Bangui, 25 juil. (ACAP)- Les obsèques de M. Pierre N'Dickini, chargé de mission en matière de tourisme et d'hôtellerie au ministère du Développement du tourisme et de l'artisanat, décédé le 16 juillet 2008 suite à une attaque de bandits armés près de Libi (80 km à l'est de Bangui), se sont déroulées vendredi 25 juillet 2008, à Bangui en présence de plusieurs membres du gouvernement dont le ministre d'Etat au développement rural M. Jean Eudes Téya.
« Le département est devenu subitement un cul-de-jatte avec la disparition de cet homme », a lancé l'inspecteur central du département du tourisme, M. Serge Singa, un collaborateur de longue date du défunt, qui a témoigné que M. Pierre N'Dickini était "un travailleur inlassable, d'une disponibilité sans faille et d'une humilité indescriptible".
Pour le directeur de cabinet du ministre du Développement du tourisme et de l'artisanat, M. Abel Mélémokosso qui a lu l'oraison funèbre, le défunt était « un cadre compétent, talentueux et discret; un homme de dialogue, un collaborateur intègre ».
Né vers 1953 à Ouango Bangassou dans le Mbomou au Sud-est du pays, où il a débuté ses études primaires, M. Pierre N'Dickini est titulaire d'un diplôme en Tourisme social de l'Institut supérieur
d'animation socioculturelle des loisirs et du tourisme de Belgique.
Il occupait le poste de chargé de mission en matière de tourisme et d'hôtellerie au ministère du Développement du tourisme et de l'artisanat depuis le 1er février 2004.
Agé de 55 ans, M. Pierre N'Dickini laisse derrière lui une veuve et sept orphelins. Signalons qu'au cours de ces obsèques, il a été élevé au grade d'Officier dans l'ordre de la médaille de la
reconnaissance centrafricaine.
Alors qu'il partait pour une mission de sensibilisation à l'intérieur du pays, le véhicule qui transportait le défunt Pierre N'Dickini, avec à son bord quatre personnes, a été attaqué par un
groupe d'hommes armés non identifiés au village Libi. Touché à la rate et au pied, il a succombé le même jour à l'hôpital de Sibut (150 km de Bangui) où il a été conduit.
Ndlr Centrafrique-Presse : Les circonstances
dans lesquelles cet important cadre du département tourisme a trouvé la mort sont proprement scandaleuses et prouvent s’il en était encore besoin, que contrairement à la propagande du pouvoir en
place, la RCA est très loin de retrouver la sécurité.
C’est par pure fuite en avant que des missions de certains départements ministériels se rendent en province alors que, dépassé le PK 12, les autorités de Bangui n’ont quasiment plus aucun
contrôle sur le territoire national.
Ce cadre était en outre décédé à l’hôpital de Sibut qui n’a d’hôpital que le nom car il y manque absolument de tout. Il n’a donc même pas été possible de lui transfuser quelque milligrammes de
sang alors que depuis qu’on lui avait tiré dessus, il s’était progressivement vidé depuis 17h jusqu’à rendre l’âme à 22 h sans que quoi que ce soit ait pu lui être fait.
En outre, jusqu’à ce jour, il n’y a pas le moindre commencement de l’esquisse d’une quelconque enquête pour espérer tirer au clair les circonstances de la mort de ce compatriote. C’est aussi cela
hélas, le régime des « libérateurs » bozizéens… !