Bangui : L’arrêté de gel de prix toujours en mal d’application
Décidé le 11 avril et entré en vigueur le 12 avril 2012, l’arrêté du ministre du commerce portant gel du prix de certains produits de première nécessité n’est pas encore appliqué par certains commerçants, a constaté ce mercredi le RJDH.
« Cet arrêté est brusque et manque de sensibilisation. Nous ne pouvons pas réduire les prix des marchandises pour le moment parce que nous les avons achetées cher. Nous craignons que nos chiffres d’affaires ne chutent », a déclaré Hyacinthe Maklanga commerçant ‘’demi-grossiste’’ au marché central de Bangui interrogé par le RJDH.
« Il nous faut deux mois pour vider les stocks que nous avons achetés cher avant d’envisager le respect de cet arrêté », a-t-il dit. Mais nombreux sont les commerçants, grossistes ou demi-grossistes qui ont refusé de donner leur point de vue. Ceux-là n’ont pas encore pris en compte le gel des prix.
Par contre, quelques rares commerçants ont décidé d’obéir à la loi. « Je ne veux pas avoir des problèmes avec les autorités, l’arrêté du ministre du commerce est dur bien sûr, mais je suis obligé de le respecter », a fait remarquer Saeed Abdulwareth, qui tient une boutique des produits de première nécessité (huile d’arachide, sucre, savon, etc.) au marché central.
« J’ai gelé les prix des marchandises selon le texte de l’arrêté. Ceci pour maintenir la clientèle. J’ai réduit les prix du kg du sucre en poudre à 800 Fcfa au lieu de 1200 francs, le kg du sucre en carreaux à 850 Fcfa au lieu de 1000 francs avant, le kg de poissons de mer (sardines) à 800 au lieu de 1000 francs », a-t-il expliqué.
Il faut signaler que le gel de prix ne concerne pour le moment que Bangui, Bimbo et Bégoua. Selon le ministère du commerce, un deuxième arrêté est en préparation pour les autres villes du pays. Les produits dont les prix ont été gelés sont entre autres le poisson de mer, le sel, le savon, le sucre, les boites de conserves.
NDLR : Personne ne peut être dupe quant au respect et aux effets de cet arrêté. C’est un secret de polichinelle que ce sont les commerçants libanais de la place qui règnent en maîtres sur le commerce en RCA et les filières des produits comme le sucre, la farine de blé, le sel, le savon, les boîtes de conserve, le ciment, le poisson de mer etc…souvent introduits dans le pays frauduleusement grâce à l’aide des enfants Bozizé qui soustraient cela à la douane.
C’est aussi bien connu que ce sont toujours ces commerçants libanais, avec la complicité de Bozizé, sa famille (femme, enfants et maîtresses) de certains barons de la bozizie qui organisent les pénuries et les hausses de prix de ces produits afin de s’en mettre plein les poches. Il est établi que Mme Monique Bozizé et Mme Renée Madeleine Bafatoro s'en mettaient plein le portefeuille en revendant TTC à leurs complices et amis Libanais de la place, d'importantes quantités de sucre qu'elles achetaient hors taxes chez SUCAF.
Aucun arrêté ne pourra empêcher tout ce beau monde de continuer à faire ce qu’il veut.Ce sont toujours les pauvres Centrafricains qui trinquent.