Centrafrique: ouverture du dialogue politique sans l’opposition
https://www.rfi.fr/ 21/03/2022 - 14:36 Avec notre correspondant Bangui, Carol Valade
En République centrafricaine s'est ouvert, lundi 21 mars au matin, le dialogue républicain, promis de longue date par le président Touadéra, mais qui se fait finalement sans les principaux opposants politiques. Ces derniers ont, dans une déclaration dimanche, annoncé leur retrait, affirmant que leurs revendications, à savoir l'inclusion des groupes armés et l'inscription à l'ordre du jour de la crise post-électorale, n'avaient pas été satisfaites.
C'est sans les ténors de l'opposition que le dialogue a débuté, ce lundi matin, dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale. Plusieurs centaines de personnes étaient présentes : des membres du gouvernement, des députés, des diplomates... Il y avait aussi les anciens présidents Michel Djotodia et Catherine Samba-Panza, l’ancien chef de guerre Abdoulaye Hissène.
Le président du comité préparatoire, le ministre d’État, Obed Namsio, a dit regretter l'absence de l’opposition. Hormis deux représentants dans le présidium et malgré la « main tendue du chef de l’État ». « La porte est toujours ouverte », a-t-il lancé.
« Ce n'est pas un dialogue de trop, mais une chance de plus pour la paix », a déclaré le président Touadéra, avant de donner, d'un coup de clochette, le top départ pour trois jours de travail en commission puis trois jours de débats.
Les thématiques abordées vont être très larges. L’objectif des organisateurs est de mettre un terme à la crise et de ramener la paix, sans toutefois préciser par quelles mesures concrètes, espérant qu’une solution naîtra des discussions.
RCA : le dialogue républicain s'ouvre ce lundi sans l'opposition
dw.com
Le dialogue républicain qui vise à réconcilier les Centrafricains, s'ouvre ce lundi (21.03.2022). Mais, l'opposition a annoncé qu'elle n'y prendra pas part.
Après plusieurs reports, c'est ce lundi 21 mars que s'ouvre le "dialogue républicain" sur la paix et la sécurité.
La tenue de cette rencontre d'échanges, qui doit durer jusqu'au 27 mars, à Bangui, était une promesse du président Faustin Archange Touadéra, après sa réélection contestée il y a plus d'un an.
Ce Lundi donc, et jusqu'au dimanche 27 mars, l'Assemblée nationale accueillera le Dialogue républicain dont l'objectif affiché se résumait jusqu'alors à "restaurer la paix et la sécurité".
Les questions à débattre
Les organisateurs ont diffusé une liste de cinq "thématiques", dont "Paix et sécurité", "Gouvernance politique, renforcement démocratique et institutionnel" et "Développement économique et social".
Alors que la Centrafrique est confrontée depuis 2013 à l'instabilité, avec des groupes armés qui contrôlent une grande partie du territoire, le dialogue qui commence ce lundi, exclut ces groupes.
Les groupes armés exclus
Paul Crescent Beninga est le rapporteur général du comité d'organisation du dialogue républicain et représentant de la société civile centrafricaine. Il explique au micro de Carole Assignon, pourquoi cette exclusion des groupes armés et les défis que la Centrafrique cherche à relever avec ce dialogue.
"Il n'y a jamais de dialogue de trop", Paul Crescent Beninga (Rapporteur général du comité d'organisation)
L'opposition boycotte
Quant à l'opposition démocratique, elle ne prendra part à ce dialogue. Elle dit avoir posé des conditions qui n'ont pas été prises en compte. C'est ce qui ressort de la concertation qui a eu lieu ce dimanche, entre les principales formations politiques de l'opposition.
Me Nicolas Tiangaye, président de la convention républicaine pour le progrès social (CRPS) est le porte-parole de l'opposition. Il s'explique au micro du correspondant de la DW, Jean-Fernand Koena, à Bangui.
" Nous avons posé des conditions" Nicolas Tiangaye, (opposition)
Mais, les attentes concrètes restent floues. "L'objectif principal est de constituer un forum républicain autour des valeurs et principes de la République", avance Obed Namsio, président du comité d'organisation. "Cela débouchera sur des feuilles de routes, des textes de loi", assure Albert Yaloke Mokpeme, porte-parole de la Présidence.
Centrafrique : le dialogue républicain lancé par Faustin archange Touadera à Bangui
https://www.radiondekeluka.org/ lundi 21 mars 2022 16:19
Le dialogue républicain, tant attendu par les centrafricains, s’est ouvert ce lundi, 21 mars 2022 à l’hémicycle de l’Assemblée nationale à Bangui. Plus de 450 participants, venus de Bangui et de l’intérieur du pays, prendront part durant une semaine aux échanges. Cette concertation nationale a débuté sans les partis politiques de l’opposition qui ont claqué la porte à la veille de l’ouverture.
Les travaux de ces assises ont été lancés vers 11heures (10h TU) par le chef de l’Etat, Faustin-Archange Touadéra, en présence de plusieurs personnalités politiques, dont des anciens chefs d’Etat ainsi que des diplomates accrédités dans le pays. Pour le numéro un centrafricain, ce dialogue n’est l’occasion de faire le procès de qui que ce soit mais plutôt, l’occasion de panser les plaies.
« Nous ne sommes pas là pour faire un procès »
"Nous sommes réunis ici, pour laver le linge sale en famille. Pour alléger nos cœurs, nous dépouiller du vieil homme et revêtir un cœur nouveau. Nous ne sommes pas là pour faire le procès de l’opposition, ni de la majorité présidentielle. Mais, c’est pour percer l’abcès, panser nos plaies, cesser nos querelles et enterrer la hache de guerre. Les raisons de nos échecs ne sont pas seulement politiques et économiques" a affirmé Faustin-Archange Touadéra, président centrafricain.
Ce dialogue s’ouvre sous fonds de divergence avec le refus de l’opposition démocratique d’y prendre part. Pour les responsables des partis de l’opposition dont les principaux sont la COD-2020, le MLPC et le PATRIE, des préalables proposés n’ont pas été pris en compte lors des travaux.
« Ces exigences sont des lignes rouges à ne pas franchir »
"Nous avons pensé que pour sortir de cette crise, il y a des questions qui ne doivent pas être éludées. Ainsi, nous avons fait des propositions de thématiques, dont la crise électorale, la réforme structurelle des institutions républicaines et la signature d’un accord politique par les entités participant au dialogue républicain. Cependant celles-ci ont été rejetées par le pouvoir. Pour nous, ces exigences sont des lignes rouges à ne pas franchir" a déclaré Nicolas Tiangaye, porte-parole de la COD-2020.
La majorité présidentielle, pour sa part, fustige ce retrait et le qualifie d’« absurde ». A cet effet, elle dit prendre le peuple centrafricain à témoin.
"C’est absurde. Ce ne sont pas des raisons qui peuvent justifier leur retrait de ce dialogue. Ils étaient dans le comité préparatoire et ont travaillé en toute transparence. Et au dernier moment, pour des motifs pas du tout valables, ils décident de se retirer. Nous prenons le peuple à témoin. Le peuple doit comprendre que ces gens-là n’aiment pas la paix" a rétorqué Mathurin Dimbélé Nakoé, coordonnateur du Mouvement Centrafrique Débout, une organisation de la société civile proche du pouvoir.
Ce dialogue se déroule sans les groupes armés. Les échanges seront axés sur cinq (5) grandes thématiques. Notamment, Paix et sécurité, gouvernance politique, Etat de droit, Renforcement démocratique et institutionnel, développement économique et social, Politique étrangère et Coopération internationale. Ils prendront fin le dimanche 27 mars 2022.
Centrafrique: l'opposition se retire à la veille du dialogue de réconciliation
Mise à jour 20.03.2022 à 22:0 AFP
La quasi-totalité de l'opposition a annoncé dimanche qu'elle ne participera pas au dialogue national de réconciliation qui doit s'ouvrir lundi en Centrafrique, notamment parce qu'il n'inclut pas les groupes armés rebelles dans ce pays en guerre civile depuis 2013.
Mardi, le président Faustin Archange Touadéra avait annoncé, à la surprise générale, que le "Dialogue républicain" avec l'opposition non armée et la société civile, qu'il avait promis depuis 15 mois au lendemain d'une élection très contestée, aurait lieu lundi 21 mars. Soit six jours après son annonce, sur un programme très vague et pour une durée d'une semaine seulement.
"L’ensemble des forces de l’opposition ne participera pas aux travaux du dialogue qui commencent demain", a déclaré lors d'une conférence de presse à Bangui Nicolas Tiangaye, porte-parole de la Coalition de l'opposition-2020 (COD-2020), une plate-forme qui regroupe la quasi-totalité des partis de l'opposition non armée.
"L’inclusivité implique la participation de toutes les forces politiques du pays --les partis politiques, la société civile (...) et les groupes armés parce qu’ils sont des protagonistes de la crise donc on ne peut pas régler la crise en les excluant", a déclaré M. Tiangaye.
Mais la COD-2020 avait annoncé depuis des mois qu'elle était prête à participer au Dialogue républicain, dont elle savait d'emblée que le pouvoir avait exclu les groupes armés.
Après l'annonce du retrait de la COD-2020, le porte-parole de la présidence de la République, Albert Yaloke Mokpeme a affirmé dimanche à l'AFP que l'ouverture du Dialogue républicain était maintenue lundi.
La COD-2020 reproche aussi au gouvernement de ne pas avoir inclus, dans les thèmes prévus du Dialogue républicain, "la question de la crise post-électorale", c'est à dire ce qu'elle considère comme la réélection non légitime de M. Touadéra le 27 décembre 2020. Ce dernier, au pouvoir depuis 2016, avait été réélu avec 53,16% des voix mais avec une petite portion du corps électoral: moins d'un électeur sur trois avait eu la possibilité de se rendre aux urnes dans un pays alors aux deux tiers occupé par des groupes armés et sous le coup de l'offensive d'une coalition rebelle.
M. Touadéra avait alors appelé Moscou à la rescousse et des centaines de paramilitaires russes -des "mercenaires" de la société privée Wagner selon l'ONU- étaient venus s'ajouter à des centaines déjà présents depuis 2018.
Grâce à eux, les forces loyalistes ont réussi rapidement à repousser les rebelles et les autres groupes armés de la majeure partie des territoires qu'ils occupaient. Mais ces derniers ont changé de tactique, pour des actions de guérilla depuis leurs repaires disséminés hors des agglomérations.
Le pouvoir n'a jamais dit clairement quels étaient les buts de ce Dialogue républicain, au-delà de vagues promesses d'inclure davantage l'opposition et la société civile dans la gestion du pays, dominée largement, comme à l'Assemblée nationale, par le Mouvement Cœurs Unis (MCU) de M. Touadéra et des partis alliés ou satellites.
© 2022 AFP
Centrafrique: le parti de François Bozizé boycotte le dialogue républicain de Touadera
https://actucameroun.com/ 19 Mar 2022 par Marturin ATCHA
En Centrafrique, le Kwa Na Kwa (KNK), parti de l’ancien président François Bozizé a annoncé boycotter le dialogue républicain convoqué par le pouvoir de Bangui.
Dans un communiqué publié le 19 mars, le parti Kwa Na Kwa de l’ancien chef de l’Etat, François Bozizé annonce son intention de ne pas participer au dialogue républicain initié par le régime de Faustin-Archange Touadera. L’ancienne formation politique au pouvoir à Bangui a appelé à l’organisation d’un dialogue inclusif avec la participation des groupes armés.
Le Kwa Na Kwa (KNK) « décide en toute responsabilité de ne pas prendre part aux assises du dialogue républicain qui se tiendra à Bangui du 21 au 27 mars… Dès lors que les groupes armés sont exclus du dialogue à venir, nous assisterons à un exercice ambigu et convenu, un simulacre de concertation, pendant lequel des voix concordantes et conciliantes vont plancher sur les questions les moins dérangeantes possible pour le pouvoir mais qui n’auront aucune force contraignante pour chacune des parties belligérantes», a souligné le parti.
Par ailleurs, le parti se dit « convaincu que ce dialogue sera dépourvu des critères de profondeur, de sérieux, de crédibilité et de bonnes perspectives de sortie de crise » en Centrafrique. « Refuser de dialoguer avec les groupes armés au motif que ces derniers doivent au préalable revenir dans l’accord de paix de février 2019 est une escalade improductive et vaine, voire une erreur politique », a fait savoir le KNK.
La RCA est plongée dans la crise politico-sécuritaire depuis la chute du président François Bozizé en 2013.