Réseau des journalistes pour les Droits de l’homme en République Centrafricaine (RJDH-RCA)
Bangui : Inquiétude dans les hôpitaux suite aux délestages intempestifs
Bangui, 31 juillet 2012 (RJDH) – Deux jours seulement après l’entrée en vigueur de la mesure de la société de distribution du courant électrique, Energie Centrafricaine (ENERCA), visant à couper le courant dans la ville de Bangui à cause des travaux sur les usines de Boali 1 et 2, les conséquences commencent à se faire sentir dans les hôpitaux.
Les deux grands hôpitaux de la capitale sont obligés d’utiliser des groupes électrogènes afin d’alimenter leurs locaux et services, ce qui ne suffit toujours pas à leurs besoins en électricité. La journée du lundi 30 juillet marque le début des malaises ressentis dans toute la ville de Bangui. Dans les hôpitaux et autres centres sanitaires, l’inquiétude est grande, les premières conséquences commencent à se faire sentir et l’on s’interroge sur ce qui pourrait advenir dans les deux semaines programmées pour ces coupures.
« Tous nos blocs opératoires ont été fermés et n’ont pas travaillé hier », a affirmé le général Romain Guitizia, directeur général de l’Hôpital communautaire de Bangui, dans une interview accordée au RJDH.
A l’Hôpital de l’Amitié sino-centrafricaine, « nous avons été plongés dans le noir pendant plusieurs minutes dans la soirée avant que le groupe électrogène de l’hôpital ne soit allumé », a affirmé Bruno Bissa, parent d’un malade admis à cet hôpital.
Dans une note signée par la direction générale de l’ENERCA et destinée aux directeurs des hôpitaux de Bangui, il est demandé à chaque hôpital de prendre ses propres mesures afin d’éviter tout désagrément.
« Nous avons reçu cette note, mais tirer notre épingle du jeu est quasiment impossible. Nous avons un groupe électrogène qui consomme 25 litres de gasoil par heure. Pour une journée complète de 24 heures, il nous faut 600 litres, ce qui revient à 522 000 FCFA, car le litre du carburant est à 870 FCFA. Si on essaie de projeter pour les 14 jours à venir, nous pouvons utiliser jusqu’à 8400 litres et atteindre 7 308 000 FCFA, somme que nous ne pouvons couvrir, vu que nos recettes sont désormais versées directement au trésor public », a précisé le général Guitizia.
Comme mesure, le directeur de l’Hôpital communautaire a publié un communiqué radiodiffusé demandant à toutes les personnes qui ont des parents décédés de sortir les corps de la morgue dans les plus brefs délais afin de parer à toute éventualité. Les dépouilles plus récentes ne seront gardées que pour une durée de 48 heures.
« Ce sera vraiment difficile pour nous, car pour l’instant nos moyens sont insuffisants. Le gouvernement n’a pas encore pris de mesure face à ce problème qui risque d’avoir des répercussions sur la santé de toute la population », a mentionné un responsable de santé à l’Hôpital de l’Amitié, qui a requis l’anonymat.
Un calendrier de planification de distribution de l’électricité a été mis en place par l’ENERCA. Les travaux en cours réduisent jusqu’à 55% la capacité de production de l’ENERCA. Elle ne distribue maintenant que 8 mégawatts d’électricité pour toute la ville de Bangui. Les travaux vont durer jusqu’au 10 août prochain.
Obo : La LRA continue de faire des victimes dans le Mbomou
Obo, 31 juillet 2012 (RJDH) – Deux personnes ont été tuées et une autre a été enlevée, le 25 juillet, par des éléments du rebelle ougandais Joseph Kony, dans le village de Namongo, à 45 kilomètres de la ville de Démbia, dans la sous-préfecture de Rafaï (sud-est).
L’information a été divulguée le lundi 30 juillet, par un officier américain en charge de la réunion hebdomadaire sur l’état de la situation sécuritaire dans la région. Celui-ci était de retour d’une tournée de sensibilisation de la population, la semaine passée, sur le partage des informations concernant l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) sur l’axe Obo-Démbia.
Selon les informations livrées lors de cette réunion, les deux victimes étaient au sein d’un groupe de cinq personnes. Les éléments de Joseph Kony les ont surprises à cinq heures du matin. Les rebelles ont alors ouvert le feu sur le groupe.
La première victime a reçu une balle à la tête et la seconde, à la poitrine. Une autre personne a d’abord été capturée, puis est parvenue à s’enfuir vers 11 heures. Deux autres personnes ont également réussi à prendre la fuite.
Il ressort de cette réunion que les éléments de la LRA, dont la présence a été signalée, le 9 juillet, à 70 kilomètres d’Obo, se sont repliés sur le bord de la rivière Bogodo, dans un village localisé à 70 kilomètres de Rafaï.
Pendant la tournée, les conseillers américains ont fait don de médicaments à un centre de santé situé à 40 kilomètres de la ville de Zémio.
Sido : La présence d’hommes armés dans la brousse inquiète la population
Sido, 31 juillet 2012 (RJDH) – La population de la ville de Sido (extrême-nord) s’inquiète de la présence d’environ cinquante hommes armés qui sillonnent la brousse depuis le 25 juillet.
L’information a été confirmée, ce mardi 31 juillet, par le maire de la commune, Moussa Ali Fatala, joint par le RJDH. Selon lui, ces hommes armés seraient les éléments du rebelle tchadien Baba-Laddé dispersés au mois de février dernier.
D’après le témoignage du maire, deux éléments de ce groupe armé qui auraient déserté seraient des éléments de Baba-Laddé associés à d’autres groupes de bandits. « Ils ont pour cibles les Forces armées centrafricaines, et non la population civile », a-t-il indiqué.
Le maire précise que les cultivateurs effrayés par le mouvement de ces hommes armés quittent les champs et reviennent vivre en ville.
« La population vit dans l’inquiétude et prend des risques pour se rendre aux champs, travailler et revenir. On constate aussi qu’un nombre important des éléments de l’armée tchadienne, bien équipée en armes de guerre, se trouvent à la frontière Centrafrique-Tchad, prêts à la traque de ces hommes », a ajouté la même source.
Du côté centrafricain, poursuit le maire Moussa Ali Fatala, la gendarmerie et les officiers des Forces armées centrafricaines sont informés de la présence de ces troupes, mais aucune réaction de leur part n’a été constatée jusqu’à présent ».
Bakouma : Deux personnes interpellées relativement à l’affaire CAWA
Bakouma, 31 juillet 2012 (RJDH) – Deux personnes ont été interpellées et sont en voie d’être transférées à Bangui au terme d’une deuxième mission d’enquête judiciaire sur la mort de 13 personnes, survenue en mars, dans une concession minière de la société de safari CAWA, à Bakouma (sud – est), et sur l’attaque récente de la société AREVA.
Selon des informations communiquées, ce mardi 31 juillet, par le porte-parole de la société CAWA, Jacques Aïmoussa, les deux arrestations seraient en lien avec le meurtre des 13 personnes survenues sur le territoire de la société Cawa.
Par ailleurs, le président de l’Association des parents des victimes, Faustin Bandoulou, aurait été la cible d’une attaque de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) de Joseph Kony, le samedi 21 juillet, à 30 kilomètres du village de Ndénguilo, sur l’axe de la société Cawa.
À cette occasion, les forces armées centrafricaines ont été interpellées, mais n’ont pu localiser les éléments de la LRA.
Cette deuxième mission d’enquête, conduite par le bataillon B2, une unité de la garde présidentielle chargée d’enquêtes spéciales, a été menée par le commandant Guy Serge Wondi.
Boali : Formation des volontaires de la Croix-Rouge
Boali, 31 juillet 2012 (RJDH) – L’atelier de formation axé sur la stigmatisation et la discrimination des personnes vivant avec le VIH/SIDA, qui a regroupé plus d’une trentaine de volontaires de la Croix-Rouge centrafricaine venus de Bangui et des provinces, a pris fin, le lundi 30 juillet, à Boali.
Cet atelier de formation a permis à ces volontaires de s’approprier des acquis nécessaires sur le respect des personnes vivants avec le VIH/SIDA. L’atelier a aussi exploré le respect des différentes étapes dans l’élaboration de projets qui concernent ces personnes malades et la mise en exergue de leurs problèmes.
C’est la Croix-Rouge centrafricaine, avec l’appui financier du Comité International de la Croix-Rouge, dans l’organisation de cet atelier de trois jours.
Mbaïki : Des leaders communautaires engagés dans la prévention du choléra
Mbaïki, 31 juillet 2012 (RJDH) – Des leaders communautaires ont été entretenus sur la prévention du choléra par l’épidémiologiste Patrick Gamba, au cours d’une réunion tenue le samedi 28 juillet, en présence de la sous-préfète de Mbaïki (centre-sud), Edith Yolande Ohokodélambo.
« Le manque de latrines et d’eau potable dans les villages riverains, de même que l’absence d’hygiène corporelle, environnementale et alimentaire, sont des facteurs de contamination », a expliqué Patrick Gamba
Dans ses explications aux leaders, l’épidémiologiste a mis l’accent sur le mode de contamination, comment l’éviter, et comment adopter un comportement pour une bonne mesure préventive.
Il a aussi rappelé aux leaders communautaires qu’ils doivent être des interprètes auprès de leur communauté respective.