Bangui : bilan lourd après un impressionnant incendie dans un quartier du PK5
https://www.radiondekeluka.org/ jeudi 29 décembre 2022 19:32
Le stockage illégal du carburant a, de nouveau, provoqué un incendie dévastateur dans le 3e arrondissement de Bangui. Plus de 600 fûts remplis d’essence, une dizaine de maisons et trois camions ont été brûlés, ce mercredi 28 décembre, dans le quartier Ramandji.
Pour ce énième sinistre, le drame s’est produit en début de soirée. Selon les témoignages recueillis par Radio Ndeke Luka, l’incendie s’est déclaré au moment où des fûts de carburant étaient en train d’être déchargés des camions. Cela s’est passé dans le plus grand entrepôt illégal du secteur, situé dans la concession d’un particulier. Plus de 500 fûts de carburant, déjà stockés et une centaine d’autres en cours de déchargement à bord de trois camions, sont tous partis en fumée.
Bilan lourd
Après plus de deux heures de lutte effrénée, les services anti-incendie de la Minusca, de l’Asecna et les sapeurs pompiers centrafricains sont parvenus à maîtriser les flammes. Le bilan est lourd et impressionnant. Plus de 600 fûts de 200 litres, remplis chacun de carburant, plus d’une dizaine d’habitation et trois camions sont partis en fumée. On dénombre également sept personnes blessées. De nombreuses victimes déplorent la perte de leurs biens.
"Nous sommes douze dans notre maison et tout ce que nous avions, est parti en fumée. En plus des matériels brûlés, ma sœur et moi avons perdu près de 800.000 francs CFA dans cet incendie. Avant le drame, j’avais attiré l’attention du propriétaire de ces fûts de carburant du danger que cela représente. Il m’avait rétorqué qu’en cas de perte provoquée par l’incendie de ces hydrocarbures, il est capable de tout rembourser" s’indigne Zenaba Hissène, une des victimes.
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Awa, une des voisines de Zenaba Hissène a aussi tout perdu dans cet incendie.
"Le gouvernement doit veiller sur cette situation. Les dépôts illégaux de carburant sont partout dans notre secteur et à cause de cela, les gens perdent leurs biens. Parfois, ce sont des gens en tenue militaire qui viennent sécuriser le stockage de ces hydrocarbures. Ce qui n’est pas normal" déplore Awa.
Ce jeudi 29 décembre, les députés du 3ème arrondissement de Bangui ont organisé une conférence de presse pour se prononcer sur la situation. Ces derniers ont dénoncé un manque de prise de responsabilité des autorités.
Interdire le stockage illicite
"Nous avons constaté qu’il y a vraiment un vide. C’est la mairie du secteur qui doit prendre sa responsabilité pour protéger la population. Elle aurait dû signer un arrêté pour interdire le stockage illicite du carburant dans le 3ème arrondissement" a dénoncé Ibrahim Alhissen Algoni, député de la 2e circonscription du 3ème arrondissement.
Le ministre de l’Energie et du développement de l’Hydraulique a pris un arrêté, le mercredi 28 décembre 2022, pour interdire l’importation du carburant dans les fûts par des particuliers. Pour Mahfouz Zacharie Yaou, député de la 1ère circonscription du 3ème arrondissement, la décision du ministre est superficielle.
"Cette note ne nous concerne pas. Nous voulons que le ministre soit clair. Nous attendons qu’il nous dise qu’il est formellement interdit de stocker du carburant dans les quartiers, dans les endroits où vivent des gens. On peut importer le carburant mais, il faut le stocker à Kolongo là où la loi autorise le stockage" martèle le député.
Plusieurs incendies liés au stockage du carburant se sont déjà produits dans le 3ème arrondissement et dans certains quartiers de Bangui. Les députés de cet arrondissement entendent faire des recommandations écrites au gouvernement pour trouver une solution idoine à ce problème.
Centrafrique : afflux de plaintes face à la dégradation de l’axe Berberati-Nola
https://www.radiondekeluka.org/ jeudi 29 décembre 2022 17:06
La route qui relie les villes de Berberati et Nola connaît une dégradation très avancée depuis quelque temps. Les usagers s’en plaignent.
Des grands trous sur ce tronçon ne facilitent pas la circulation des usagers. Inquiets, ces derniers demandent au gouvernement la réhabilitation pour réduire les accidents de la route.
Emprunter l’axe Berberati-Nola, distant de 137 Km, relève d’un véritable parcours du combattant. A cause de la dégradation avancée de la route, les usagers doivent passer des heures voire des jours pour arriver à destination. A la gare routière de Nola, un chauffeur de camion vient de traverser ce calvaire.
« La route n’est pas bonne »
"Nous avons quitté Berberati avant-hier. Nous avons dormi à Bania puis à Barando. C’est aujourd’hui que nous sommes arrivés. Nous avons roulé tout doucement parce que la route n’est pas bonne. Nous demandons au gouvernement de réparer cette route" déplore Ibrahim, un chauffeur de camion.
Cette dégradation de route a un impact non seulement sur les activités de certains usagers mais aussi sur leur santé. Un conducteur de mototaxi témoigne.
"A cause des trous sur la voie, lorsque nous embarquons un client, il se plaint comme nous aussi. C’est même pour cela que beaucoup de conducteurs de taxi-moto souffrent de la hernie. On enregistre également de nombreux cas d’accidents de circulation" fait savoir Eléazar, un conducteur de mototaxi.
Le service préfectoral des travaux publics de la Sangha Mbaéré, quant à lui, accuse certaines sociétés forestières œuvrant dans la zone.
Non-respect des cahiers des charges
"C’est la société SEFCA qui devrait entretenir les pistes reliant Bambio, Mambéré et Berberati. La société Groupe Rougier, quant à elle, devrait entretenir le tronçon Yamando - Nola. Une partie de Lopo en allant vers Bayanga et Salo devrait être réfectionnée par la société SESAM. La plupart de ces sociétés forestières ne sont plus fonctionnelles malgré le fait que certaines aient bénéficié du carburant que le gouvernement avait donné. Du coup, c’est un problème" regrette Armand Lionel Issa Gbabia, chef de service préfectoral des travaux publics de la Sangha Mbaéré.
Le chef de service préfectoral déplore le manque d’équipements pour le fonctionnement de son service car c’est depuis 2008 que cette voie n’est pas réhabilitée. Selon des sources locales, les quelques camions qui empruntent l’axe Berberati-Nola ont revu à la hausse les tarifs de transports passant de 2000 à 3500 voire 4.500 francs CFA.
Centrafrique : l’Assemblée nationale adopte la loi portant statut particulier des fonctionnaires parlementaires
https://www.radiondekeluka.org/ mercredi 28 décembre 2022 19:07
Les élus de la Nation ont adopté, vendredi 23 décembre, le projet de loi portant statut particulier de la fonction publique parlementaire. Cette disposition, une fois promulguée par le chef de l’Etat, conférera une stabilité et une sécurité juridique au personnel de l’Assemblée nationale.
L’adoption de cette loi est un soulagement pour les employés de l’Assemblée nationale. Ces derniers disposent désormais d’un instrument juridique pouvant canaliser leur parcours professionnel et leur départ à la retraite.
Ce texte juridique, proposé par Evariste Ngamana, député de Carnot 1 et 1er Vice-président de l’Assemblée nationale, a été adopté après deux jours de débats à huis clos.
Retraite garantie
"Cette proposition de loi va donner à l’institution et au personnel de l’Assemblée nationale, une stabilité et une sécurité juridique. Etant entendu que le texte qui régissait la fonction publique parlementaire jusqu’à nos jours, était un arrêté. Un arrêté peut être changé à tout moment selon le gré des politiques. L’avantage de ce texte est que la retraite du fonctionnaire parlementaire est garantie. La date même est fixée surtout pour les hauts cadres" s’est félicité Evariste Ngamana.
Ce statut particulier entraîne de nouvelles méthodes de recrutement des fonctionnaires de l’Etat qui travaillent au parlement.
Compétence et expérience
"Dorénavant, au niveau de la fonction publique parlementaire, pour accéder à certaines fonctions, il faut que cela se passe par voie de test afin de tirer le bon profil, des gens compétents, qui ont de l’expérience pour pouvoir rendre notre administration efficace et efficiente" a indiqué le premier Vice-président de l’Assemblée nationale.
Après son adoption, cette loi doit être promulguée dans un délai de 15 jours par le président de la République pour qu’elle entre en vigueur. Par ailleurs, des textes d’application doivent aussi être adoptés pour régler certaines questions liées aux indices de salaires non clarifiés dans cette loi.