A défaut de convaincre ses compatriotes sur sa bonne gestion des affaires du pays, faute d’un bilan reluisant à leur présenter pour solliciter leurs suffrages afin de conserver son fauteuil présidentiel, Bozizé est convaincu qu’il n’a pas d’autres choix que le recours à la force, à la violence armée et la terreur pour se maintenir au pouvoir. Conscient de sa réelle impopularité, tout dans son comportement montre qu’il s’agit d’un homme envahi par le doute et qui est dans un profond désarroi qu’il tente désespérément de contenir mais son souci majeur est de tuer et de préparer la guerre.
Selon des informations sûres et incontestables d’une source proche de lui qui requiert l’anonymat, il poursuit tranquillement et sans scrupule la distribution d’armes de guerre car, contrairement à ce que croît l’opinion, lui il prépare non pas les élections mais la guerre. C’est ainsi que pour ce faire, il a déplacé de son arsenal de Bossembélé à Bangui, une partie de son stock d’armes de guerre planqué là-bas pour sa résidence de Sassara au PK 12, craignant une attaque que préparerait selon lui Abdoulaye Miskine contre cette base. Toujours d’après Bozizé, Miskine se serait rendu en Ouganda pour solliciter un appui de la LRA en vue de cette attaque qui devrait précéder celle de la capitale Bangui. D'où toutes ces précautions.
D’après notre source, il a remis la semaine dernière aux 16 ministres résidents qui seront ses superviseurs électoraux KNK dans chaque préfecture de la RCA, une dotation en armements ainsi composé : fusil mitrailleur A52, mitrailleuse chinoise DKM, des lance-roquettes RPG 7, des fusils AK 47, des grenades et des pistolets automatiques. Le ministre d’Etat aux transports, le colonel Parfait Mbay a reçu l'arsenal le plus fourni qu'il a planqué à son domicile.
Bozizé a dit à ses ministres que si Abdoulaye Miskine s'agite, ce serait sans doute avec le soutien de Patassé. En outre, il s'est plaint devant eux de la protection que la FOMAC accorde à Patassé ainsi qu’à Jean Jacques Demafouth. Visiblement, il tient à liquider ces deux personnalités contre lesquelles il a la dent dure, même un enfant peut comprendre qu’il veut leur faire la peau.
Samedi dernier, il a envoyé une mission à Yaloké (préfecture de l’Ombella-Mpoko) pour éliminer physiquement 4 éleveurs peuhls mbororos à qui des gendarmes de la localité auraient vendu 12 fusils d’assaut Kalachnikov. 2 peuhls visés par cette mission auraient réussi à passer à travers les mailles du filet de la mission des GP et seraient activement recherchés à Yaloké et ses environs. La mission était dirigée par le capitaine "Massacre" de la sécurité rapprochée de Bozizé. Deux des quatre gendarmes accusés de cette vente d'armes ont été ramenés dimanche dans la journée à Bangui et mis au secret voire éliminés.
Jean Francis Bozizé a fait réunir au quartier Sara dimanche 2 mai, 162 ex combattants d’Abdoulaye Miskine, d’ex - GP et d’ex-EBA au siège de l’association Bozizé Doit Rester (BDR). Il compte les revoir au même endroit le mercredi 12 mai à 16 h pour leur distribuer des armes individuelles pour l’accomplissement de missions qui leur seront ultérieurement précisées. Où s’arrêteront Bozizé et son fils dans cette escalade de distribution d’armes de guerre pour faire couler le sang des Centrafricains ? Est-ce cela diriger un pays ? Est-ce cela réconcilier les Centrafricains ? Ils sont en train de précipiter progressivement la République centrafricaine dans l’abîme. Centrafricains, Debout pour les en empêcher ! Levons-nous pour leur barrer la route ! Il est temps d’arrêter cette folie guerrière !