BANGUI - AFP / 17 juin 2010 18h10 - La principale coalition de l'opposition centrafricaine a "pris acte" jeudi de la nouvelle date des élections, le 24 octobre, proposée par la Commission électorale indépendante (CEI) mais "insiste" "sur la conclusion d'un accord politique" avec le gouvernement.
La majorité présidentielle s'est, elle, affirmée "prête à aller aux élections" législatives et présidentielle.
"Nous disons à l'UFVN (Union des forces vives de la nation), que nous prenons acte de cette nouvelle date, mais rien ne sert de courir, il faut partir à point", a affirmé à l'AFP Me Henri Pouzère, coordonnateur de l'UFVN.
"Il y'a d'abord la question de l'après 11 juin (fin du mandat du président François Bozizé) qu'il faut discuter, harmoniser, parce que l'opposition insiste encore sur la conclusion d'un accord politique et la gestion de la chose publique pendant cette période par les entités ayant pris part au Dialogue politique inclusif", forum ayant rassemblé autorités, opposition, rebelles et société civile, a poursuivi Me Pouzère.
"Si la CEI est obligée de fixer une nouvelle date des élections, c'est qu'elle donne finalement raison à l'opposition qui voyait depuis fort longtemps qu'on est en train d'amuser la galerie. Cette fois-ci au moins nous espérons que le délai sera tenu", a conclu Me Pouzère.
Le porte-parole du gouvernement Fidèle Gouandjika a affirmé à l'AFP: "Les Centrafricains veulent aller aux élections, ils attendent cela de pied de ferme. Donc, il faut faire en sorte que toutes les chances soient mises du côté du processus électoral pour qu'il ne traîne pas en longueur. Nous sommes prêts à la majorité présidentielle pour aller à ces élections".
"Le chef de l'Etat l'a dit et répété, la nouvelle date des élections devra tenir compte des conditions sécuritaires et de l'avancée du programme de Désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) des ex-rebelles qui doit atteindre la phase du désarmement", a-t-il poursuivi.
"Le gouvernement souhaite seulement que certaines conditions soient remplies pour que nous allions tous à des élections apaisées, libres et démocratiques", a-t-il conclu.
La date du 24 octobre a été proposée "à l'unanimité" de la trentaine de membres de la Commission réunis en plénière et, doit être "entérinée par décret présidentiel", a précisé mercredi le porte-parole de la CEI Rigobert Vondo
Ceux-ci sont "convaincus que jusqu'à la date du 24 octobre, les contraintes organisationnelles, sécuritaires ou budgétaires auront été circonscrites, et que les élections pourront être organisées à la satisfaction de tout le monde", a affirmé M. Vondo.
Le chef de l'Etat, François Bozizé, peut accepter ou rejeter la proposition.
Les élections, qui devaient initialement se tenir le 25 avril, ont été repoussées au 16 mai, puis reportées une seconde fois, sine die.
Le report était réclamé notamment par l'opposition et recommandé par le comité des bailleurs du processus électoral (ONU, Union européenne, France, Etats-Unis). A la suite du deuxième renvoi, une loi constitutionnelle prorogeant le mandat du président Bozizé - qui a expiré le 11 juin - et celui des députés a été promulguée.