Le quotidien privé de
Centrafrique Le Citoyen a été suspendu par le Haut conseil de la Communication (HCC) pour avoir insulté des autorités et aucun journal ne paraîtra mardi dans ce pays, par "solidarité" avec lui, a
annoncé lundi à l'AFP l'association des éditeurs centrafricains.
Mardi sera "une journée sans journaux, en solidarité avec (...) Le Citoyen qui est injustement frappé par une décision du HCC", a déclaré Michel Alkhaly Ngady, président
du Groupement des éditeurs de la presse privée indépendante de Centrafrique (Géppic).
Le Citoyen a été suspendu pour un mois depuis le 10 janvier pour, selon le HCC, avoir "insulté" et utilisé des "termes indécents" envers les autorités en les qualifiant
notamment de "kpanda", mot en langue nationale sango désignant un chien chétif et galeux. Le journal avait, en septembre, traité les députés centrafricains de "kpanda"
et qualifié l'actuelle législature de "kpandature".
Il avait repris les mêmes termes en janvier, en visant les autorités et la classe politique. Le Géppic ainsi que l'Union des journalistes de Centrafrique (UJCA) et l'Observatoire des médias
centrafricains (Omca) avaient réclamé il y a moins de dix jours la révocation du HCC, qu'ils ont accusé de "violation" des dispositions légales et d'"incompétence".
"Les journalistes de Centrafrique décident, à l'unanimité, de retirer leur confiance aux neuf membres du HCC", avaient affirmé ces trois organisations dans une
déclaration conjointe publiée à l'issue d'une assemblée générale, le 17 janvier.