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17 août 2022 3 17 /08 /août /2022 20:12
Comment, en Afrique, Paris a perdu la « guerre informationnelle » face à Moscou
Comment, en Afrique, Paris a perdu la « guerre informationnelle » face à Moscou

 

Niger : une marche contre Barkhane interdite, les opposants lancent une pétition

LE FIGARO

Une marche prévue mercredi 17 août à Niamey contre la présence de soldats de la force Barkhane au Niger, a été interdite et ses organisateurs ont annoncé avoir décidé de lancer en lieu et place une pétition exigeant leur départ.

Le mouvement M62 qui rassemble des organisations de la société civile et se décrit comme «pacifique» et engagé pour «la dignité et la souveraineté du peuple nigérien», indique dans un communiqué que, «respectueux» de la loi, il «prend acte de l'interdiction» de sa marche. Il annonce avoir dès lors décidé «de lancer une pétition en ligne contre la présence de Barkhane au Niger», dont le texte demande que le régime du président Mohamed Bazoum la «fasse partir de notre pays», ainsi que «toute autre force maléfique dont l'objectif est de déstabiliser et/ou piller les ressources de notre pays et du Sahel».

Combattre les djihadistes

Poussée hors du Mali, la force française Barkhane - dont le dernier soldat a quitté ce pays lundi - restera néanmoins présente au Sahel, tout particulièrement au Niger, l'un des principaux alliés de la France dans cette région. En avril, les députés nigériens avaient largement voté en faveur d'un texte autorisant le déploiement de forces étrangères sur le territoire, notamment françaises, pour combattre les djihadistes.

Fin novembre 2021, un convoi militaire de Barkhane parti d'Abidjan en Côte d'Ivoire pour rejoindre Gao au Mali, avait d'abord été bloqué et caillassé par des manifestants à Kaya, au Burkina Faso. Il avait repris sa route avant d'être de nouveau interrompu par des manifestants en colère à Téra, dans l'ouest du Niger. Trois d'entre eux avaient été tués, dans des tirs imputés par le gouvernement nigérien à ses forces ou aux forces françaises.

Les enquêtes n'avaient pas pu déterminer avec certitude qui étaient les auteurs des tirs, les autorités nigériennes estimant cependant qu'ils étaient probablement Français. La France et le Niger avaient tous deux annoncé vouloir dédommager les familles des victimes.

 

Mali : des forces russes repérées à Gao après le départ des Français

Par SudOuest.fr avec AFP  Publié le 17/08/2022 à 17h08

Ce lundi 15 août, les forces françaises de l’opération Barkhane ont quitté le pays après neuf ans de lutte contre les djihadistes

Le gouvernement allemand a fait état ce mercredi 17 août de la « présence présumée de forces russes en uniforme » dans la ville malienne de Gao juste après le départ lundi des derniers soldats français de l’opération antidjihadiste Barkhane. Dès ce moment-là, une telle présence russe a été détectée dans cette ville du nord du Mali, a déclaré un porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères au cours d’une conférence de presse régulière. Gao abrite notamment un contingent de soldats allemands, non loin de l’ancienne base occupée par les Français.

Un avion d’entraînement

Berlin a notamment connaissance de la présence d’un avion, qui pourrait avoir été remis au Mali par la Russie et qui était en service lundi à l’aéroport de Gao. « Nous avons des informations selon lesquelles environ 20 à 30 personnes, qui ne peuvent pas être attribuées aux forces armées maliennes, ont été vues dans un hangar en train de charger et de décharger cet avion », a précisé une porte-parole du ministère allemand de la Défense. C’est un « avion d’entraînement et de combat terrestre de type L-39 », livré par la Russie aux Maliens, souligne l’armée allemande dans une lettre adressée aux commissions des Affaires étrangères et de la Défense du Bundestag, la chambre basse du Parlement.

« Actes d’agression »

Les rapports entre la junte à Bamako et la France se sont brutalement envenimés ces derniers mois, en particulier depuis l’arrivée au Mali de paramilitaires du groupe de sécurité privé russe Wagner, poussant les deux pays à la rupture après neuf ans de présence française ininterrompue pour lutter contre les djihadistes.

Le Mali a par ailleurs demandé au Conseil de sécurité de l’ONU une réunion d’urgence pour faire cesser ce qu’il présente comme « les actes d’agression » de la France sous forme de violations de sa souveraineté, de soutien apporté selon lui aux groupes djihadistes et d’espionnage. Le ministère malien des Affaires étrangères a diffusé mercredi 17 août auprès de journalistes une lettre en ce sens adressée par le chef de la diplomatie, Abdoulaye Diop, à la présidence en exercice chinoise du Conseil de sécurité. Le Mali « se réserve le droit de faire usage de la légitime défense » si les agissements français persistent, conformément à la Charte des Nations unies, affirme le ministre.

Abdoulaye Diop dénonce dans cette lettre les « violations répétitives et fréquentes » de l’espace aérien national par les forces françaises et les vols d’appareils français se livrant à « des activités considérées comme de l’espionnage » et des tentatives « d’intimidation ». Les autorités maliennes disposent « de plusieurs éléments de preuve que ces violations flagrantes de l’espace aérien malien ont servi à la France pour collecter des renseignements au profit des groupes terroristes opérant dans le Sahel et pour leur larguer des armes et des munitions », ajoute le texte. Les autorités françaises n’ont pas réagi à ces accusations.

 

Comment, en Afrique, Paris a perdu la « guerre informationnelle » face à Moscou

D'abord accueillie en libératrice, l'armée française a vu sa présence au Mali de plus en plus critiquée. La Russie n'y est pas pour rien.

https://amp.lepoint.fr/ Par Luc De Barochez le 17/08/2022 à 14h03

L'avenir de l'Europe se joue en partie en Afrique, continent à la croissance démographique vigoureuse et aux perspectives économiques dynamiques. C'est bien pour cette raison que la compétition géopolitique entre Russes et Occidentaux ne cesse de s'y aiguiser. Elle a été encore illustrée cet été par les tournées du président Emmanuel Macron et des chefs des diplomaties américaine et russe, Antony Blinken et Sergueï Lavrov. Depuis son annexion de la Crimée, en 2014, Moscou a conclu plus de 20 accords de coopération militaire avec des pays africains. Parallèlement, en déployant ces dernières années des troupes de la compagnie de mercenaires Wagner (Centrafrique, Mali, Libye, Soudan notamment) et en pratiquant une activité intense sur les réseaux sociaux et dans les médias africains, la Russie cherche à déstabiliser les intérêts européens à moindre coût – et plus elle s'enlise en Ukraine, plus elle est tentée de le faire.

Cet été, l'argument infiniment répété par les propagandistes locaux de Moscou veut que l'inflation et les pénuries de céréales soient dues aux sanctions occidentales contre la Russie – lesquelles, pourtant, ne frappent pas les produits alimentaires. L'efficacité politique de ce travail de sape a été mesurée le mercredi 2 mars lorsque 17 pays africains se sont abstenus et 8 autres ont refusé de prendre part au vote sur la résolution de l'Assemblée générale de l'ONU condamnant l'invasion de l'Ukraine. 

L’hostilité à la France restait un puissant facteur de mobilisation des populations africaines.

La force Barkhane a dû plier bagage non pas sous les coups de ses ennemis, les djihadistes, mais en raison de son incapacité à conquérir les cœurs et les esprits. La France a mis du temps avant de comprendre l'importance de la « guerre informationnelle », et donc la nécessité de se montrer plus convaincante. En novembre 2021, la population s'était mobilisée pour bloquer un convoi militaire français au Burkina, sur fond de rumeurs prétendant que Paris livrait des armes aux djihadistes locaux. L'incident, parmi d'autres, a bien montré que l'hostilité à la France restait un puissant facteur de mobilisation des populations africaines. D'autres rumeurs largement partagées sur les réseaux présentent la France comme uniquement intéressée par les ressources minières locales.

La supériorité tactique écrasante de l'armée française ne peut rien contre une insurrection nourrie par une mauvaise gouvernance et des conflits politiques locaux. Et elle ne peut pas effacer les effets négatifs d'une communication désastreuse, comme lorsque Emmanuel Macron avait « convoqué » les dirigeants sahéliens au sommet de Pau en 2020. Au Mali, ce sont nos propres faiblesses de communication que la Russie et ses partenaires locaux ont exploitées – et avec quelle facilité ! – pour dresser la population contre Paris.

 

Vu du Moyen-Orient. 

Le retrait du Mali, “couronnement” des défaites de la France en Afrique

Le départ des dernières troupes françaises engagées dans le cadre de l’opération Barkhane au Mali confirme la perte de vitesse de la France dans ses anciennes colonies africaines, au profit de la Russie, estime le journal panarabe “Al-Araby Al-Jadid”.

En première page de son édition du mercredi 17 août, le quotidien panarabe Al-Araby Al-Jadid a choisi une photo d’Emmanuel Macron décorant à titre posthume un soldat français tombé au Mali en septembre dernier. Neuf ans après le lancement de l’opération Barkhane contre les djihadistes, les derniers militaires français ont quitté le Mali lundi. Al-Araby Al-Jadid en tire un bilan très négatif pour la France :

“Ce retrait, c’est le couronnement de ses défaites stratégiques dans ses anciennes colonies, au profit d’une avancée russe.”

LIRE AUSSI Vu des États-Unis. Retrait des troupes françaises du Mali : un bilan “tragique” pour Barkhane

“L’influence française dans ses colonies africaines est confrontée à un défi majeur du fait d’une véritable crise de confiance qui a poussé les peuples de ces pays à haïr leur ‘mère France’, la plupart des pays francophones [d’Afrique] étant aujourd’hui classés parmi les pays les plus pauvres et les moins stables”, ajoute le journal.

Le retrait des troupes françaises, renchérit Al-Araby Al-Jadid, constitue ainsi “une nouvelle défaite française en Afrique”, qui est aussi une “défaite morale”. Le quotidien rappelle comment les relations se sont tendues avec Bamako à la suite des deux coups d’État qu’a connus le pays en 2020 et 2021, et après le recours aux mercenaires russes du groupe Wagner décidé par la junte au pouvoir.

Doutes sur la “nouvelle stratégie” de la France

Le 13 juillet, le président français avait exprimé sa volonté de “repenser d’ici l’automne l’ensemble [des dispositifs militaires de la France] sur le continent africain”, qu’il voudrait “moins posés et moins exposés”. Cette “nouvelle stratégie”, explique Al-Araby Al-Jadid, “vise à éviter de créer une hostilité au sein de la population contre l’ancienne puissance coloniale”.

Lors d’une tournée africaine fin juillet, Emmanuel Macron a tenté de rassurer ses interlocuteurs mais “plusieurs pays africains craignent que le retrait français du Mali n’entraîne un recul militaire généralisé”.

Ces craintes sont alimentées par “l’escalade des attaques” (djihadistes) au Mali, au Burkina Faso et en république démocratique du Congo, “l’instabilité politique” en Éthiopie, au Kenya et plus largement en Afrique centrale.

 

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