Bangui, 25 juil. (ACAP)- « Nous avons l'obligation d'aller vite au dialogue, la population nous presse et l'Assemblée Nationale est convoquée en session extraordinaire de quinze jours pour voter la loi d'amnistie générale », a déclaré, vendredi 25 juillet 2008, à Bangui, le Coordonnateur du comité d'organisation du Dialogue Politique Inclusif, le ministre de la communication porte-parole du gouvernement, Cyriaque Gonda.
S'exprimant au cours d'un point de presse relatif au siège du comité, M. Gonda a indiqué que le Président de la République prendra certainement d'autres mesures de décrispation sur demande des parties au processus et a rappelé la nécessité de consolider les acquis de l'accord global de Libreville car, a-t-il précisé, « Libreville a été une très grande avancée parce que nous avons obtenu une accalmie sur toute l'étendue du territoire par un cessez-le-feu immédiat ».
Il a par conséquent déploré les appels à la démission du président Bozizé formulés il y a quelques jours par le Mouvement de libération du peuple centrafricain (Mlpc, ancien parti au pouvoir) et
le Mouvement démocratique pour la renaissance et l'évolution de Centrafrique (Mdrec).
Estimant que cette demande revient, au mieux, à transformer le prochain dialogue en « monologue », au
pire, à « créer les conditions d'une instabilité », M. Gonda a appelé ces deux partis à la sérénité
avant d'ajouter que le gouvernement avait « le devoir d'opposer la démocratie à l'anarchie ».
Il a par ailleurs indiqué que le comité d'organisation du Dialogue Politique Inclusif serait en mesure de déterminer la date de ce forum au terme de la session extraordinaire de l'Assemblée
Nationale prévue pour 15 jours et censée adopter entre autres une loi d'amnistie permettant aux opposants en exil et aux représentants des groupes rebelles de participer aux assises prévues pour
se tenir à Bangui.
Ndlr Centrafrique-Presse : Cette
« réaffirmation d’aller vite au dialogue » sonne comme un hommage du vice à la vertu car à l’évidence, c’est Bozizé et son clan qui traînent les pieds et jouent la montre
quant au chronogramme pour la tenue du dialogue inclusif. Beaucoup d’indices montrent qu’ils ne sont pas pressés d’y aller. Ce n’est donc pas à eux
de « réaffirmer la nécessité d’y aller vite ».
Du reste, en convoquant les députés en session extraordinaire pour le 1er août, sans indication de date de fin de session, Bozizé a donné la preuve que les choses traîneront encore
vraisemblablement tout le mois d’août et c’est probablement en fin de session extraordinaire que le projet de loi tant attendu portant amnistie générale sera discuté. On sera déjà en septembre.