Bangui, 12 Mars 2012 - 12:19 (AFP) - Le ministre centrafricain chargé du Secrétariat général du gouvernement Michel Koyt et un conseiller du Premier ministre chargé de la Bonne gouvernance, arrêtés vendredi pour corruption, avaient créé une "société fictive" et produit de "faux documents", a indiqué lundi le gouvernement.
Huit personnes en tout ont été arrêtées dans le cadre de l'affaire qui a vu le détournement de 2,5 milliards FCFA (3,8 millions d'euros), a précisé lundi à la télévision Firmin Findiro, ministre de la Justice, porte-parole du gouvernement.
"Les deux personnalités précitées ont créé une société de droit privé centrafricain sans se référer au gouvernement (...) Mais après vérification, il s'agit d'une société fictive. L'argent ne se retrouve sur aucun compte en banque. Et quand le gouvernement leur a demandé des explications, ces deux personnalités ont produit des documents totalement faux",a affirmé le ministre.
"Nous sommes en face d'un détournement (...) Le gouvernement centrafricain a obtenu en 2010 un prêt de 16 milliards FCFA (24,4 millions d'euros)
du gouvernement indien pour la construction d'une cimenterie et la constitution d'une société nationale de transport urbain (Sonatu). 2,5 milliards FCFA ont été affectés à la mise place de cette
société",selon le ministre.
"Une procédure judiciaire a été ouverte pour détournement, complicité de détournement, faux et
usage de faux", a précisé M.
Findiro.
Selon une source de la gendarmerie, cette affaire a été "révélée par le Conseil spécial de surveillance et de redressement des entreprises et offices publics, qui examine de façon minutieuse la situation de chaque entreprise et office public".
Le Conseil spécial, présidé par le président François Bozizé, a dissous en février tous les
conseils d'administration des entreprises et offices publics, estimant qu'ils avaient "tous échoué".
En septembre, M. Bozizé avait annoncé qu'il allait prendre "toutes les mesures" pour mettre "hors d'état de
nuire" les auteurs de malversations financières, "sécuriser les recettes de l'Etat et
améliorer la maîtrise des dépenses publiques".
La Centrafrique est classée 154e, sur 182 pays, dans le dernier indice de perception de la corruption (2011) de l'organisation Transparency international.
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NDLR : Le ministre Michel Koyt en question faisait partie de la délégation de Bozizé qui s’était rendue en 2008 en Inde, ainsi que le ministre des finances de l’époque, Emmanuel Bizot par ailleurs beau-frère de BOZIZE, celui-là même qui avait signé les documents du fameux prêt. Contrairement à ce qu’affirme Firmin Findiro, le prêt n’était pas de 24,5 $ dollars (16 milliards de F CFA) mais d’un montant de 29,5 $ dollars soit environ 20,74 milliards de F CFA. En outre, ce n’était pas un prêt du gouvernement indien mais un prêt octroyé par la Bank of India Import, Export (IMEX) une banque privée indienne de Mombaï. Il y a quelques mois, Centrafrique-Presse a même publié le fac-simile des documents afférents à ce prêt bancaire que le pouvoir en place de Bangui a soigneusement caché au FMI.
Ce pactole était destiné pour 5,5 millions de dollar US soit 3,5 milliards de F CFA à l’achat de 100 autobus et les 24 autres millions de dollar US, soit 17,24 milliards de F CFA à la construction de la cimenterie de NZILA dont BOZIZE a procédé à la cérémonie de la pose de la première pierre le 7 juin 2010.
Il apparaît extrêmement difficile voire impossible que tout seul, Michel Koyt puisse détourner une telle somme d’argent en créant une société fictive. BOZIZE avait promis la livraison du premier sac de ciment pour un an après, c’est-à-dire en juin 2009. A ce jour, les Centrafricains attendent toujours. Des investisseurs privés indiens, semble-t-il, seraient à l’origine de ce projet ainsi que de celui de la société de transport urbain (SONATU), doté de cent (100) autobus dont plus de la moitié est maintenant sur cale en raison de leur caractère inadapté à l’environnement de la RCA.
En réalité, tout cela n’est que prétexte et prête-nom pour BOZIZE dont les préoccupations du moment n’avaient rien à voir avec la construction d’une cimenterie car il voulait juste avoir de l’argent pour financer sa campagne et assurer sa réélection initialement prévue en 2010. Etant actionnaire dans toutes ces sociétés, on ne peut croire que BOZIZE pourrait être totalement ignorant des manœuvres frauduleuses et agissements des autres actionnaires dont la bande de KOYT, Abdallah KADRE et autre Judes Alex KETTE.