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16 février 2010 2 16 /02 /février /2010 00:17


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Par salomon.kankili | Lundi 15 février 2010 | Le Messager

1. Touboro à cheval entre deux pays « rebelles »

De Ngaoundéré à Touboro (Région du Nord) il faut compter 235 Km, sur une route parfaitement bitumée. A priori, cet arrondissement du département du Mayo-Rey affiche tout l’air d’une cité où il fait bon vivre. Les populations cosmopolites (camerounaises, tchadiennes et centrafricaines)  qui y vivent pratiquent l’agriculture et divers autres activités commerciales. La zone doublement frontalière sert de transit vers le Tchad et le République Centrafricaine. Ici, il faut reconnaître aux coupeurs de routes le triomphe d’avoir  fait perdre le sommeil aux habitants. Bon nombre s’obstinent à mener leurs activités la peur au ventre.

Il y a deux mois, l’on raconte qu’à Gazawa, bourgade commerciale située à 15 Km de Touboro, « des bandits armés en provenance du Tchad voisin ont intercepté les commerçants. Les renseignements ont permis au BIR  de localiser une bande à Gazawa. Les malfrats ont été les premiers à dégainer sur les forces de l’ordre. A l’issue de la riposte, deux malfrats sont tombés et il se trouve qu’ils appartenaient à l’armée tchadienne », témoigne une source. Autant,  « en 1998 les malfrats en provenance de la RCA ont dépouillé une bonne partie des populations de Mbai-mboum surtout les commerçants. On peut estimer à plus d’un milliard le butin qu’ils ont emporté avec eux », a-t-on appris. Prises d’otages,  Kidnappings, tortures, chantages et menaces de mort…Ce sont là les moyens de pression privilégiés des ravisseurs de Touboro.

A une trentaine de Kilomètres  de là (Mbai-Mboum), le phénomène de vols d’engins et de bétail sont fréquents. «  Ces gens volent surtout les motos d’emprunt. Pour arriver à leur fin, ils prennent une moto en location soit pour une destination lointaine. En chemin ils vont simuler des arrêts. C’est ainsi qu’ils en profitent pour assommer le conducteur et s’enfuir avec la moto ». D’ailleurs, au cours du mois de décembre 2009, un voleur de bétail aurait été reconnu par un témoin et appréhendé par les éléments de la gendarmerie de Mbai-Mboum. Sa fouille a permis de mettre la main sur un pistolet automatique (PA) et 23 munitions ont été saisies. 12 des 29 bœufs qui avaient été emportés sont revenus à leur propriétaire légitime. « Quand ils opèrent, ils convergent vers la RCA pour se cacher. Ils ont leurs complices de ce côté-là », dénonce notre source.

 Gidassa Goygoy : « Des malfrats centrafricains m’ont coupé un bras »

Alors qu’il se rendait comme à son habitude à un marché, ce Camerounais père de famille nombreuse a fatalement vu changer le cours de sa vie. Le crime de Gidassa Goygoy a été de  croiser sur son chemin un groupe d’hommes sans foi ni loi.  Il s’en est miraculeusement sorti avec deux (02) balles sur le bras droit. D’après ses dires, cette triste expérience aurait pu lui coûter son âme. « J’étais allé du côté de Haidjam et Ouro Lakwe (Ndlr : marché dans la zone frontalière de Mbai-mboum). Ils m’ont arrêté avec leurs fusils. Je leur ai dit « attendez,  je ne fais pas le commerce ». Ils m’ont dit « aujourd’hui c’est fini pour toi ». Nous sommes entrés dans la brousse. J’avais l’argent dans ma poche mais ils ne l’ont pas pris. C’est comme ca qu’ils ont tiré sur mon bras. Et les gars avaient des tenues militaires de la Centrafrique. Après ils ont pris ma moto avec les cartons de Maggi, les pièces de pagnes et toute ma marchandise. J’ai arrêté ma main avec du sang et passé la nuit en brousse. J’ai parcouru la savane jusqu’à trouver de l’aide. On m’a amené à l’hôpital. Les éléments du BIR ont fouillé la brousse mais ils n’ont trouvé personne ». Depuis cette infamie, Gidassa Goygoy n’est plus que l’ombre de lui-même. Ses projets, ambitions et autres objectifs qu’il s’était juré de réaliser ont dû sauter avec son bras.   « Aujourd’hui je souffre tellement. Je me débrouille pour trouver même 100Fcfa et me nourrir », larmoie le pauvre. S’il lui était donné de reconstituer le passé, Gidassa Goygoy n’aurait jamais emprunté la voie qui relie Haidjam et Ouro Lakwe.

 

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