Lu pour vous
https://www.sudouest.fr/ Par Patrick David, Fontenay-aux-Roses (92) Publié le 14/07/2021 à 17h57
La surexploitation de la forêt, l’extension des exploitations agricoles, la pratique des cultures sur brûlis ont entraîné, en plusieurs points du territoire, une dégradation et un recul de la forêt, un déclin de la faune sauvage et contraint les populations pygmées à quitter leur habitat traditionnel et à s’installer à proximité des villages bantous, pour survivre.
Afin de subvenir à leurs besoins, les Pygmées vendent la viande de brousse et les feuilles de koko aux populations qui les leur achètent ces produits à vils prix. Ces produits se retrouvent sur les marchés de la capitale.
Les Pygmées cultivent le manioc, aliment de base de la majorité des Centrafricains et renoncé à leur alimentation traditionnelle au détriment de leur santé. C’est ainsi que beaucoup souffrent aujourd’hui de diabète, de cholestérol et d’alcoolisme. Ils se livrent à leurs rituels ou cérémonies religieuses en catimini car les prêtres catholiques et les pasteurs protestants, tout en les aidant au plan social et médical, cherchent à les convertir.
Si leur musique, leurs chants polyphoniques sont très appréciés en Occident, elle est moquée par leurs compatriotes.
C’est à une mort lente à laquelle on assiste, même si les pygmées Aka de la vallée de la Lobaye restent attachés à leur culture.
Heureusement, des initiatives individuelles extrêmement courageuses prennent la défense des Pygmées et de leurs traditions. Sera-ce suffisant pour permettre de sauver le mode de vie des Pygmées ?
Rien n’est moins certain. Les Pygmées constituent une minorité méprisée par une majorité de Centrafricains qui les considèrent comme des sous-hommes. Par ailleurs, il ne faut rien attendre d’un État failli, dépassé par la situation. Le sort des Pygmées n’est manifestement pas pour les dirigeants centrafricains une priorité.