RCA : le ministre de l’Élevage Hassan Bouba, ancien responsable de l’UPC, arrêté
https://www.rfi.fr/ 20/11/2021 - 03:09 Avec notre correspondant à Bangui, Carol Valade
Le ministre de l’Elevage Hassan Bouba, ancien haut cadre du groupe rebelle UPC, a été arrêté ce vendredi 19 novembre à Bangui en fin de matinée dans le cadre d’une enquête de la Cour pénale spéciale selon des sources concordantes. Cette juridiction mixte composée de juges centrafricains et internationaux, a été créée en 2015 afin de poursuivre les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et génocides perpétrés en RCA depuis le 1er janvier 2003.
Aucune annonce officielle n’a encore été faite et l’on ignore encore les chefs d’inculpations retenus contre Hassan Bouba. C’est une arrestation surprise, préparée en quelques jours et dans le plus grand secret. Le ministre de l’Elevage est à son bureau ce vendredi matin quand les forces de sécurité centrafricaines font leur entrée munies d’un mandat de la CPS et le conduisent devant les juges d’instruction.
Ancien coordinateur politique de l’UPC, Hassan Bouba se rapproche des autorités lorsqu’il est nommé en 2017 conseiller spécial du président Touadéra. En 2018, il aurait ordonné, selon l’ONG américaine The Sentry, l’attaque du camp de déplacé d’Alindao qui a fait plus de 112 morts, dont une vingtaine d’enfants. Mais plusieurs autres crimes pourraient lui être imputés.
Fin 2020, il entre au gouvernement pour représenter l’UPC, dans la logique des accords de paix signés à Khartoum l’année précédente. Mais contre l’avis d’Ali Darassa, qui le radie du groupe en janvier 2021.
Centrafrique: des poursuites judiciaires entamées contre des chefs de groupes armés
https://www.rfi.fr/ 14/11/2021 - 04:51 Avec notre correspondant à Bangui, Carol Valade
En République centrafricaine, une procédure judiciaire est en cours contre les principaux leaders des groupes armées dont l'ex-président François Bozizé. La plupart se trouvent actuellement à l’extérieur du pays et certains sont concernés par le processus de paix initié par la CIRGL.
Dans une ordonnance de renvoi devant la Cour criminelle signée par le doyen des juges d’instruction en date du 10 novembre 2021, près d’une trentaine de personnalités sont citées dont l’ancien président François Bozizé qui a depuis pris la tête de la rébellion CPC. Il y a aussi des proches, des membres de sa famille, mais aussi les principaux leaders des groupes armés en activité dans le pays ainsi que l’opposant politique Karim Meckassoua.
Huit chefs d’accusations sont retenus contre eux dont l'« atteinte à la sécurité de l’État », l'« association de malfaiteurs », l'« assassinat », la « rébellion complot ». Mais parmi ces inculpés, un seul est actuellement en détention. Les autres se trouvent au Tchad, en France ou dans les pays voisins de la Centrafrique.
« La justice est au-dessus de tout »
« Nous avons des conventions d’extradition et nous émettrons des mandats d’arrêt internationaux », prévient Eric Didier Tambo, procureur général près la Cour d’Appel de Bangui. Mais certains de ces chefs de guerre sont concernés par le processus de paix suivant la feuille de route de Luanda établie par les chefs d’État de la CIRGL (Conférence internationale pour la région des Grands Lacs). « La justice est au-dessus de tout et s’il le faut, ils seront jugés par contumace », rétorque le procureur.
« Politiquement, le pouvoir peut se servir de cette procédure comme d’un levier dans les négociations », fait remarquer un observateur. Dès lors ne risque-t-elle pas de mettre en péril le processus de paix ? « C’est une question d’opportunité, admet le procureur. Il sera sans doute nécessaire d’attendre les conclusions du dialogue national avant d’ouvrir le procès. »
Centrafrique: le mandat de la Minusca renouvelé pour un an de plus
https://www.rfi.fr/ 13/11/2021 - 04:57 Avec notre correspondante à New York, Carrie Nooten
La Minusca, l’une des plus importantes missions de maintien de la paix de l’ONU a été renouvelée pour un an vendredi 12 novembre par le Conseil de sécurité. Et le renforcement des troupes décidé en 2020 est bien confirmé pour 12 mois de plus. Mais la Russie et la Chine se sont abstenues lors du vote.
Deux abstentions sur le renouvellement du mandat de la Minusca, et des accusations importantes de l’ONU même pas mentionnées dans le texte. La Russie a expliqué s’être abstenue à cause de « scandales » concernant la Minusca. Les États-Unis ont eux regretté que les violations des droits humains des mercenaires russes Wagner aient dû être passés sous silence, ainsi que l’attaque du 1er novembre commise contre le bus de casques bleus égyptiens, qui a essuyé les tirs de la garde du président Touadéra.
Accompagner le cessez-le-feu
L’ambassadeur français Nicolas de Rivière a mis en garde contre Wagner à l’issue de la réunion : « La présence de Wagner en Centrafrique est profondément déstabilisante. Elle constitue un facteur de guerre et non un facteur de paix. Les preuves s’accumulent sur les exactions commises par ce groupe : les arrestations extrajudiciaires, les exécutions sommaires, les violences sexuelles et basées sur le genre, les menaces exercées contre des défenseurs des droits de l’Homme, les entraves à l’accès humanitaire. Tout cela est inacceptable et bien documenté. »
Il a rappelé que la Minusca était renouvelée pour accompagner le cessez-le-feu déclaré le 15 octobre par le président Touadéra.