APA Bangui 2008-08-13 (Centrafrique) Le président de l’Armée populaire pour la restauration de la démocratie (APRD), Jean Jacques Démafouth, a demandé au président centrafricain François Bozizé, de modifier la composition du comité d’organisation de dialogue politique inclusif conformément à l’esprit du consensus et de l’accord global de paix signé le 21 juin dernier à Libreville, au Gabon.
Le leader de l’APRD a également demandé au chef de l’Etat de réviser le projet de loi d’amnistie dans l’intérêt général du peuple centrafricain. «La paix n’a pas de prix », a-t-il dit, soulignant que le président François Bozizé a besoin de tous les Centrafricains pour régler les problèmes du pays.
Selon M. Démafouth, qui fut ministre de la défense sous le régime du président déchu Ange Félix Patassé, le gouvernement doit aller au dialogue, car ce forum important permettra aux Centrafricains de s’asseoir autour d’une même table et diagnostiquer tous les maux qui minent le développement du pays.
Il a dénoncé le «dilettantisme du gouvernement», ponctué par «des atermoiements qui prouvent le gouvernement centrafricain n’a pas la volonté d’aller au dialogue politique inclusif».
Trois projets de loi d’amnistie, déposés pour adoption à l’Assemblée nationale par le gouvernement sont à l’origine de la nouvelle crise politique que traverse la Centrafrique, bloquant le processus en cours en vue de la tenue du dialogue politique inclusif censé ramener un paix définitive dans ce pays.
La coalition de l’opposition démocratique de l’Union des Forces vives de la Nation (UFVN) a exprimé son désaccord total avec les trois projets de loi et décidé de suspendre sa participation au processus du dialogue politique inclusif.
Le premier projet de loi concerne l’amnistie des «infractions commises par les éléments des Forces armées centrafricaines (FACA) dans le cadre des opérations de maintien de l’ordre contre les mouvements rebelles, le 15 mars 2003».
Le second a trait aux infractions commises par les éléments armés ayant participé au putsch militaire du 15 mars 2003, tandis que le 3ème concerne l’atteinte à la sûreté de l’Etat et à la défense nationale par des groupes politico-militaires, notamment l’Union des Forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR), le Front démocratique du peuple centrafricain (FDPC) et l’APRD.
L’APRD a accusé le gouvernement d’avoir abusé de sa confiance et de vouloir profiter des accords signés pour «amnistier des faits dont lui seul a connaissance et qui n’ont jamais été exposés au public et dont le parquet n’a jamais été saisis».
L’UFVN comprend l’APRD de Démafout, le Front démocratique du peuple centrafricain (FDPC) de Abdoulaye Miskine et l’Union des forces républicaine (UFR) du Lieutenant Florian Ndjadder.