BANGUI AFP / 25 décembre 2012 23h16- Une partie des troupes tchadiennes basées à Sibut, non loin de Bangui, se déplace en
direction de Kaga Bandoro, dans le centre nord de la Centrafrique, une localité prise par les rebelles mardi, a affirmé une source militaire centrafricaine à l'AFP.
Les soldats tchadiens ont leur base à Sibut (à 130 km de Bangui) mais depuis quelques heures, une partie du contingent a pris la route de Kaga Bandoro, mais on ne sait pas pour quelle raison, a déclaré cette source.
L'armée tchadienne, arrivée en renfort en nombre non précisé en milieu de semaine dernière en Centrafrique, avait déjà aidé le président centrafricain François Bozizé à prendre le pouvoir en 2003 et à combattre des rébellions dans le nord du pays en 2010.
Cependant, elle se présente actuellement comme force d'interposition et non d'attaque, ne s'opposant pas jusqu'à présent à l'avancée rapide de la rébellion.
Présente à l'est et au nord de Bangui, la rébellion du Séléka, qui a pris les armes le 10 décembre, et affirmé au début des hostilités ne pas vouloir marcher sur la capitale, s'en approche désormais dangereusement.
Kaga Bandoro est le quatrième chef-lieu de préfecture du pays à être attaqué et occupé par la rébellion après Ndélé (nord), Bria (centre) et Bambari (centre sud).
Face à la rébellion, l'armée régulière, sous-équipée, démotivée et mal organisée, a démontré sa faible capacité de riposte, notamment lors de la prise de Bambari en à peine quelques heures, localité qui était pourtant l'une de ses places fortes.
L'armée tchadienne semble désormais être le seul rempart contre une attaque de la capitale centrafricaine.
Le Séléka a repris les armes pour réclamer l'application de différents accords de paix signés entre 2007 et 2011, qui prévoyaient notamment un programme de désarmement, de démobilisation et de réinsertion. Ces accords sont restés lettre morte depuis.
Réunis à N'Djamena vendredi, les chefs d'Etats d'Afrique centrale - dont François Bozizé - ont proposé des négociations sans délai à Libreville.
La proposition a été acceptée par la rébellion qui refuse cependant de quitter les positions conquises, comme le demande le
gouvernement, exigeant un cessez-le-feu préalable que Bangui ne semble pas prêt à accorder.
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