
Selon des informations parvenues à notre rédaction d’une source proche de la garde présidentielle qui souhaite garder l’anonymat, les deux officiers du FDPC du chef rebelle Abdoulaye Miskine alias Martin Koumta Madji, le commandant Moustapha Hassan et le capitaine Abakar Mahamat‚ portés disparus depuis le 15 septembre dernier auraient bel et bien été exécutés par la garde présidentielle de Bozizé peu après leur arrestation. Quelle que soit la gravité de ce qu’on peut reprocher au FDPC et à ses deux éléments, on ne peut que condamner très fermement ce genre de procédé qui s’apparente à un règlement de compte et à un crime de guerre. Jusqu'où Bozizé continuera-t-il à faire couler le sang dans ce pays ?
Des gars, fussent-ils des rebelles, qui ont accepté de regagner le pays à la suite d’un accord politique signé à l'étranger, ne doivent pas subir un tel sort. Comment comprendre qu’en dépit des nombreuses dénonciations et du tollé suscité par les exactions et violations des droits de l’homme par la garde présidentielle de Bozizé, celle-ci persiste à commettre encore des crimes et assassinats.
Bien en a pris à Abdoulaye Miskine lui qui, connaissant bien la nature du régime de Bozizé, a toujours manifesté la plus grande méfiance à son égard et s'est refusé catégoriquement à rentrer avec Bozizé à bord de son avion après la signature des accords de dupe de Syrte le 3 juillet dernier. L’exécution des deux officiers du FDPC est bien la preuve que toutes les caravanes dites de sensibilisation conduites par Cyriaque Gonda et Jean Jacques Demafouth et les scènes de prétendues fraternisations avec les troupes rebelles dans l’arrière pays, ne sont que des kermesses destinées à endormir les gens et paroles du bout des lèvres. Du coup , la responsabilité des autorités libyennes qui ont tout fait pour obtenir la signature par le FDPC de Miskine de l'Accord Global ne peut qu'être pleinement engagée dans cette tragédie. Les Libyens ont envoyé les éléments du FDPC à la boucherie en quelque sorte. Ces liquidations extra-judiciaires pèseront sur leur conscience.
Dès lors, on peut comprendre la réticence de certains chefs rebelles qui, malgré l’offre d’un programme DDR, posent toujours des conditions avant de déposer véritablement leurs armes. Ils ne peuvent que se poser des questions sur la bonne foi de Bozizé quant à sa réelle volonté de ramener la paix dans ce pays. Ces deux assassinats sont encore à verser au dossier déjà lourd des crimes de guerre de ceux qui doivent s’attendre un jour à s’expliquer devant la cour pénale internationale.