Centrafrique : le gouvernement suspend les activités minières dans deux préfectures du Nord
https://www.radiondekeluka.org/ lundi 8 août 2022 15:41
Dans l’optique d’avoir le contrôle total du secteur minier, le gouvernement a suspendu les activités minières dans les préfectures de la Vakaga et du Bamingui-Bangoran au Nord-est de la République centrafricaine. La décision est motivée par la présence des groupes armés dans les sites miniers de ces deux localités.
Alors que les zones du nord ne sont pas encore certifiées conformes par le processus de Kimberley, le gouvernement prend des mesures conservatoires. Ceci par la sanction de l’exploitation minière, notamment dans la Vakaga et le Bamingui-Bangoran. A travers cette décision, le gouvernement espère garantir la sécurité avant toute exploitation légale.
"Nous faisons confiance à nos forces de défense"
"Un arrêté a été pris dans ce sens. Mais dans le dispositif de ce texte, un appel a été fait et l’instruction a été donnée aux forces de défense et de sécurité d’en assurer l’application. Ainsi de notre côté, nous faisons confiance à nos compatriotes les FDS de pouvoir rétablir la sécurité dans la zone avant que les activités ne reprennent" a fait savoir Rufin Benam Beltoungou, ministre des Mines et de la Géologie.
La question qui se pose aujourd’hui, c’est celle de la faisabilité au moment où l’autorité de l’Etat demeure encore fragile dans ces zones, laissant ainsi la marge de manœuvre aux groupes armés. Toutefois, cela ne saura durer grâce à la levée de l’embargo sur les armes en faveur des forces gouvernementales. Un réconfort pour le gouvernement qui espère reconquérir les mines qui échappent à son contrôle.
"Les sanctions renforcent la position des groupes armés"
"Lorsque l’équipe du comité de sanction était venue, nous avons été clairs sur ce sujet. Les sanctions, bien au contraire, renforcent la position des groupes armés au détriment de nos populations. Nos compatriotes qui vivaient de l’exploitation minière, ne peuvent plus se livrer à ses activités, eu égard aux présences des groupes armés. Aujourd’hui avec cette levée, nous pensons que les forces de défense et de sécurité auront des moyens pour pouvoir rétablir la sécurité sur tout le territoire" a espéré Rufin Benam Beltoungou.
L’arrêté suspendant les activités minières dans les préfectures de la Vakaga et du Bamingui Bangoran a été pris dans un contexte où le gouvernement table sur la tokenisation des ressources minières à travers le Sangocoin afin d’attirer plus d’investisseurs.
Centrafrique : "l’embargo sur les armes ne concerne plus les forces gouvernementales", affirme Sylvie Baïpo Temon
https://www.radiondekeluka.org/ lundi 8 août 2022 15:35
Après plusieurs ambiguïtés autour de la question de levée de l’embargo sur les armes à destination de la République centrafricaine, la ministre des Affaires étrangères sort du silence et apporte des précisions. Sylvie Baïpo Temon assure que dorénavant, cette décision ne concerne plus les forces gouvernementales.
A en croire la cheffe de la diplomatie centrafricaine, l’embargo n’est plus applicable aux forces gouvernementales, notamment, les Forces armées centrafricaines et les forces de sécurité intérieure. Seulement, il revient aux autorités centrafricaines de notifier au Conseil de sécurité de l’Onu, tout besoin d’approvisionnement en armes de guerre.
"Aujourd’hui, ce texte ne s’applique pas aux forces régulières"
"Jusqu’à ce 29 juillet, et cela depuis 2013, nous avons parlé de l’embargo sur les armes qui pesait sur les forces régulières centrafricaines. Mais aujourd’hui, il y a un texte qui dit que ce texte de limitation d’accès aux armes ne s’applique pas aux forces régulières centrafricaines" affirme Sylvie Baïpo Temon, ministre centrafricaine des Affaires étrangères.
Même si le titre du document mentionne le maintien de l’embargo, Sylvie Baïpo Temon, explique qu’il ne concerne que les groupes armés.
"Le contenu dit bien qu’il y a eu exemption"
"Ce texte s’applique aux groupes armés. Lesquels sont illégitimes et n’ont pas le droit d’avoir les armes. Cinq pays, dont deux Etats membres permanents, ont voté abstention. Parce qu’ils voulaient manifester cette ambiguïté sur un texte qui fait le buzz médiatique sur les gros titres, mais qui dans le contenu, dit le contraire. Ainsi, j’invite les gens à ne pas se limiter aux gros titres mais plutôt aux contenus" précise la cheffe de la diplomatie centrafricaine.
De son côté, le gouvernement se dit satisfait de la décision du Conseil de sécurité de l’Onu. Toutefois, il regrette la citation directe des groupes armés dans ce document. Une manière, selon la ministre des Affaires étrangères, de les légitimer. Imposé par le Conseil de sécurité de l’Onu en 2013, l’embargo sur les armes à destination de la République centrafricaine fait suite au renversement, par un coup d’Etat, du régime de l’ancien président François Bozizé par une coalition de rebelles dénommée Séléka.