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30 novembre 2022 3 30 /11 /novembre /2022 12:44
QU’EST-CE QUI A FRAPPÉ LE NORD DE LA RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE ?

Lu pour vous

 

AVION, DRONE DE COMBAT, OU MUNITION RODEUSE : QU’EST-CE QUI A FRAPPÉ LE NORD DE LA RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE ?

https://www.avionslegendaires.net/   Par Arnaud 29 novembre 2022

C’est le brouillard (médiatique) le plus épais qui entoure actuellement la localité centrafricaine de Bossangoa. Officiellement cette ville d’une trentaine de milliers d’habitants a été bombardée dans la nuit du dimanche 27 au lundi 28 novembre 2022, notamment contre une position où étaient stationnée des mercenaires russes. Cependant les forces armées centrafricaines sont toujours incapables d’expliquer ce qui a bien pu les attaquer ni qui a ordonné une telle frappe. Selon les autorités de Bangui il n’y aurait aucune victime, uniquement des dégâts matériels.

Factuellement on sait que peu avant 3 heures du matin, ce lundi 28 novembre 2022 le cantonnement militaire de Bossangoa, huitième plus grande ville du pays, a été bombardé. Y sont encasernés des soldats centrafricains mais également des mercenaires russes du groupe Wagner, deux populations qui visiblement n’ont pas été blessés par l’attaque aérienne. Et les déclarations faites à l’AFP et à Reuters par les porte-paroles centrafricains laissent songeurs. En effet ceux-ci ont insisté sur le fait que le ou les aéronefs qui avaient attaqué l’ont fait dans le plus grand silence. Une manière comme une autre de signifier que selon eux il ne peut s’agir d’avions de combat à réaction ni d’hélicoptère.

En outre les autorités centrafricaines ont accusé un de leurs voisins d’être coupable ou tout le moins complice de cette attaque aérienne. Sans forcément les nommer, sans doute par prudence diplomatique, la République Centrafricaine a particulièrement pointé du doigt les autorités camerounaises et tchadiennes. À partir de là elles sont entrées dans des arguments assez fallacieux auxquels nous n’apporterons aucun crédit.

C’est là que désormais donc nous tombons dans l’hypothétique. Et celui-ci revêt dans cette affaire trois possibilités :

L’avion d’appui tactique et d’attaque au sol turbopropulsé, type Beechcraft AT-6 Wolverine, Embraer A-29 Super Tucano, ou TAI Hürkus-C.

Le drone de combat, type Baykar Bayraktar TB.2, Chengdu Wing-Loong II (voir photo d’illustration en couverture d’article), ou encore General Atomics MQ-1C Gray Eagle.

La munition rodeuse, type HESA Shahed 136, IAI Harpy, ou Zala Lancet.

Comme nous vous l’avions présenté il y a quelques semaines le Cameroun autant que le Tchad ne possèdent pas d’avions d’appui tactique de ce genre. Leurs avions sont des jets. Ils n’alignent pas plus d’ailleurs de drones de combat, sans doute un peu trop onéreux pour leurs finances. Quant aux munitions rodeuses ni l’un ni l’autre n’en est officiellement client. Le mystère demeure donc entier, et le brouillard pas prêt de se désépaissir.

Très objectivement à bien y regarder et aux vues des annonces de dégâts on ne peut s’orienter que vers deux options. La première est celle d’une munition rodeuse, similaire à celles employées par la Russie contre les populations civiles en Ukraine. La seconde serait celle d’un drone de combat bricolée. De tels engins ont déjà été observées par le passée en Afrique sub-saharienne et au Proche Orient, et ne nécessitent pas des travaux d’ingénierie particulièrement poussés. C’est plus l’œuvre de génies du système D qu’autre chose.

Quoiqu’il en soit ce «raid aérien» a enflammé les réseaux sociaux, sur fond de francophobie de plus en plus exacerbée en Afrique sub-saharienne. Beaucoup y ont vu, sans le moindre commencement de début d’argument ou de preuve la patte des États-Unis ou de la France, en raison de la présence du groupe pseudo-militaire privé russe Wagner.

On remarquera aussi que les Centrafricains ont refusé l’accès du site aux caméras des médias internationaux, ceux-là même qui aurait pu montrer des images permettant de commencer à expliquer ce qui s’y est réellement passé. C’est dommage.
Affaire (en tous cas) à suivre.

Photo © Keypublishing.

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