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12 juin 2012 2 12 /06 /juin /2012 23:17

 

 

 

 

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Une des particularités du gouvernement de Bozizé est non seulement la propension à la prédation de certains de ses ministres mais aussi l’itinéraire souvent très laborieux et peu orthodoxe de ceux-ci, notamment ceux qui font le plus de bruit et qui défraient le plus la chronique. C’est le cas de Sylvain Ndoutingaï qui, après avoir grillé ses cartouches en première année à l’Institut Universitaire de Gestion des Entreprises de l’Université de Bangui, a dû se résoudre à voir avec son parent Bozizé lorsqu’il fut encore chef d’Etat-major des Faca pour qu’il puisse l’envoyer à l’école des officiers de Thiès au Sénégal. Ndoutingaï a tranquillement rejoint après sa formation, la rébellion que son parent venait de démarrer depuis le Tchad. On connaît maintenant la suite.

Firmin Findiro qui lui se prend pour le meilleur juriste centrafricain devant l’éternel et conseillait tout à la fois Bozizé et Ndoutingaï, traîne des casseroles de diplômes universitaires trafiqués. Le comble de l’ironie est qu’il est ministre de la justice Garde des Sceaux chargé de la moralisation de la vie publique. Heureusement que le ridicule ne tue pas en Centrafrique.

Pour Anicet Parfait Mbaye l’autre ténor de la bozizie, l’un des ex-porte-paroles avec l’ex- capitaine Anicet Saulet des mutineries de 1996 puis passé à la rébellion à la rébellion de Bozizé fort de son passé de mutin, le parcours est différent et encore plus difficile.  Fils d’un ancien magistrat proche du général André Kolingba, Anicet Parfait Mbaye a été envoyé en 1989 grâce à ce dernier à l’Ecole Nationale des Sous-Officiers d’Active (ENSOA) de Bouaké en Côte d’Ivoire d’où il est revenu comme caporal-chef en 1991 alors que s’il avait normalement terminé sa scolarité avec le diplôme de l’école, il devrait sortir sergent-chef. C’est la preuve qu’il y avait à l’origine déjà un gros problème de niveau intellectuel.

Toujours grâce au général André Kolingba et à cause des relations de celui-ci avec le père d’Anicet, ce dernier est recruté avec ce grade de caporal-chef dans l’Escadron Blindé Autonome (EBA) crée par le président Kolingba dans une promotion où ils ne furent que deux, Anicet Parfait Mbaye et l’adjudant-chef Sylvain Kouzounguéré déjà décédé. La question se pose rapidement par la famille que le jeune caporal-chef puisse retourner en formation mais dans une école d’officiers de préférence. Seulement le hic est qu’il faut absolument le baccalauréat pour cela, diplôme dont n’est pas pourvu Anicet Parfait.

Le même André Kolingba donnera des instructions fermes pour qu’on puisse donner le BAC à ce garçon. Pour cela, même les sujets de cet examen vont lui être fournis. Du jamais vu ! C’est donc muni de ce BAC qu’il est envoyé à l’Ecole des Officiers de Gendarmerie de Melun dont il ne sortira pas quelques années après muni du diplôme de fin de formation car il sera plutôt exclu de cette grande et célèbre école où il a seulement obtenu une moyenne générale de 6 et des poussières sur 20 qui ne lui permettait pas d’être diplômé mais il a aussi et surtout été convaincu de vol sur un de ses camarades de chambrée de l’école. Pour tout cela, il allait soit dormir en prison en France, soit faire l’objet d’une expulsion du territoire français en 1993. Il a choisi de rentrer au bercail.

C’est à la faveur de l’accession du président Ange Félix Patassé à la magistrature suprême cette année-là qu’Anicet Parfait Mbaye s’est rappelé à son bon souvenir par un courrier, son père étant un grand ami du nouveau président élu, que  Anicet Parfait va regagner Bangui et toujours avec l’appui du président Patassé, intégrer la gendarmerie centrafricaine sans le diplôme de l’Ecole de Melun.

C’est donc un individu qui doit une reconnaissance éternelle d’abord à André Kolingba puis à Ange-Félix Patassé. Malheureusement, force est de constater qu’il n’en a rien été. Il a trahi quasiment tous ses parents et sa famille et surtout son bienfaiteur André Kolingba dont il s’est même permis de sortir avec une de ses épouses, la nommée Sylvie Adama.

Quand à Patassé, il l’a aussi remercié d’une drôle de façon en prenant activement part aux diverses mutineries contre lui ainsi qu’à la calamiteuse rébellion de Bozizé qui a fini par le renverser avec le coup d’Etat du 15 mars 2003, dont Anicet Parfait Mbaye célèbre fièrement chaque année les anniversaires aux côtés de Bozizé depuis lors. De leurs tombes, André Kolingba et Ange-Félix Patassé doivent respectivement jeter un regard vers Anicet Parfait Mbaye et François Bozizé, regard qui en Africains, signifiera beaucoup de chose.

Au service de Bozizé, il n’a pas mis tous ses œufs dans le même panier. Tout en étant ministre, il était également le pourvoyeur de renseignements sur Bozizé à feu Omar Bongo Ondimba ainsi qu’aux services de renseignements français. Bozizé sait-il tout cela ? On peut en douter…Si Mbaye continue de s’agiter, des documents existent qui suivront… !

Jean-Claude GBAGUENE

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