(BBC Afrique 03/04/2008)
Le gouvernement, les principaux partis politiques, les trois rébellions actives dans le nord et même la société civile centrafricaine étaient tous représentés à ces travaux préparatoires qui ont
duré près de trois mois.
Les délégués se sont entendus sur une date, dans 45 jours, et sur un lieu, Bangui, pour la tenue d'un dialogue politique à proprement parlé.
Dans un communiqué, publié à l'issue des travaux, les membres du comité préparatoire indiquent que des consultations doivent avoir lieu dans les prochains jours afin de sensibiliser les acteurs
régionaux.
Il s'agit notamment de trouver sur le continent un médiateur dans le futur dialogue.
On notera que traditionnellement, la République centrafricaine est sous les zones d'influences du président gabonais, Omar Bongo, et du président libyen, Muammar Khadafi.
Quant à l'ordre du jour du dialogue, il n'est pas très précis.
Tout juste on sait qu'il ne s'agit pas de remettre en cause l'ordre constitutionnel, ni encore les élections remportées en 2005 par le président François Bozizé.
Selon des sources proches de l'organisation des travaux préparatoires, le dialogue aura un volet sécuritaire avec notamment la question cruciale de l'intégration des combattants des différentes
rébellions dans l'armée, un volet socio-économique et un volet relatif à la bonne gouvernance, avec notamment la question de la transparence dans l'organisation des prochaines élections en
2010.
A ce titre, on notera que la rébellion de l'APRD, qui a rejoint les travaux il y a une semaine seulement, a désigné Jean-Jacques Demafouth, ministre de la défense de l'ancien chef de l'Etat,
Ange-Félix Patassé, et poids lourd de la politique centrafricaine, pour la représenter.
Demafouth avait eu maille à partir avec la justice centrafricaine.
Ce dialogue pourrait lui permettre de rentrer de son exil parisien et de peser sur le paysage politique centrafricain.
Le dialogue se tiendra donc à Bangui, à condition toutefois, précisent les délégués, que des dispositions sécuritaires soient prises et qu'une amnistie soit prononcée au préalable afin d'éviter
aux représentants de toutes les parties d'être inquiétés par la justice centrafricaine.
Arnaud Zajtman
BBC Afrique, Bangui
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