Centrafrique : inquiète, la CECA interpelle Félix Moloua sur la situation du pays
https://www.radiondekeluka.org/ jeudi 12 janvier 2023 14:51
Les évêques de Centrafrique s’inquiètent des multiples défis auxquels le gouvernement fait face. Ils ont invité, ce mardi 10 janvier, le Premier ministre, Félix Moloua, à leur congrès tenu au siège de la Conférence épiscopale à Bimbo.
Les évêques voulaient, à travers cet échange avec le Premier ministre, s’enquérir des mesures que compte prendre le gouvernement pour le bien-être des Centrafricains. Il s’agit notamment de la hausse de prix du carburant et les conséquences qui peuvent en résulter.
Au cours des discussions, les prélats ont présenté à tour de rôle, la situation dans leurs diocèses et brossé la situation du pays. De la dégradation des routes en passant par les poches d’insécurité, la tension de trésorerie, la hausse des prix des denrées alimentaires, qui peut encore être aggravée avec l’augmentation de prix du carburant, les prélats ont demandé au chef du gouvernement comment compte-t-il s’y prendre.
Grande surprise
"C’est une grande surprise pour les Evêques et pour la communauté centrafricaine de vivre cette hausse de prix du carburant. Prenons l’exemple de quelqu’un qui travaille et qui gagne 30 ou 40.000 francs le mois et qui doit parcourir chaque jour PK 12 pour aller en ville. Doit-il injecter tout son salaire dans le transport ? Nous déplorons seulement l’effet de cette hausse de prix de carburant et même des denrées alimentaires", a fait observer l’Abbé Freddy Wakanga, vicaire général du diocèse de Kaga-Bandoro.
Par ailleurs, le vicaire déplore le fait que les Centrafricains de certaines régions du pays vivent mal et risquent d’en pâtir davantage avec cette nouvelle donne sur le prix du carburant.
"Si à Bangui c’est ainsi, dans l’arrière-pays, imaginez-vous. A Bangassou par exemple, un sac de ciment est vendu à 50.000 francs CFA", a déploré l’Abbé Freddy Wakanga.
Pour les évêques de Centrafrique, une solution rapide doit être trouvée pour le bien-être de la population. En réponse, le Premier ministre, Félix Moloua, a promis que le gouvernement fera tout pour trouver des solutions à ces différents problèmes.
La résilience
"Vous savez, il y a eu des incendies, il y a eu des cas graves. Aujourd’hui, des mesures sont prises pour ramener de l’ordre. En ce qui concerne les mesures, le gouvernement appréciera. Nous poursuivons les échanges avec tous les partenaires sociaux. Nous pensions que les évènements qui se déroulent entre la Russie et l’Ukraine, n’allaient pas perdurer. Mais aujourd’hui, nous nous rendons à l’évidence qu’il faut prendre des mesures parce que les conséquences de la non prise en compte de ces mesures, nous les ressentons déjà. C’est la résilience et il faut la renforcer", a réagi Félix Moloua.
Le chef du gouvernement a été invité par les évêques à l’occasion de leur 1ère conférence épiscopale pour l’année 2023. Les responsables catholiques comptent rencontrer également le chef de l’Etat.
Ouverte le lundi dernier, cette conférence prendra fin le dimanche 15 janvier avec de fortes recommandations pour la bonne marche de la République centrafricaine.
Centrafrique : un militaire tué et un autre blessé dans une attaque d’hommes armés à Abba
https://www.radiondekeluka.org/ jeudi 12 janvier 2023 19:03
Cinq jours après l’attaque du village Yenga, situé à 19 kilomètres de Bouar sur l’axe Baboua où 2 soldats centrafricains avaient été tués et un autre porté disparu, une énième attaque a visé, ce jeudi 12 janvier 2023, les éléments des Forces armées centrafricaines à Abba (Nana Mambéré). Le bilan fait état d’un mort et d’un blessé dans les rangs de l’armée nationale.
La sous-préfecture de Abba, située à une centaine de kilomètres de Bouar (Nana-Mambéré), a été secouée tôt ce matin du jeudi 12 janvier par des détonations d’armes lourdes et légères. Il s’agit, en effet, d’une attaque perpétrée par des hommes armés assimilés aux éléments de 3R, actifs dans la région, contre la position des militaires centrafricains. Le poste avancé visé se trouve à 3 trois kilomètres de la ville.
Le bilan provisoire fait état d’un mort et d’un blessé du côté des Forces armées centrafricaines (Faca) mais les assaillants ont été repoussés. Pour le moment, un calme précaire règne dans la ville.
- Lire aussi : Centrafrique : retour au calme à Bozoum après une panique généralisée
« Une attaque lâche »
"Le calme est revenu dans la ville et nous sommes là. Nous préparons l’évacuation sanitaire des éléments Faca blessé et décédé. C’était une attaque lâche. Il y a un check-point au niveau du PK 3 qui a été attaqué ce matin aux environs de 5 heures. Nous n’avons pas encore identifié les assaillants. Vous savez, si une ville est attaquée de grand matin et qu’un soldat est tombé et un autre blessé, il y a la peur. La population était paniquée mais maintenant, ça va. Les commerçants commencent à ouvrir leurs boutiques. Ceux qui sont en brousse, nous ne connaissons pas leur position" a témoigné Biri-Mazou Ousmane, sous-préfet de Abba.
Les fortes détonations d’armes ont fait fuir de nombreuses personnes en brousse. Depuis le début de la saison sèche, les groupes armés sont redevenus actifs dans plusieurs régions, attaquant les positions de l’armée nationale. A Bangui, les autorités assurent avoir mis en œuvre un vaste plan de sécurisation du pays afin de contrer les actions des groupes armés.
Pour rappel, au moins 5 militaires centrafricains sont déjà tués entre décembre 2022 et janvier 2023 aux alentours de Bouar où sévissent les éléments des 3R.