APA-Libreville2008-06-21 (Gabon) Le président centrafricain François Bozizé ne sera pas à Libreville pour signer l’accord global de paix négocié dans la capitale gabonaise par les représentants du pouvoir, de l’opposition non armée et les mouvements rebelles, à Apa Cyriaque Gonda, ministre centrafricain de la Communication et chef de la délégation gouvernementale à Libreville.
M. Gonda a évoqué des raisons de calendrier pour justifier l’absence du président Bozizé. Le document sera signé par M. Gonda au nom du gouvernement centrafricain, a-t-il affirmé. Après une semaine de discussions les trois parties sont parvenues à un accord déposé vendredi sur la table du président gabonais Omar Bongo Ondimba, médiateur dans le conflit centrafricain.
« Le document est prêt depuis jeudi. Les toutes dernières retouches ont été apportées vendredi avant son dépôt sur la table du médiateur », a affirmé M. Gonda. Pour parvenir à ce document, les rebelles, l’opposition politique et le pouvoir ont négocié pendant une semaine.
Chaque partie a apporté dans ses valises à Libreville un document contenant ses propositions. La médiation gabonaise a laissé les centrafricains entre eux harmoniser leurs points de vus dans une salle de l’hôtel où ils sont hébergés. Les points de blocages étaient dénoués en présence du médiateur dans les locaux du ministère des affaires étrangères, a indiqué Bruno Hyacinthe Gbiegba, représentant de la société civile pendant ces laborieuses négociations.
« Il fallait du cœur, de la patience pour ne pas craquer et claquer la porte », a déclaré en soupirant le ministre Gonda commentant le climat de travail qui a prévalu à Libreville. « Nous sommes en fin de compte satisfaits du document obtenu », a-t-il affirmé sans rien dire sur le contenu de cet accord censé ouvrir larges les portes du dialogue intercentrafricain prévu à Bangui dans les prochains jours.
La date et l’heure de la signature de l’accord seront fixées par le président Bongo Ondimba dont les services sont en train de régler les détails protocolaires. Cyriaque Gonda, les autres signataires de l’accord seront Me Henri Pouzère pour le compte de l’opposition non armée réunie au sein de l’Union des forces vives de la nation (UFVN).
Du côté des mouvements armés, le document sera signé par Jean Jacques Demafouth de l’Armée populaire pour la restauration de la démocratie (APRD) opérationnel au nord ouest du pays. Le chef spirituel Cheikh Tidiane pourrait signer pour le compte de l’Union des forces de la démocratie et le rassemblement (UFDR). Ce mouvement opère au nord-est vers la frontière avec le Soudan. Ringui Le Gaillard signera pour le Front démocratique du peuple centrafricain (FDPC) actif dans le centre et une partie du nord.
L’absent de taille du côté de la rébellion est Abdoulaye Miskine qui se trouverait présentement en Libye. Poursuivi par le Tribunal pénal international, Miskine craindrait d’être arrêté comme l’a été Jean Pierre Bemba dont les troupes venues en 2002 à la rescousse du pouvoir d’Ange Félix Patassé, sont accusées de divers crimes.