LIBREVILLE - AFP / 13 mars 2010 23h20 - Le gouvernement centrafricain a annoncé samedi avoir déjoué un projet de coup d'Etat, qui devait intervenir le 15 mars pour aboutir à l'installation cinq jours plus tard du président putschiste, dans une déclaration radiophonique dont l'AFP a obtenu l'enregistrement.
Le ministre de la Sécurité nationale et de l'Ordre public, Jules Bernard Ouandé, a affirmé disposer "depuis hier (vendredi) soir" des informations relatives à ce projet dans lequel seraient impliqués plusieurs militaires et personnalités politiques qu'il a refusé d'identifier.
"C'est marqué : +Plan d'attaque+", a dit M. Ouandé, lisant le document à l'antenne de Radio Centrafrique.
Selon ce texte, "le 15 mars, c'est la rencontre et la vérification des éléments, des commandos, des mercenaires, des kamikazes, ainsi que des miliciens. Le mardi 16 mars, c'est la distribution des armes, des munitions, des tenues, des brassards, des couteaux, des sacs, des gilets pare-balles", suivie mercredi notamment de "la répartition des chefs des opérations" et jeudi de "la remise de sous, la reconnaissance du terrain".
Les auteurs du projet de putsch présumé envisageaient également "la coupure de toutes les lignes téléphoniques", y compris celles "des portables" le vendredi 19 mars "à 21H00" et une série d'actions devant permettre le samedi 20 mars "à 10H00 (...) la déclaration du porte-parole de leur mouvement" et "à 15H00 (...) l'ouverture des frontières et la déclaration du chef de l'Etat dont je ne veux pas citer le nom", a ajouté le ministre Ouandé.
"Je ne vais pas dire de nom", a-t-il plusieurs fois répété. Il a mentionné un passage évoquant des "renforts des éléments dans le domicile de AFP", initiales généralement utilisées dans le pays pour désigner l'ex-président (1993-2003) Ange-Félix Patassé.
"Je peux vous dire que le gouvernement centrafricain au su de ces informations, a pris les dispositions qui s'imposent", a assuré le ministre Ouandé, sans fournir de détails.
"Ils (les putschistes) n'ont qu'à venir, (...) ils gèreront le pays mieux peut-être que nous. Mais Dieu est tout puissant, rien ne peut arriver sans le bon Dieu", a-t-il conclu.
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Centrafrique: le gouvernement dit avoir déjoué un projet de putsch
LIBREVILLE - AFP / 14 mars 2010 00h16 - Le gouvernement centrafricain a annoncé samedi sur la radio nationale avoir déjoué un projet de coup d'Etat prévu la semaine prochaine, les renseignements ayant mis en cause l'ex-président Ange Félix Patassé, qui rejette toute implication.
L'annonce de l'échec du projet supposé a été faite par le ministre de la Sécurité nationale et de l'Ordre public, Jules Bernard Ouandé, à l'antenne de Radio Centrafrique dans une déclaration dont l'AFP a obtenu l'enregistrement.
Il a affirmé disposer "depuis hier (vendredi) soir" des informations relatives à ce projet, programmé du 15 au 20 mars, dans lequel seraient impliqués plusieurs militaires et personnalités politiques qu'il a refusé d'identifier.
"C'est marqué: +Plan d'attaque+", a dit M. Ouandé, lisant le document à l'antenne de Radio Centrafrique.
Selon ce texte, l'opération supposée devait débuter lundi par "la rencontre et la vérification des éléments, des commandos, des mercenaires, des kamikazes, ainsi que des miliciens".
"Distribution des armes, munitions, tenues", "répartition des chefs des opérations", "remise des sous et reconnaissance du terrain", "coupure de toutes les lignes téléphoniques" devaient se dérouler du 16 au 19 mars.
Ces séries d'actions devaient permettre aux auteurs du projet de coup présumé de laisser s'exprimer le "porte-parole de leur mouvement" le 20 mars à 10H00, soit cinq heures avant "l'ouverture des frontières et la déclaration du chef de l'Etat dont je ne veux pas citer le nom", a ajouté le ministre Ouandé.
"Je ne vais pas dire de nom", a-t-il plusieurs fois répété. Il a mentionné un passage évoquant des "renforts des éléments dans le domicile de AFP", généralement utilisés dans le pays pour désigner l'ex-président (1993-2003) Ange-Félix Patassé d'après ces initiales.
"Je peux vous dire que le gouvernement centrafricain au su de ces informations, a pris les dispositions qui s'imposent", a assuré le ministre Ouandé, sans fournir de détails.
Joint depuis Libreville, M. Patassé a réfuté toute implication dans une tentative de prise du pouvoir par les armes, assurant avoir toujours "lutté pour aller aux urnes".
Il a révélé avoir été mis en cause par les services de renseignements dans un rapport adressé à l'actuel président, François Bozizé.
Son entourage a transmis à l'AFP une "fiche spéciale" datée du 8 mars, mentionnant comme objet: "Préparatif de coup de force allant de la période du 15 au 20 mars".
"Un coup de force est en vue, +hourdi+ (ourdi, NDLR) par les éléments KAMIKAZE commando, mercenaires, expatriés et milices à la solde de l'ex-président +Ange-Flélix PATASSE+", peut-on y lire.
"Hier (vendredi), j'ai reçu" ce document, "je n'ai même pas pris ça au sérieux", a déclaré M. Patassé, précisant s'être senti visé par ses initiales dans la déclaration du ministre Ouandé.
"En Centrafrique, quand on dit AFP, on pense à Ange-Félix Patassé. J'ai téléphoné au ministre. Il m'a dit qu'il ne s'agissait nullement de moi", a dit M. Patassé, soupçonnant les autorités d'une manoeuvre pour tenter de "(l)'éliminer du circuit électoral".
Il est candidat déclaré à l'élection présidentielle fixée officiellement au 25 avril, en même temps que des législatives. "J'ai été élu deux fois, cette fois, je vais aller (au scrutin) et je vais gagner!", a lancé M. Patassé, qui a été renversé le 15 mars 2003 par François Bozizé.
Selon un décret présidentiel, la campagne électorale est prévue du 12 au 23 avril. La Centrafrique tente de mener à son terme un processus de paix après avoir été confrontée pendant des années à des rébellions, coups d'Etat et exactions de rebelles, militaires et "coupeurs de routes".
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NDLR : Le moins que l’on puisse dire est que tout dans cette rocambolesque histoire paraît relever du genre des grossiers montages dont le général d’opérette Jules Bernard Ouandé a désormais le secret. On se souviendra de l’une de ses fiches mensongères accusant en août 2009 Martin Ziguélé et un complice français de préparer un coup de force contre le pouvoir de Bozizé avec la bienveillante neutralité de la France, et dont il avait donné lecture devant le président du MLPC qui avait été convoqué dans le cabinet du premier ministre Faustin Touadéra. Jusqu’aujourd’hui, cette mystérieuse affaire n’a jamais été éclaircie et voilà que surgit une autre. Le scénario d’un coup d’Etat se déroulant sur cinq jours comme le prétend la fiche de renseignement du ministre Ouandé, est a priori peu convaincant. Son refus de surcroît de révéler l’identité des auteurs présumés du putsch rend également peu crédibles ses accusations contre les prétendus comploteurs.
Ce qui semble en revanche vraisemblable est le profond désarroi dans lequel sont visiblement plongés Bozizé et sa clique par ces temps où l’opposition politique centrafricaine leur donne du fil à retordre avec les problèmes du retard pris dans la réalisation du DDR et dans la préparation des élections qu’ils seront, selon toute vraisemblance, obligés d’accepter le report du calendrier sans doute au-delà de l’expiration du mandat constitutionnel de l’actuel occupant du Palais de la Renaissance le 10 juin à minuit. Cette perspective donne réellement de l’insomnie à Bozizé.
Selon une source proche de lui qui a requis l’anonymat, l’ex président Ange-Félix Patassé, appelé aussi « AFP » par certains à Bangui, qui le confirme dans son entretien avec l’agence AFP, a cru devoir téléphoner en effet au ministre Ouandé après sa déclaration radiodiffusée dans laquelle il a fait allusion à un certain « AFP » afin de chercher à lever toute équivoque. Toujours selon notre source, le ministre Ouandé s’est dépêché de rendre compte à Bozizé qui aurait beaucoup ricané du coup de fil de Patassé au général Ouandé. Pour Bozizé, la réaction de Patassé serait bien la preuve du morveux qui se mouche. Autrement dit, il serait tombé pieds joints dans leur piège qui consistait à prêcher le faux pour connaître le vrai, donc il n’a qu’à se tenir tranquille désormais parce qu’ils l’ont à l’oeil. Voilà le fin mot de ce pseudo projet de putsch prétendument déjoué par le ministre de la sécurité Bernard Ouandé. Ceci étant, Bozizé et son fameux ministre de la sécurité doivent se mettre dans la tête qu’à force de crier ainsi souvent au putsch, un putschiste sortira bien un jour du bois…