https://www.rfi.fr/f Avec notre envoyé spécial, Yves-Laurent Goma Publié le 02/11/2022 - 11:30
La mission de la paix dépêchée par le gouvernement après la répression des manifestations du 20 octobre a pris fin mardi. Pour un retour effectif de la paix, les populations ont exigé le retrait des militaires dans les villes, la fin des arrestations et la libération des personnes détenues.
Dans toutes les localités visitées, les populations ont répété au ministre que l’armée leur fait peur. Mais c’est surtout la poursuite des arrestations extrajudiciaires qui fait paniquer les citoyens.
Dans la ville de Koumra, le ministre de l’Agriculture et chef de la mission de paix, Laoukein Médard, s’est directement adressé aux militaires : « On ne peut plus exercer une chasse aux sorcières après cette rencontre d’aujourd’hui. Il faut que cela cesse, avant d'ajouter, et nous voulons tranquilliser tout le monde, vous donner une garantie pour que la paix revienne. Voilà notre objectif ».
« Les militaires font peur »
Cette militante des droits de l’homme a carrément suggéré au gouvernement de renvoyer les militaires et leurs pickups lourdement chargés dans les casernes : « Les militaires font peur. Quand tu les regardes, ils sont menaçants. Les militaires doivent retourner à la caserne ».
Outre la fin des arrestations arbitraires, les Tchadiens réclament aussi la libération de tous les manifestants du 20 octobre. Ils demandent également la clémence pour les personnes ayant fui en brousse de peur d’être tués ou arrêtés. « Ceux qui ont fui peuvent revenir », a assuré le ministre. Il a aussi annoncé que beaucoup de jeunes ont été relaxés et tous les autres vont suivre le cours normal de la justice.
► À lire aussi: À Moundou, les acteurs locaux interpellent la mission de paix sur le 20 octobre