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9 décembre 2009 3 09 /12 /décembre /2009 14:37




 

(09/12/2009)

Administration provisoire de la Cbc, Cbca et Cbt : La Rca et le Tchad réagissent à la décision de la Cobac

Par Jules Romuald Nkonlak (Le Jour Quotidien)

Pour quelles raisons véritables la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac) a-t-elle décidé, le 05 novembre 2009, de placer la Cbc, la Cbca et la Cbt, banques du groupe Fotso, sous administration provisoire ? Selon la décision de la Cobac, La Cbc n’aurait pas respecté un certain nombre d’engagements. (voir extrait de la décision ci-contre).

Toutefois, les ministres tchadien et centrafricain des Finances ont eu des réactions à cette décision qui font penser qu’ils n’ont pas cru aux raisons avancées. Dans une lettre adressée au président de la Cobac le 18 novembre 2009, le ministre centrafricain des Finances et du Budget écrit : « C’est le lieu de m’interroger sur les réels objectifs poursuivis par la Cobac dans le traitement de ce dossier car même le compte-rendu de la réunion de concertation élaboré par vos services et visé par vous seul, ne reflète pas la position des autorités monétaires concernées. Je rappelle que celles-ci étaient pour le statu quo ».

 La réunion de concertation à laquelle fait allusion Albert Besse dans cette lettre a eu lieu le 28 octobre 2009 à Douala. Gata Ngoulou, ministre tchadien des Finances et du Budget, avait, une semaine plus tôt, le 11 novembre, évoqué cette même réunion de Douala, dans une lettre adressée déjà au président de la Cobac. Il indiquait notamment dans sa correspondance que le compte rendu dressé à l’issue de ces travaux n’avait pas tenu compte «de la situation particulière de la Cbt (Commercial Bank Tchad, ndlr).

L’administrateur provisoire de la Cbt, cité dans la correspondance de M. Gata Ngoulou, a lui aussi réagi à la décision de la Cobac. Et lui, juste un jour après celle-ci. Le 07 novembre 2009, il écrivait en effet au président de la Cobac en ces termes : « Pour des raisons que je découvre au fur et à mesure du traitement de ce dossier, la Cobac vise d’autres objectifs que ceux fixés par les termes de référence sus visés ».

M. Adam Adji disait également, dans sa correspondance : « Si la mission qui m’a été confiée d'accord parties avec les autorités tchadiennes et qui consiste à apporter ma contribution en vue d’aplanir les difficultés nées de la décision initiale et à contribuer au redressement de la banque, devrait se poursuivre dans le cadre de l’administration provisoire, je suis au regret de vous informer que je ne suis pas du tout disposé à l’accepter ».

Ces différentes correspondances permettent donc de constater que la décision de la Cobac, si elle n’a pas suscité d’opposition des autorités camerounaises, n’a pas été positivement accueillie par celles du Tchad et de la Rca. Albert Besse, le ministre centrafricain des Finances et du Budget, s’est même montré complètement en désaccord avec la décision de la Cobac dans sa lettre du 18 novembre. « La situation de la Cbca ne nécessitait pas, j’en convaincu, la mise sous administration provisoire dont l’effet psychologique néfaste aussi bien sur le comportement du personnel que sur la réaction de la clientèle est contre-productif ».

Une lettre à laquelle le président de la Cobac a répondu en ces termes : « La mise sous administration provisoire de laCbc et de la Cbca résulte du constat d’un manque de crédibilité des plans présentés. Le compte-rendu de la réunion de concertation du 28 octobre 2008 et la teneur des échanges qui ont eu lieu au cours de cette rencontre ne sont nullement mentionnés, ni parmi les documents visés ni dans les considérations figurant en préambule des décisions Cobac D-2009/204 et D-2009/205 portant mise sous administration provisoire respectivement de la Cbc et de la Cbca. S’agissant de la levée d’administration provisoire de la Cbt, l’engagement formulé dans la lettre C/234 du 10 août 2009 subordonnait cette opération à l’adoption par l’assemblée générale des actionnaires de mesures pertinentes à l’égard de la situation financière de l’établissement ».

Ces différentes réactions de protestation, qui ne sont pas sans rappeler celles qui ont suivi la mise sous administration d’Amity bank, resteront-elles sans suite ? La Cour de la justice de la Cemac a, le 13 novembre 2009, rendu une décision qui allait à l’encontre de celle prise en 2008 par la Cobac. Vers où s’achemine-t-on dans l’affaire Cbc ?

 

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