Bangui - 14/06/2008 (PANA) - Le gouvernement centrafricain a dénoncé, le 2 juin dernier, la convention qui le lie à la société UNITEC Bénin, qui a mis en service en janvier 2006 à Douala, au Cameroun, un système de guichet unique destiné à sécuriser les recettes des douanes, a-t-on appris vendredi à Bangui, de source officielle.
Dans un entretien vendredi à la radio nationale, le ministre des Finances et du Budget, M. Emmanuel Bizot a justifié cette décision du
gouvernement par les engagements non tenus d'UNITEC, par le refus de son directeur général, M. Philippe Bocco, de répondre à ses nombreuses injonctions et par une utilisation non transparente des
fonds alloués pour la mise en oeuvre du projet.
M. Bizot a également pointé la baisse continue des recettes douanières depuis le début de l'année, autour de 600 millions de francs
CFA, au même titre que les autres recettes de l'Etat, notamment les recettes fiscales.
Signée le 12 septembre 2005, cette convention de partenariat a permis à UNITEC de mettre en place un système de contrôle informatique
des opérations de dédouanement des importations avant leur entrée en territoire centrafricain.
L'objectif visé était de doubler les recettes douanières qui plafonnaient alors à 1,6 milliard FCFA par mois, grâce à la mise en place
de système initialement prévu pour être installé aux frontières avec le Tchad et le Congo Brazzaville.
Lors d'un séminaire sur le guichet unique à Bangui, en juin 2007, M. Bocco avait déploré la paralysie du comité de suivi du guichet
unique, les nombreuses exonérations de taxes non prévues par la convention ainsi que l'obligation, également imprévue, pour UNITEC de verser des subsides aux agents du guichet de Douala
confrontés à des fins de mois difficiles.
Bangui avait opté pour le système de guichet unique pour tenter de remédier à la faiblesse chronique des régies financières, régulièrement pointée par les institutions financières internationales
comme source des difficultés du trésor centrafricain.
Ndlr. Centrafrique-Presse : C’est un honteux aveu
d’échec du gouvernement qui enterre ainsi définitivement une des lubies du gouvernement Elie Doté, présentée pourtant naguère comme la meilleure solution au problème du manque de performance des
douanes nationales. Dans la foulée de cette privatisation sauvage et irresponsable de cet important service de l’Etat, on avait aussi arbitrairement dissout la douane, occasionnant un invraisemblable désordre dans ce secteur et mettant au chômage plusieurs centaines d’agents. Ce qu'on ne nous dit pas est le
montant du manque à gagner que ces errements ont entraîné au budget de l'Etat. Si cela n’est pas de la mauvaise gouvernance, de quoi parle-t-on ?