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2 décembre 2021 4 02 /12 /décembre /2021 00:11
RCA : des troupes entraînées par l'UE… sous la coupe de mercenaires russes
RCA : des troupes entraînées par l'UE… sous la coupe de mercenaires russes
RCA : des troupes entraînées par l'UE… sous la coupe de mercenaires russes

Lu pour vous

 

La société militaire privée russe Wagner aurait la mainmise sur les forces armées centrafricaines

http://www.opex360.com/ PAR LAURENT LAGNEAU · 1 DÉCEMBRE 2021

Quand, en novembre 2017, la Russie demanda au Conseil de sécurité des Nations unies l’autorisation de livrer des armes à Bangui afin d’équiper deux bataillons des Forces armées centrafricaines [FACA], il n’était pas question que des mercenaires employés par la société militaire privée russe Wagner fissent partie du voyage…

Et pourtant, ceux-ci ne tardèrent par à arriver dans le pays afin de former les soldats centrafricains au maniement des armes livrés par Moscou. Puis, de fil en aiguille, sur fond de propagande anti-française, ces « instructeurs militaire civils » se déployèrent dans les régions minières et s’impliquèrent de plus en plus dans les combats opposant les forces de sécurité centrafricaines aux différents groupes rebelles, souvent plus intéressés par l’exploitation des ressources naturelles du pays que par l’exercice du pouvoir.

Cependant, et selon plusieurs rapports des Nations unies, la situation sécuritaire ne s’est pas significativement améliorée en Centrafrique. Elle est même restée « précaire en particulier dans l’ouest, le nord-ouest et le centre du pays », expliquait encore l’un d’eux, publié en juin dernier.

En outre, ces « instructeurs » russes, encore appelés « agents déployés bilatéralement » dans les rapports remis au Conseil de sécurité par Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU, sont régulièrement accusés d’entraver l’action de la MINUSCA [Mission des Nations en Centrafrique, ndlr] et de commettre des exactions.

« Lorsqu’ils [les paramilitaires de Wagner] pénètrent dans un pays, ils multiplient les violations, les exactions, les prédations pour se substituer parfois même à l’autorité du pays », avait ainsi dénoncé Jean-Yves Le Drian, le ministre français des Affaires étrangères, en octobre dernier. « L’exemple le plus spectaculaire c’est la République centrafricaine où finalement, pour pouvoir se payer, ils confisquent la capacité fiscale de l’État », avait-il ajouté.

Mais selon un document établi par le Service européen de l’action extérieure [SEAE], la SMP Wagner aurait même la mainmise sur les Forces armées centrafricaines, dont certaines unités ont pourtant été formées par l’EUTM RCA, la mission militaire de l’Union européenne déployée à Bangui en 2016.

« La plupart des troupes centrafricaines déployées sur le terrain sont aujourd’hui sous le commandement direct ou la supervision des de Wagner Group, qui exerce également une solide influence sur le commandement des forces armées centrafricaines et d’autres institutions gouvernementales », avance en effet le SEAE, dans un rapport édité le 22 novembre et auquel le site EU Observer a eu accès.

C’est ainsi le cas du bataillon d’infanterie territorial 7 [BIT 7] qui, selon une brève publiée par l’État-major des armées [EMA] français en avril dernier, devait renforcer « la cohérence et l’efficacité de l’outil de défense centrafricain, conformément au Plan national de Défense [PND] » après avoir reçu une formation « collective et tactique » auprès de l’EUTM RCA, dont la direction est actuellement assurée par la France. D’après le rapport du SEAE, cette unité serait désormais sous l’emprise totale de Wagner Group.

Statues commemorating the fight of Central African Armed Forces (French: Forces armées centrafricaines; FACA) and their Private military Contractor partner (#Wagner) in Bangui, Central African Republic pic.twitter.com/7epUN3UjGK

— Grey Dynamics (@GreyDynamics) November 29, 2021

« Les soldats des FACa ont peu de contacts avec leur état-major, autrement que par téléphone portable avec le sous-chef opérations » de celui-ci, qui est « étroitement lié à la présence russe en République centrafricaine », souligne par ailleurs le document.

En outre, insiste ce dernier, le déploiement des mercenaires russes « couvre toutes les parties vitales de l’ouest et du centre de la Centrafrique, avec une priorité donnée aux zones minières économiquement importantes afin de sécuriser les investissements de Wagner Group par le biais de la Lobaye Investment Company ».

Alors que la France avait suspendu, en juin, son aide militaire à Bangui, l’Union européenne pourrait bien en faire de même. Ainsi, le 30 novembre, les services du Haut représentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, ont prévenu que l’EUTM RCA pourrait ne pas être prolongée.

« Un examen de la stratégie est en cours. Il tient compte de tous les facteurs qui influencent notre engagement dans le domaine de la paix. Cela comprend la présence d’acteurs et d’entités dans le domaine de sécurité », a expliqué Nabila Massrali, la porte-parole de M. Borrell. « Cet examen permet d’informer les États membres et l’Union européenne des progrès accomplis et de recommander des pistes à suivre, y compris éventuellement la révision de mandat ou la cessation de la mission », a-t-elle ajouté.

« Nous sommes préoccupés par la présence du groupe Wagner dans 23 pays africains et les liens très étroits de cette société avec la Russie », d’autant plus que de « récents rapports documentés, nationaux et internationaux, dénoncent des violations des droits humains commises par des instructeurs russes et des employés de sociétés privées opérant en Centrafrique », a conclu Mme Massrali.

Normalement, le mandat d’EUTM RCA doit prendre fin en septembre 2022. Forte de 365 militaires, elle est dotée d’un budget annuel d’environ 17 millions d’euros.

 

Centrafrique : des troupes entraînées par l'UE… sous la coupe de mercenaires russes

https://www.marianne.net/ Par Vincent Geny Publié le 01/12/2021 à 13:22

Ce mardi 30 novembre, Josep Borell, chef de la diplomatie européenne, a confirmé les conclusions d'un rapport du Service européen d’action extérieure. Ce dernier affirme que des troupes centrafricaines, formées par l'Union européenne, sont tombées sous la coupe des mercenaires russes de Wagner.

Alerte russe en Afrique noire. Ce mardi 30 novembre, RFI a dévoilé un rapport de l’Union européenne (UE) sur les questions stratégiques et les missions européennes en Centrafrique. Les conclusions, confirmées par Josep Borell, le chef de la diplomatie européenne, indiquent que le commandement de troupes locales, dont certaines entraînées par l'UE, est tombé sous la coupe des mercenaires du groupe russe Wagner.

Ce rapport explosif s'alarme que ces bataillons, actuellement sur le terrain, « opèrent sous le commandement direct ou la supervision » de cette entreprise réputée proche du Kremlin. C'est notamment le cas du septième bataillon d’infanterie territoriale, qui a profité de la mission de formation de l'Union européenne en République centrafricaine (EUTM-RCA).

À LIRE AUSSI : Harcèlement, intimidations : les mercenaires russes de Wagner dans le viseur de l’ONU

Dans cette lutte d'influence pour chapeauter les forces armées africaines, la Russie aurait un rôle « ambigu et non-transparent », toujours selon le rapport. Près de 2 600 militaires de Wagner seraient déjà présents pour former des troupes centrafricaines. Les auteurs du rapport dénoncent également une présence russe « dans presque tous les domaines du gouvernement », dans « l’exploitation des ressources naturelles » ainsi que des campagnes de désinformation.

Propagande anti-française

Depuis plusieurs mois, Wagner intensifie son implication sur le continent africain. Alors que Paris prenait ses distances vis-à-vis du gouvernement malien en septembre, les autorités locales avaient annoncé des pourparlers avec les mercenaires russes, provoquant la colère de la France.

Si Moscou dément tout lien avec cette force armée, la réalité semble plus complexe sur le terrain. Wagner est suspecté d'appartenir à Evguéni Prigojine, un oligarque proche du président russe Vladimir Poutine. Dans un rapport sur ces mercenaires, Amnesty International le décrit comme « le traiteur officiel du Kremlin ». Propriétaire de restaurants de luxe et de médias, Evguéni Prigojine « utilise la rente pour bâtir un empire de communication », précise l'ONG.

À LIRE AUSSI :Mali : qui sont les paramilitaires russes du groupe Wagner qui inquiètent la France ?

Amnesty International relève aussi que le milliardaire est accusé par le FBI américain « en 2016, d'avoir influencé l'élection présidentielle américaine en faveur de Donald Trump à travers son usine à trolls, la fameuse Internet Research Agency. Il se diversifie enfin dans l'exploitation minière, gazière et pétrolière en Afrique et au Moyen-Orient ».

Depuis plusieurs années, Wagner est de plus en plus présent en Afrique et offre des services de maintenance pour les équipements militaires et de formation aux armées nationales. Dès 2018, des armes et plusieurs conseillers militaires du ministère russe de la Défense arrivent en Centrafrique, accompagnés par une campagne de propagande anti-française véhémente. Par ailleurs, Valery Zakharov, conseiller du président centrafricain Faustin-Archange Touadéra, est présenté comme un membre du commandement de Wagner dans un rapport de l'ONU.

 

Centrafrique : des soldats formés par l'Union européenne sous contrôle de Wagner ?

https://information.tv5monde.com/ 01 DÉC 2021 Mise à jour 01.12.2021 à 14:48

 

Selon un rapport du Service européen d’action extérieure de l'Union européenne la société de mercenaires russes Wagner contrôlerait des unités de l'armée centrafricaine pourtant formées par des instructeurs de l'Union européenne.

L'agence de mercenaires russes Wagner "dirige ou supervise la plupart des troupes centrafricaines" selon un rapport du Service européen d’action extérieure auquel nos confrères de RFI et Le Monde ont eu accès.

Le septième bataillon centrafricain d’infanterie territoriale, formé par l'Union européenne, serait quant à lui "entièrement sous la coupe de Wagner". Cette agence de mercenaires — sans existence légale — est accusée de travailler pour le Kremlin dans plusieurs pays d'Afrique.

Le rapport de la diplomatie européenne qui met en cause le groupe Wagner — nommé RU/WG par les rapporteurs européens —, souligne d'ailleurs des liens étroits entre une partie de l’état-major des armées centrafricaines et des responsables politiques russes.

Le groupe Wagner compterait "plusieurs centaines de membres" en République centrafricaine, tandis que 2 600 "personnels militaires" russes y seraient aussi présents, toujours selon le rapport.

 

Bruxelles s'alarme

Le document européen met en cause les  mercenaires de l'agence Wagner pour "de graves violations des droits humains" et s'inquiète que ces exactions puissent "accroître les divisions au sein de la population et des unités des forces armées déployées sur le terrain, et engendrer une plus grande instabilité".

Du côté des troupes centrafricaines sous contrôle de Wagner, les accusations de la diplomatie européenne sont plus précises : "des assassinats arbitraires, des viols, des actes de torture, des prélèvements de taxes illégales et des confiscations de biens".

Bruxelles est "de plus en plus alarmée par la situation en Centrafique et le rôle de Wagner", a déclaré Nabila Massrali, porte-parole du chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell. L’état-major de l’UE a appelé officiellement au départ des troupes russes en juillet 2021, suite à plusieurs enquêtes de l'ONU.

C'est dans ce contexte que les eurodéputés ont plaidé il y a 15 jours pour l’adoption rapide de sanctions contre ceux qui recourent au service de mercenaires, en Centrafrique, au Mali et au Soudan. Pour l'heure les débats continuent.

Abandon de l'UE ou sanctions ?

Ce document du Service européen d’action extérieure souligne "l’intensification de la présence russe dans presque tous les domaines du gouvernement" en Centrafrique, ainsi que "son implication économique dans les mines, les douanes et de façon plus générale dans l’exploitation des ressources naturelles".

Ce rapport de la diplomatie européenne pourrait forcer l'UE à prendre une décision : soit retirer ou modifier le mandat de ses instructeurs de Centrafrique, soit décider de sanctions pour affaiblir l’influence du groupe Wagner et de la Russie.

Les services de Josep Borrell, le chef de la diplomatie européenne, ont confirmé ces deux options. Les parlementaires européens sont désormais informés précisément de l'influence et des actions du groupe Wagner en Centrafrique.

 

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