Kabongo Africa Info (Douala) 30 Avril 2010
La campagne nationale d'accélération de la réduction de la mortalité maternelle en Afrique (Carma) a été lancée le 28 avril à l'Assemblée nationale par le Président de la République François Bozizé.
C'était en présence du premier ministre, des représentants des institutions internationales et des femmes leaders impliqués dans cette lutte contre la mortalité maternelle, a appris Ai.
Consciente que ce phénomène affecte négativement le développement, puisque les femmes enceintes participent, elles aussi, au développement et que beaucoup d'entre elles perdent la vie en transmettant la vie, la Commission de l'Union Africaine avait lancé le 7 mai 2009 la Campagne d'Accélération de la Réduction de la Mortalité Maternelle en Afrique (CARMA).
Jusqu'à ce jour, nombreux sont les pays africains qui ont déjà procédé chacun au lancement officiel sa campagne nationale. Et ce 28 avril, c'était au tour de la République Centrafricaine de leur emboîter le pas.
Durant quarante huit heures, les 27 et 28 avril 2010, de nombreux participants et intervenants, en commençant par les journalistes et communicateurs, les femmes leaders et décideurs, sont montés sur le podium de l'hémicycle pour passer au crible tous les aspects inhérents à la morbidité, à la mortalité maternelle et néonatale.
Pour la Représentante résidente du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) Thérèse Zéba, la mortalité maternelle et néonatale est «un drame pour l'Afrique en général et pour la République Centrafricaine en particulier», au regard des taux qui sont encore très élevés pour 100 mille naissances vivantes.
«L'accélération de la réduction de la mortalité maternelle n'est pas seulement l'affaire du ministère de la Santé publique ou des professionnels de la santé » a-t-elle soutenu.
«Cette préoccupation devrait interpeller tout le monde et surtout tous les acteurs de développement » a conclu Mme Zeba
En se basant sur les données du dernier Recensement Général de la Population et de l'Habitat de 2003, le Ministre de la Santé de la République Centrafricain André Nalké Dorogo, a révélé que la mortalité maternelle, au lieu de baisser, «a doublé en quinze ans, passant de 663 décès maternelles pour 100 mille naissances vivantes en 1988 à 1355 en 2003».
Pour le président de la république, cette cérémonie le permet de partager avec les centrafricains un problème épineux, celui de la mortalité maternelle et néonatale. «Malgré les efforts fournis par le gouvernement avec l'appui des partenaires, l'état de la santé maternelle en RCA demeure précaire et comporte de nombreuses insuffisances» a souligné François Bozize.
«Cette précarité a occasionné un taux élevé de décès maternel en RCA», a-t-il confirmé et d'ajouter que « cette situation dramatique qui concerne la femme centrafricaine, porteuse de vie et donc garante de l'avenir de notre nation nous interpelle gravement».
Selon le président, la réponse du gouvernement face à ce drame est l'élaboration et l'adoption en 2003 du document de la politique nationale de la santé de reproduction. Et, les priorités dégagées dans ce document ont été détaillées en des actions inscrites dans le plan opérationnel de 2004-2015 pour l'accélération de la réduction de la mortalité néonatale
Par ailleurs, il a appelé tout le monde, pouvoirs publics, société civile, opérateurs économiques, ménages, à s'engager dans des actions concrètes «en vue de sauver la vie de nombreuses femmes enceintes ».
Le chef de l'Etat en a profité pour désigner Léa Koyassoum Doumta, ancien ministre de la santé comme ambassadeur centrafricain de la CARMA.
Il faut préciser que, quelques jours avant le lancement officiel de cette campagne, les journalistes et les femmes décideurs et leaders (parlementaires, femmes ministres, épouses des membres du gouvernement) ont adhéré au programme à travers une déclaration d'engagement.
NDLR : Voilà un aspect du bilan peu reluisant de la gouvernance de Bozizé caractérisée entre autre par une mortalité maternelle et infantile en hausse, une malnutrition infantile sévère quasi généralisée dans le pays suite aux conséquences de la spoliation et au racket des diamantaires. La seule solution pour que tous ces tristes records cessent, Bozizé doit partir !