais rappeler cette évidence : nos enfants et petits-enfants sauront faire sentir tôt ou tard, au détour d'une réminiscence, nos absences et défaillances au moment où le Pays et
la Nation étaient en péril.