par RFI le 10/07/2008 à 14:51 TU
Les coupures d'électricité prennent une tournure dramatique à Bangui. Les syndicats centrafricains demandent au gouvernement « de tout mettre en œuvre » pour trouver « une solution d'urgence ». L'une des deux centrales hydroélectriques qui alimentent la capitale, à partir du barrage de Boali situé à 80 kilomètres au nord de la capitale, est tombée en panne le 24 juin. C'est la foudre qui aurait causé la panne. Les câbles des paratonnerres des centrales hydro-électriques ont été volés, il y a bien longtemps. Aujourd'hui, la polémique gagne du terrain à Bangui, où vivent 800 000 personnes.
A l'hôpital, des patients sont déjà morts en salle de réanimation faute d'électricité, les cadavres entreposés à la morgue se décomposent. Depuis le 24 juin, les quartiers populaires sont soumis à de longues coupures de courant et d'eau potable. La Société d'approvisionnement en eau ne parvient plus à faire fonctionner correctement ses installations. Car, depuis le 24 juin, les deux turbines de la centrale Boali-2 sont carrément à l'arrêt et l'on est passé de 18 mégawatts de production disponible à seulement 7 mégawatts. Il faudrait 23 mégawatts pour alimenter correctement la capitale.
Un parti d'opposition, l'Alliance pour la démocratie et le progrès (ADP), dénonce l'irresponsabilité du gouvernement incapable, selon lui, de prendre les mesures qui s'imposaient pour prévenir cette crise annoncée. Selon des sources concordantes, un programme de plus de 4 millions d'euros est disponible depuis un an auprès de l'Agence française de développement pour réparer les deux centrales de Boali. En fait, Bangui s'est plutôt tournée vers la Chine, espérant l'installation de nouvelles turbines, pour un coût de 100 millions de dollars. La Chine n'a pas encore donné sa réponse.
En attendant, toute la production d'électricité de Bangui ne repose plus, aujourd'hui, que sur une seule centrale, celle de Boali-1. C'est la plus ancienne. Elle est tellement vétuste qu'elle tient comme par enchantement.