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31 mai 2008 6 31 /05 /mai /2008 02:56

 

 

Comme c’était déjà le cas à l’aller, le trajet retour du Japon de Bozizé prévoit également une escale à Paris. Selon nos informations, il devrait arriver samedi 31 mai en fin d’après-midi et devrait passer le week-end et quitter seulement lundi pour Bangui

Si la plupart des autres chefs d’Etat africains qui se sont rendus au Japon ont pris part avec la conscience tranquille à la quatrième conférence de Tokyo pour le développement de l’Afrique (IVème TICAD), il ne devait pas en être le cas pour Bozizé qui ne pouvait pas être à l’aise dans ses souliers, et pour cause.

 

En effet, en le recevant sur le sol de leur pays, les autorités et le gouvernement japonais ne peuvent que voir en lui le principal responsable de la rébellion qui a mis brutalement un coup d’arrêt en 2003 aux excellentes relations de coopération entre leur pays et la République centrafricaine. Cette coopération japonaise était très appréciée des Centrafricains car elle portait sur des secteurs clés de développement tels que la santé, la construction des routes, des écoles, des puits, etc…qui sont autant d’infrastructures dont ils ont le plus besoin.

 

Or, en lançant en fin 2002 et début 2003 ses hordes de mercenaires zakawa sur les bases et campements de chantier de l’entreprise KAJIMA Corporation dont les techniciens et ingénieurs s’affairaient aux travaux de bitumage de l’axe Bossemptélé – Baoro – Bouar, ouvrage combien déterminant pour le programme de désenclavement routier du pays puisque qu’il s’agit de la liaison avec le port de Douala dont l’importance pour l’économie du pays n’est plus à démontrer. C’est dire combien la responsabilité de Bozizé est lourde dans le pillage et la mise à sac des chantiers, le vol des engins de travaux publics, des véhicules et autres matériels des coopérants japonais, estimés à plusieurs centaines de milliards de F CFA. Ce sont des crimes économiques dont les conséquences sont  incommensurables pour le pays.

 

L’insécurité que la rébellion de Bozizé a introduite dans les zones où travaillaient les techniciens japonais a contraint le gouvernement nippon à évacuer ses coopérants et à retirer également ses diplomates. Jusqu’à ce jour, les travaux de bitumage de cet important axe routier n’ont pas repris et ne peuvent pas l’être toujours à cause de l’insécurité qui est maintenant endémique. Presque tous les ambassadeurs des pays européens et amis, avec lesquels la RCA entretenait avant l’arrivée au pouvoir de Bozizé de précieux rapports de coopération pour son développement comme le Japon, l’Allemagne, ainsi que les représentants de certaines organisations internationales accrédités en Centrafrique, sont contraints de se délocaliser à Yaoundé et dans les capitales de certains pays voisins. 

 

Pris certainement de remords et ayant gros sur la conscience la fermeture de l’ambassade du Japon à Bangui, Bozizé a dû certainement effectuer le voyage de Yokohama avec dans la tête l’intention d’en profiter pour rencontrer les autorités japonaises d’abord pour essayer de faire amende honorable et tenter d’obtenir d’elles leur accord pour le réouverture de l’ambassade du Japon à Bangui. Sans présager de la réponse de ses interlocuteurs, il est fort à parier qu’elles ont dû assortir leur accord de beaucoup de conditionnalités préalables.

Il doit en être de même du programme d’aide et d’action en faveur de l’Afrique (construction des infrastructures, développement de l’agriculture avec la production du riz, etc…) énoncé par le Japon à l’issue de cette quatrième TICAD. Si la RCA ne réunit pas certaines conditions, elle ne pourrait prétendre ni bénéficier de ces aides annoncées par le Japon. Bozizé doit se dire dans son fort intérieur que « Détruire est aisé, réparer est ardu. »  

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