Centrafrique: le groupe paramilitaire Wagner étend son emprise sur le secteur du diamant
Une enquête d’un consortium international de journalistes publiée ce vendredi 2 décembre montre que le groupe paramilitaire contourne notamment l’interdiction d’exporter les pierres précieuses issues de certaines régions.
Des diamants ont atterri à Dubaï, mais aussi en Belgique, à Anvers, haut lieu des diamantaires en Europe, via la société Diamville, liée au groupe d’Evgueni Prigojine. La preuve est faite sur des quantités modestes, mais elle révèle ce système de prédation, selon Sophie (pour des raisons de sécurité, les enquêteurs gardent l’anonymat), enquêtrice pour le groupe de recherche All Eyes on Wagner, co-autrice de ce rapport d’investigation dont le consortium EIC (représenté par Mediapart en France) et l’organisation russe d’opposition Dossier Center sont partenaires.
Si Wagner peut réussir à vendre ces diamants, « c'est principalement dû au fait que les mécanismes de certification et de contrôle qui ne sont finalement pas si robustes que ça, explique l'enquêtrice. Aujourd'hui, par exemple, le Cameroun peut délivrer des certificats pour des pierres qui viennent en fait de Centrafrique. Et après, l'origine des pierres est très compliquée à prouver dans le cas de Diamville. Ça vient probablement de la production de Wagner, situé en zone rouge pour le processus de Kimberley ».
Le processus de Kimberley, adopté dans les années 2000, est censé prévenir l'entrée sur le marché international de « diamants de conflits », c'est-à-dire des diamants issus d'une zone de conflit et finançant les combats.
Des diamants aussi saisis et rachetés aux petits exploitants
Les diamants proviennent aussi d'autres circuits que l'exploitation de mine par le groupe. « Ça vient aussi de saisies de trafic qui sont directement reversées à la société de Diamville. L'entreprise préfinance des collecteurs, des individus qui achètent directement aux miniers pour récupérer l'ensemble de leurs productions. »
« Wagner a complètement phagocyté la manière dont les diamants issus des trafics sont redistribués au marché, conclut l'enquêtrice de All Eyes on Wagner. Les fonctionnaires ou les personnels de l'administration centrafricaine ont été chassés et ils sont persona non grata. »
La milice privée russe Wagner a écoulé des diamants de Centrafrique vers Anvers
https://www.lavenir.net/ Belga Publié le 02-12-2022 à 08h01 - Mis à jour le 02-12-2022 à 08h19
Diamville, société que le groupe de mercenaires russes Wagner a créée en 2019, a écoulé vers la Belgique entre autres des diamants produits dans un pays en guerre, la Centrafrique, rapportent ce vendredi " Le Soir " et " De Standaard " qui ont enquêté avec les médias de l’European Investigative Collaborations.
Les chiffres officiels d’exportation de diamants depuis la Centrafrique recensent, entre octobre 2019 et juin 2022, un total de 996,56 carats exportés par Diamville à l’étranger (un carat équivaut à 200 mg).
Même s’ils ne révèlent potentiellement qu’une partie des activités de la société, ces chiffres révèlent que si la majorité des diamants vendus officiellement par l’entreprise le sont vers Dubaï, une partie l’a également été vers l’Europe.
En octobre 2019, selon les chiffres officiels d’exportation établis par le gouvernement centrafricain, l’entreprise liée à Wagner a exporté 296 carats en Belgique, vers Anvers.
Le groupe Wagner fait main basse sur le secteur du diamant en Centrafrique
Publié le 2/12/2022 à 08:20 Temps de lecture: 7 min
Des personnes liées à la société militaire privée russe ont créé un bureau d’export de diamants en 2019 en Centrafrique. Officiellement, son volume d’activité est très modeste. Officieusement, plusieurs acteurs du secteur décrivent un système de prédation qui s’étend.
Les apparences sont parfois trompeuses. Lorsqu’il s’agit d’imaginer comment le groupe de mercenaires russes Wagner, connu pour ses exactions, écoule des diamants produits dans un pays en guerre, la Centrafrique (République centrafricaine, RCA), on imagine volontiers une transaction sous le manteau, dans l’arrière-salle d’une boutique de la capitale, Bangui, sous le regard suspicieux d’hommes en armes. Pour lever un coin du voile sur Diamville, la société que le groupe Wagner a créée en 2019, c’est pourtant sur une page Facebook publique d’une gemmologue russe, fan de fitness et de point de croix qu’il fallait chercher.
Des diamants exportés par le groupe Wagner circulent en Belgique
Belga Agence
Publié le 02-12-2022 à 09h46 - Mis à jour le 02-12-2022 à 09h47
Le groupe de mercenaire russe, actif dans la guerre en Ukraine, exporte des diamants issus de Centrafrique, dont une partie vers Anvers.
Diamville, société que le groupe de mercenaires russes Wagner a créée en 2019, a écoulé vers la Belgique entre autres des diamants produits dans un pays en guerre, la Centrafrique (République centrafricaine, RCA), rapportent vendredi Le Soir et De Standaard qui ont enquêté avec les médias de l'European Investigative Collaborations.
Les chiffres officiels d'exportation de diamants depuis la Centrafrique recensent, entre octobre 2019 et juin 2022, un total de 996,56 carats exportés par Diamville à l'étranger (un carat équivaut à 200 mg). Même s'ils ne révèlent potentiellement qu'une partie des activités de la société, ces chiffres révèlent que si la majorité des diamants vendus officiellement par l'entreprise le sont vers Dubaï, une partie l'a également été vers l'Europe. En octobre 2019, selon les chiffres officiels d'exportation établis par le gouvernement centrafricain, l'entreprise liée à Wagner a exporté 296 carats en Belgique, vers Anvers