Alors qu’on n’a toujours sans nouvelle de Serge Venant Magnan, secrétaire général du Conseil National de la Jeunesse de Centrafrique, ancien président de l’Association Nationale des Etudiants Centrafricains (ANECA, et chef de secrétariat commun au ministère des finances et du budget, enlevé à son bureau un beau matin du mois d’août dernier et porté disparu depuis lors, on apprend avec stupeur et une vive émotion le décès survenu à Dakar de son épouse suite à une courte maladie. En réalité Anita Fernande Nelly née Ndamo, étudiante en 4ème année de médecine qui laisse orphelin un bébé de 5 mois et demi est morte de souci depuis elle était sans nouvelle de son mari, en proie qu’elle était aux rumeurs les plus folles le donnant même pour mort au « Guantanamo » de Bossembélé.
Déjà torturée par le fait d’être sans nouvelle de Serge Magnan depuis plus de quatre mois déjà, la mort de l’épouse de ce dernier est venue encore plonger sa famille et celle de la défunte dans une profonde douleur et un très vif chagrin. Rien, absolument rien, pas même les projets de révolution de palais réels ou imaginaires attribués à Sylvain Ndoutingaï, lequel est paradoxalement à présent dans la nature mais sous le prétexte duquel Bozizé et son fils Francis continuent de de persécuter et de s’acharner sur certains citoyens soupçonnés et accusés sans la moindre preuve d’être ses complices alors que le présumé coupable ne fait lui-même l’objet d’aucune poursuite judiciaire, ne saurait justifier le sort fait à Serge Magnan.
Car que lui reproche-t-on ? Qu’a-t-il commis comme crime ? A-t-il détourné des deniers publics ou commis un homicide ? Depuis son enlèvement et sa disparition, personne ne l’a vu ! Qu’est-il devenu ? Où est-il ? Est-il encore en vie ou déjà passé à trépas ? Seuls Francis Bozizé et son père peuvent répondre à ces nombreuses questions mais se taisent en dépit de toutes les sollicitations qui leur sont adressées depuis par la famille. C’est une situation totalement insupportable. Où sommes-nous ? Dans quel pays ? Sous quel régime ? Sommes-nous retombés à l’ère de l’empereur Bokassa ? On n’ose le croire. C’est inimaginable !
Bozizé et sa bozizie ont fait suffisamment la démonstration de leur brutalité et du peu de cas qu’ils font des droits de ‘homme. Les cas de disparition comme celle de Charles Massi et Hassan Ousman jusqu’ici non élucidées sont là pour justifier les inquiétudes légitimes qui sont celles de la famille Serge Magna.
Le silence du corps diplomatique accrédité en Centrafrique, celui du BINUCA, de l’Union Africaine, de l’Union Européenne, de tous ces pays amis de la RCA qui ont leurs représentants sur place à Bangui est vraiment assourdissant et incompréhensible. Ces diplomates ont-ils peur de Bozizé ? Pourquoi n’osent-ils pas lui exiger de faire la lumière sur ces citoyens que le régime fait disparaître du jour au lendemain on ne sait trop pour quelles raisons ?
Cette situation ne doit plus durer car ces diplomates se font objectivement complices de ces violations des droits humains par la bozizie en fermant les yeux et en bouchant leurs oreilles sur ces cris de détresse qui leurs sont quotidiennement adressés mais en vain par les victimes. Qu’ils ne disent pas lorsque ce sera trop tard qu’ils ne savaient pas tout ce que Bozizé et ses enfants infligent comme traitements inhumains et dégradants à leurs compatriotes et même à certains étrangers. Les organisations de défense des droits de l’homme existent ne peuvent pas dire qu’elles ne sont pas informées du cas de Serge Magnan. C’est intolérable de voir Bozizé et son fils Francis continuer à faire le zouave sur le cas de ce compatriote. Ils doivent maintenant dire la vérité à sa famille. Trop c’est trop !!!
La rédaction