Centrafrique: la feuille de route de Luanda dans «une impasse totale»
https://www.rfi.fr/ 16/01/2022 - 12:02
Le ministre rwandais des Affaires étrangères et la secrétaire d'État aux relations étrangères de l'Angola, chargés du suivi de la feuille de route pour la paix en Centrafrique, étaient en visite dans le pays, vendredi 14 janvier, pour faire le point sur sa mise en œuvre.
La feuille de route pour la paix en Centrafrique a été signée, à Luanda, capitale de l’Angola, en septembre 2021, sous les auspices de la Conférence internationale pour la région des Grands Lacs (CIRGL). Cette visite a eu lieu au moment où cette feuille de route est dans une « impasse totale ».
« Cette feuille de route prévoyait qu’il y ait l’ouverture d’une négociation avec les groupes armés et que simultanément, il y ait aussi un dialogue républicain. Donc, en fait, elle prévoyait une double négociation avec l’opposition armée et avec l’opposition démocratique. Rien de cela n’a pu être mis en œuvre, l’année dernière. La situation sur le terrain est restée la même, avec des affrontements qui continuent, et donc, il n’y a pas eu de cessez-le-feu ou cessation des hostilités. Et puis, du côté du dialogue républicain, eh bien comme les grandes figures de l’opposition démocratique ont été intimidées, l’année dernière, elles ont toutes fui le pays. Actuellement, il n’y a pratiquement plus de grandes figures de l’opposition centrafricaine, en Centrafrique. C’est une impasse totale puisqu’aucune condition n’est en place pour que cette feuille de route puisse avancer et produire quelque chose », a déclaré, à RFI, Thierry Vircoulon, chercheur associé au centre Afrique de l'Ifri.
Centrafrique: des zones entières coupées du monde [2/2]
https://www.rfi.fr/ 14/01/2022 - 00:08
Depuis un an, l’apparition d’engins explosifs posés sur les pistes vient complexifier encore la crise centrafricaine. Un phénomène encore inconnu dans le pays il y a un an, mais qui prend de l’ampleur et dont les conséquences sont dramatiques pour l’économie de la région Nord-Ouest.
Selon la plupart des analystes, ces engins explosifs seraient posés par les groupes rebelles afin de limiter la progression des forces pro gouvernementales qui les ont repoussés hors des principales agglomérations du pays en 2021. Mais les explosifs ne font pas de différence et les victimes sont dans leur immense majorité des civils, des humanitaires également, ainsi que deux casques bleus qui ont été blessés.
En plus du bilan humain qui s’élève à 23 civils tués au moins selon l’ONU, des zones entières sont devenues inaccessibles aux commerçants et aux humanitaires. Dans ses localités, le manque de nourriture, de médicaments vient s’ajouter à l’insécurité qui empêche les agriculteurs de travailler au champ.