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23 juin 2010 3 23 /06 /juin /2010 01:19

 

 

vote d'une femme en Afrique

 

Cameroon Tribune Rousseau-Joël Foute 21 Juin 2010

 

Le regard des électeurs centrafricains est maintenant tourné vers le président François Bozizé. En effet, il lui revient d'accepter par décret ou de rejeter la proposition faite par la Commission électorale indépendante (CEI) qui a préconisé mercredi dernier la tenue des élections présidentielles et législatives le 24 octobre prochain. Car d'après le Code électoral, c'est au président que revient la décision d'entériner cette proposition ou de la rejeter.

En attendant la décision présidentielle, une bonne nouvelle transparaît dans un environnement où les acteurs politiques ont l'art d'étaler leurs divergences. C'est que la date proposée a été arrêtée « à l'unanimité » des trente membres de la CEI, à en croire son porte-parole Rigobert Vondo.

On se souvient que les scrutins présidentiels et législatifs prévus, cette année, en RCA ont déjà été reportés deux fois. Les élections devaient initialement se tenir le 25 avril. Mais, alors que la CEI assurait qu'il lui était « techniquement impossible de tenir les délais fixés », elles avaient été reportées dans un premier temps au 16 mai. Ce report était réclamé par l'opposition, et recommandé par l'ONU, l'Union européenne, la France et les États-Unis, notamment. Un deuxième report avait alors été décidé, cette fois sine die.

L'opposition centrafricaine demandait de reporter le scrutin parce que, selon elle, il fallait se donner du temps pour réviser les listes électorales, jugées peu fiables, en plus d'un climat sécuritaire peu rassurant. À la suite de ce deuxième renvoi, et pour éviter un « vide juridique », une loi constitutionnelle prorogeant le mandat du président Bozizé- qui a expiré le 11 juin 2010- et celui des députés, a été promulguée.

Dans une déclaration à la nation, le 11 juin justement, François Bozizé, comme pour justifier le report, a estimé que la nouvelle date des élections devrait « tenir compte de l'évolution des conditions sécuritaires » et des avancées du programme de Désarmement, démobilisation et réinsertion des anciens rebelles (DDR), actuellement en cours, et qui doit atteindre la phase du désarmement. Lancé en 2009 pour trois ans selon les autorités, le DDR doit permettre de démobiliser plus de 8 100 combattants recensés dans cinq mouvements signataires d'accords de paix avec Bangui, d'après des acteurs du processus. Est-ce à dire que toutes les conditions seront réunies à la date proposée du 24 octobre ? Répondant à cette question, le porte-parole de la CEI déclare que « les commissaires sont convaincus que, jusqu'à cette date, les contraintes organisationnelles, sécuritaires ou budgétaires auront été circonscrites, et que les élections pourront être organisées à la satisfaction de tout le monde ».

D'ici-là, le scrutin promet de chaudes empoignades au regard de la personnalité des candidats déclarés : le président sortant, François Bozizé, arrivé au pouvoir par un coup d'État en 2003, puis élu en 2005, est candidat pour un nouveau mandat. Outre M. Bozizé, plusieurs de ses opposants ont déclaré qu'ils se mettront en lice pour la présidentielle. Parmi eux, figurent l'ex-président Ange-Félix Patassé, l'ex-Premier ministre Martin Ziguélé et le chef de la plus importante ex-rébellion centrafricaine (Armée populaire pour la restauration de la démocratie, APRD), Jean-Jacques Demafouth, par ailleurs, ex-ministre de la Défense. Il y aura match.

 

 

NDLR : Depuis le 11 juin, Bozizé a perdu sa légitimité de président de la République. Le coup d’Etat constitutionnel qu’il a effectué peu avant en faisant « proroger » son mandat par une loi anticonstitutionnelle à l’Assemblée nationale lui permet certes de continuer à s’imposer à la tête du pays par la force des armes mais il est véritablement devenu un hors la loi. Il l’est d’autant plus qu’il se comporte comme si la RCA est une jungle dans laquelle c’est la loi du plus fort qui prévaut. Il fait une descente au parquet du tribunal de grande instance de Bangui pour ordonner l’arrestation entre autre du bâtonnier du barreau de Centrafrique. Depuis, un bras de fer est engagé entre lui et les avocats car il demeure complètement fermé et sourd à leurs légitimes revendications. Ce n’est pas normal que Bozizé puisse décider seul de la date des élections car il n’a plus de légitimité et refuse de gérer la transition et le vide constitutionnel actuel avec l’opposition. On voit qu’il n’est plus tellement pressé que se tiennent les élections, fort de la loi anti-constitutionnelle qu’on a votée en sa faveur et qui proroge son mandat pour une durée indéterminée.

 

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