
(Gabon Eco 04/11/2009)
Les enquêtes menées au sein de la Banque des Etats d'Afrique centrale (BEAC) suite au scandale financier de plus de 16 milliards de francs CFA ont déjà permis d'identifier quelques 139 personnes impliquées dans ces malversations. Les sommes détournées provenaient principalement des frais de fonctionnement du Bureau extérieur de Paris (BEP) et au règlement des factures pour le compte de la BEAC.
Entre 2004 et 2009, 16,5 milliards de francs CFA ont été détournés au Bureau extérieur de Paris (BEP) de la Banque des Etats d'Afrique centrale (BEAC) au profit de 139 personnes. Ce sont les premiers résultats de l'enquête menée au sein de la banque depuis la mise en lumière de ces malversations.
«Au stade
actuel des investigations, le montant total des détournements (...) s’élève à 16,5 milliards de francs CFA (25 millions d’euros)», indique le rapport de l'audit interne de la BEAC.
Ces malversations auraient été enregistrées au Bureau extérieur de Paris (BEP) de la BEAC et «opérées au moyen de
chèques, virements, retraits en espèces et titres de transport», précisent les résultats préliminaires de l'enquête.
«On dénombre en tout 858 chèques et 6 virements frauduleux au profit de 101 bénéficiaires, 1306 retraits en espèces frauduleux et 38 bénéficiaires de titres de transport aériens frauduleux», poursuit le document, qui met notamment en cause Armand Ndzamba, comptable au BEP de 1992 à 2009, comme le «principal homme orchestre de ces fraudes».
Les détournements auraient principalement été opérés sur les fonds destinés au fonctionnement du BEP et sur le règlement des factures pour le compte de la BEAC. Des pratiques qui résulteraient d'opérations «très mal suivies» et d'un dispositif de contrôle interne de la banque «très loin des standards internationaux».
Les sommes facturées ne
correspondant pas aux besoins réels du BEP et permettaient des détournements réguliers grâce au niveau de contrôle très faible des opérations. Cette situation a «suscité un tel appétit chez les fraudeurs qu’ils s’en sont donnés à cœur joie», estime le rapport.
Au niveau du siège de la BEAC, on dénonce le mutisme des responsables sur cette situation, notamment les gouverneurs Gabonais Jean-Félix Mamalépot (en
poste de 1989 à 2007) et son successeur Philibert Andzembé, qui n'auraient «pas attiré l’attention sur les dérives» du BEP.
Ce scandale financier avait mené au limogeage du gouverneur gabonais Philibert Andzembé le 19 octobre dernier, qui fut finalement un coup d'épée dans
l'eau puisqu'il s'est avéré que seul le Sommet des chefs d'Etats de la CEMAC est habilité à prendre cette décision. Le gouverneur est donc resté en poste jusque prochain sommet de novembre, alors
que plusieurs cadres de la BEAC ont déjà été arrêtés à Libreville, notamment Armand Ndzamba et Maurice
Moutsinga, directeur central de comptabilité au siège de Yaoundé de 2000 à 2007.
Source : gaboneco 03-11-2009
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