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16 juillet 2008 3 16 /07 /juillet /2008 03:13



 

Tout n’est pas de s’emparer du pouvoir suprême d’un pays, encore faut-il le gérer car le plus dur est après. Telle peut être la leçon que Bozizé pourrait tirer de son arrivée à la tête de la RCA depuis le 15 mars 2003 jusqu’aujourd’hui. Depuis un peu plus de trois semaines, la crise énergétique qui frappe de plein la capitale Bangui est d’une ampleur et gravité sans précédent. Elle achève de ce fait définitivement la courbe d’impopularité de l’homme du 15 mars 2003 en qui certains avaient un moment cru à tort comme pouvant apporter un certain changement ou un changement certain quant au régime de son prédécesseur Ange Félix Patassé. Bozizé est venu apporter un changement qualitatif plutôt dans la situation de son portefeuille et non celle du pays.

 

Aujourd’hui, la crise énergétique a fait imploser son système égoïste et individualiste qui consiste à s’en mettre plein les poches sans penser à ses concitoyens ni au sort du pays. Une des conséquences les plus dramatiques du manque de courant électrique à Bangui, outre les nombreux décès enregistrés dans les hôpitaux, est également la rupture de la chaîne de froid au laboratoire national. Faut-il rappeler qu’on y conserve de nombreux réactifs, du sang, et autres produits aussi indispensables aux soins médicaux dans les hôpitaux. Dieu merci la délégation de l’Union européenne a dû consentir à fournir d’urgence un générateur électrique acheté sur place pour parer au plus pressé.

 

Dès qu’il a pris les commandes du pouvoir, il a imposé son neveu Ndoutingaï au ministère des mines où il se trouve encore à ce jour. Ce n’était pas par hasard ni pour rien. C’est pour essentiellement mieux contrôler le trafic du diamant à son seul profit. La preuve, ils étaient ensemble lors de leur arrestation par la police allemande en juin 2004 à Düsseldorf tentant d’écouler leur diamant. Bozizé s’est associé à presque tous les opérateurs d’entreprises d’exploitation forestière. Il est dans la filière sucrière avec Castel qui tient l’unique brasserie du pays et qui avait racheté la sucrerie de Ngakobo. Il est dans la distribution et la commercialisation des hydrocarbures. Bozizé a aujourd’hui de gros avoirs dans des comptes bancaires en Suisse.

 

Pendant ce temps, le pays est dans le fond du gouffre et beaucoup de Centrafricains affirment et réclament clairement le retour au pouvoir du président Patassé dont la courbe de popularité semble demeurer intacte auprès d’une majorité de l’électorat malgré les nombreuses campagnes de diabolisation du pouvoir bozizéen. C’est précisément ce qui fait redouter à Bozizé le retour au bercail de la principale victime de son coup d’Etat car tous les Centrafricains et même des observateurs étrangers avertis conviennent que si Patassé prend part à des élections présidentielles libres et transparentes auxquelles Bozizé est également candidat, la défaite de ce dernier ne ferait l’ombre d’aucun doute. D’où ses multiples hésitations et louvoiements quant à la promulgation de la loi instituant une amnistie générale pouvant permettre la tenue du dialogue politique inclusif.  

 

Et dire que malgré un bilan si désastreux et une telle impopularité, Bozizé osera briguer un  second mandant en 2010 ! Les Centrafricains devraient considérer une telle prétention de sa part, le cas échéant, comme une provocation. Quelques compatriotes commencent à emboîter le pas déjà franchi par David Bendounga depuis longtemps en osant maintenant exiger ouvertement et publiquement sa démission. On ne peut que s’en réjouir et déplorer qu’il n’y ait pas davantage de concitoyens à réclamer son départ de la tête du pays car les raisons ne manquent pas à présent. La faillite du régime de Bozizé est totale et avérée. Il doit donc partir afin qu’un exécutif de transition soit mis en place afin d’organiser des élections démocratiques ouvertes à tous pour la paix et la reconstruction du pays.

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Centrafrique-Presse.com - dans Editorial